Comment réduire ses déchets? 8 changements à faire dans ta vie

L’écologie, il faut d’abord l’appliquer à soi. Qu’on se le dise, l’être humain consomme trop et produit trop de déchets. Il existe pourtant des astuces pour les limiter.

En Belgique ou en France, on tourne à plus de 500 kg de déchets par an et par habitant. À l’échelle de l’Union européenne, cela représente quelque 2,5 milliards de tonnes de déchets par an (selon Eurostat). Si la Belgique fait partie des meilleurs élèves en termes de recyclage des déchets, on peut s’accorder sur le fait que l’on consomme trop et que des efforts peuvent être fournis à la source, dans beaucoup de domaines.

Voici pour nous 8 grands changements à adopter pour réduire son impact en termes de déchets et de consommation. Certains peuvent sembler plus difficiles que d’autres. Or, il s’agit souvent de changer simplement nos habitudes.

1. Acheter en vrac

Le futur est au vrac. D’ailleurs de plus en plus de grandes surfaces nous proposent de venir avec notre propre contenant pour acheter et peser ce que l’on veut consommer.

C’est le cas de Delhaize qui compte transformer l’ensemble de ses magasins dans les trois prochaines années. Le premier en date a été inauguré mi-septembre à Nivelles. Il offre davantage d’espace aux produits frais et à l’achat de produits en vrac, même si cela reste encore limité aux graines et céréales, ainsi que les légumes dont les sachets en plastique ont été proscrits.

Colruyt utilisera jusqu’en 2020 des sachets biosourcés pour ses produits en vrac avant de passer complètement aux sacs réutilisables. Carrefour, pour sa part, semble prendre le même chemin que Delhaize, comme le prouve son nouvel hypermarché à Mont-Saint-Jean (Waterloo) inauguré en août dernier. L’ambition du géant français est de devenir le numéro 1 du bio en Belgique. Le tout avec des prix démocratiques. Cela passe forcément par des produits proposés en vrac.

Toutes ces initiatives vont dans le bon sens. Mais des efforts restent à faire: chaque magasin développe par exemple sa boucherie, sa poissonnerie, sa fromagerie à la manière d’un grand marché. Les gérants des grandes surfaces ne sont pas stupides, ils savent que la tendance est à la consommation locale (nous y reviendrons plus loin). Mais beaucoup d’emballages sont encore proposés dans ces échoppes. Pourquoi ne pas venir avec ses propres contenants réutilisables? On prend juste le ticket de caisse et on embarque le tout dans son caddie.

L’étape d’après? Mettre les produits liquides dans nos contenants. On peut très bien imaginer une pesée pour des produits comme l’huile, l’eau, les produits vaisselle, les produits lessive, etc. Mais cela demande une adaptation encore plus importante des magasins. Car pour l’heure malheureusement, de nombreux emballages restent indispensables pour la conservation des produits ou leur transport.

En attendant, on te conseille vivement de faire une visite sur le site ecoconso.be qui regroupe une liste de magasins qui ne vendent quasi que du vrac en Wallonie et à Bruxelles. Fonce y faire un tour, tu découvriras des magasins près de chez toi jusque-là insoupçonnés.

Ekivrac

2. Faire un compost

On ne le répétera jamais assez. Faire un compost limite considérablement les déchets ménagers. Car nos sacs poubelles contiennent en moyenne 50% de déchets organiques. Tu trouveras ici toutes les astuces pour réaliser ton compost dans ton jardin, ainsi que la liste des produits compostables. Si tu vis en appartement, pas de problèmes, tu peux réaliser un vermicompostage facilement, en suivant le lien ici. Tu verras, il n’y a rien de plus simple que de faire un compost.

Pour info, sache que la viande n’est généralement pas compostable, car elle comporte de nombreuses bactéries qui mettront à mal le processus naturel de compostage, tout comme les produits laitiers d’ailleurs. Par contre, tu peux y mettre tes poils et tes cheveux, le marc de café ou les coquilles d’œufs sans hésitation.

3. Limiter l’utilisation de plastique

Tu l’as sans doute lu à de multiples reprises ces dernières années, les déchets plastiques sont partout, autant dans les océans que dans les excréments humains. Quand on veut limiter sa consommation de plastique, on cite souvent les pailles, les sacs ou les couverts et assiettes en plastique. À juste titre. Mais il existe un tas d’objets du quotidien qui sont concernés.

Songe aussi aux rasoirs jetables, aux cotons-tiges, sans parler du fléau des bouteilles d’eau. Prendre sa propre bouteille d’eau et consommer de l’eau du robinet peut avoir un impact énorme sur notre production de déchets plastiques.

En moyenne, nous produisons par an l’équivalent de notre poids en déchets plastiques. Si le plastique (et le recyclage) génère aujourd’hui un énorme business de près de 30 milliards d’euros au niveau européen, il s’agit tout autant d’une bombe à retardement pour notre environnement. Car pour garantir la sécurité alimentaire de nos aliments, on a produit de plus en plus de plastique ces 50 dernières années. On se prend aujourd’hui le retour de bâton.

Au bout du compte, moins de 2% des plastiques usagés sont recyclés malgré des techniques de plus en plus performantes. C’est donc à la source qu’il faut attaquer le plastique, en limitant sa consommation au maximum.

4. Consommer local

Les produits locaux ont de plus en plus de succès dans les grandes surfaces. Mais il ne faut pas oublier qu’ils ont souvent dû être acheminés par camions, qui produisent leur lot de CO2. Et puis ces produits sont souvent limités à des produits très spécifiques comme le lait, les poires ou les œufs.

Tant que les grandes surfaces ne travailleront pas quasi exclusivement avec des producteurs locaux, il est préférable de se diriger vers des alternatives. Et ce choix est de plus en plus large et pas forcément plus cher, contrairement à ce qu’on pourrait croire.

Là encore, on te conseille d’aller sur le site ecoconso pour voir la liste des magasins qui travaillent avec du local. Tu peux aussi y retrouver l’ensemble des marchés bio du côté francophone. Il existe également des coopératives alimentaires, des sortes de supermarchés autogérés par une communauté. Mais attention, les plupart sont des coopératives fermées, c’est-à-dire qu’elles nécessitent ta contribution. Mais c’est un excellent moyen de s’assurer de consommer local.

A Bruxelles, il existe par exemple Bees Coop. Du côté de Charleroi, il y a Coopéco. Le site efarmz.be te permet aussi de commander une série de produits à la pièce ou au kilo, des paniers bio, des box repas… Ils peuvent être livrés à un point de dépôt ou à ton adresse. Le site assure qu’il « minimise l’empreinte écologique au maximum en optimisant les tournées avec des véhicules écologiques (vélos ou camions électriques) ». Les solutions ne manquent pas donc.

5. Limiter la production de D.E.E.E

Les D.E.E.E sont les déchets d’équipements électriques et électroniques. On en produit des quantités énormes. Le souci, c’est qu’ils sont souvent composés de métaux rares, de matériaux inertes et de plastiques. C’est donc un triple problème environnemental.

Si l’obsolescence programmée n’est pas de notre ressort et doit être légiférée par nos élus, on peut de notre côté limiter la consommation frénétique de ce genres de produits. Le plus dur finalement est de résister à un achat intempestif. On le sait, les produits électroniques sont de plus en plus démocratiques. On doit donc se poser les bonnes questions: ai-je besoin de cet appareil dernier cri? Ai-je besoin d’un appareil pour chaque tâche, que ce soit dans la cuisine ou le jardin?

Plus simplement, ne pas privilégier le neuf. Car la plupart des appareils électroniques sont réparables et peuvent être trouvés sur des sites de seconde main. Les métaux rares seront indispensables pour assurer notre transition énergétique vers plus de renouvelables. Que ce soit dans la constitution de panneaux photovoltaïques ou des voitures électriques. De véritables guerres de l’ombre se jouent en ce moment autour des métaux rares.

6. Privilégier les alternatives aux produits chimiques

Au niveau des produits chimiques, on pense surtout aux produits ménagers. S’en passer n’est pas si difficile qu’on peut l’imaginer. Le premier bon réflexe est d’utiliser les écolabels souvent inscrits sur le produit même. Mieux encore, utiliser des produits faits maison. Que ce soit pour le jardin, le ménage ou le bricolage.

Pour le ménage, on pense à l’utilisation de vinaigre (détartrant, dégraissant, nettoyant multi-surfaces, adoucissant pour le linge), de bicarbonate de soude (nettoyant, anti-calcaire) ou encore le savon noir (dégraissant et détachant). Tu peux aussi fabriquer ton propre produit lessive avec quelques copeaux de savon, un peu de bicarbonate et quelques gouttes d’huile essentielle. Toujours bon à savoir.

7. Mettre un autocollant « stop pub » sur ta boîte aux lettres

Chaque année, chaque Belge reçoit entre 25 et 40kg de publicités, prospectus et autres journaux gratuits. À l’heure d’internet, ces encombrants ne sont souvent de plus d’aucune utilité. C’est pourquoi, tant à Bruxelles qu’en Wallonie, une action « STOP PUB » a été mise en place, et elle connaît de plus en plus de succès.

Un simple mail suffit pour en commander (Wallonie, Bruxelles). Et si tu continues quand même à recevoir des pubs, tu peux remplir ce formulaire pour le signaler à l’administration (Wallonie, Bruxelles).

8. Trier ses mails et limiter les newsletters

En parlant de mails justement, sache qu’ils sont une petite catastrophe pour la planète. En 2016, quelque 2 672 milliards d’e-mails ont été envoyés à travers le monde. Or, il faut savoir que tous ces mails sont stockés quelque part sur des serveurs qui sont très énergivores. Il faut par exemple 15 centrales nucléaires allumées pendant 1 heure pour envoyer 10 milliards de mails. On te laisse faire le calcul.

On ne va toutefois pas supprimer les mails. Car ils compensent par leur coût zéro en termes d’échange d’informations instantané. Par contre, il est de notre ressort de limiter la quantité de mails qui gisent dans nos boîtes aux lettres électroniques.

Veille à les supprimer, à vider tes spams et à te désinscrire des newsletters superflues. Ça prend quelques minutes voire quelques secondes par jour, et ça peut avoir un impact énorme à l’échelle du globe. Internet est le 3e consommateur mondial après la Chine et les États-Unis. Pensons-y!

Quelques petites astuces supplémentaires…

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