Et si SpaceX attirait l’attention d’extraterrestres grâce à sa constellation Starlink ?

Nous émettons d’innombrables ondes radio dans l’espace, et celles-ci pourraient être détectées et écoutées depuis les systèmes solaires voisins. Il n’est pas exclu que le « premier contact » ait déjà eu lieu, mais que ce soit nous qui avons trahi notre présence.

Pourquoi est-ce important ?

Les astronomes tirent depuis des mois la sonnette d'alarme : la multiplication des satellites, et en particulier des constellations de milliers d'engins connectés en orbite comme le réseau Starlink, va rendre l’observation du ciel de plus en plus compliquée. Mais ce n'est pas la seule conséquence : de tels réseaux de communication pourraient aussi rendre la Terre bien plus visible à un éventuel observateur du cosmos.

Dans l’actualité : selon une nouvelle étude analysant les données recueillies par l’ensemble de la communauté astronomique, nos ondes radio trahissent la Terre comme une planète habitée accueillant une civilisation technologique, et ce, depuis des systèmes stellaires proches. Et notre « phare » brille de plus en plus.

Notre phare dans l’espace

  • Selon l’étude, issue es données compilées par Ramiro Saide, stagiaire à l’observatoire radio de Hat Creek, au nord de San Francisco, de l’institut SETI (Search for Extraterrestrial Intelligence), nos « fuites » radio provenant des tours de téléphonie mobile rendent notre planète détectable à partir de systèmes proches, comme l’étoile de Barnard, à six années-lumière.
  • C’est une distance très courte à l’échelle astronomique, et bien il faut qu’il y ait quelqu’un là-bas, qui plus est doté des moyens technologiques pour nous entendre. Mais la nature de nos émissions change, met aussi en évidence ce travail collaboratif.
  • Nous utilisons moins d’émetteurs puissants que par le passé, mais la Terre recèle maintenant de « petites » sources d’émissions, d’ailleurs réparties beaucoup plus équitablement sur la surface du globe.

«  »J’ai entendu de nombreux collègues suggérer que la Terre était devenue de plus en plus silencieuse ces dernières années, une affirmation que j’ai toujours contestée. S’il est vrai que nous avons moins de puissants émetteurs de télévision et de radio aujourd’hui, la prolifération des systèmes de communication mobile dans le monde est considérable. Bien que chaque système représente individuellement des puissances radio relativement faibles, le spectre intégré de milliards de ces appareils est substantiel. »

Mike Garrett, professeur à l’université de Manchester et directeur du Jodrell Bank Centre for Astrophysics

Jusqu’à 100.000 satellites en réseau

Et l’ampoule la plus brillante pour détecter la Terre dans la nuit intergalactique, ce sera très probablement nos milliers de satellites en réseau, comme les 40.000 que Starlink prévoit à terme, mais aussi ceux de son concurrent Amazon, ou encore la constellation de 13.000 engins qu’envisage de bâtir la Chine.

  • « Selon les estimations actuelles, nous aurons plus de 100 000 satellites en orbite basse et au-delà avant la fin de la décennie. La Terre est déjà anormalement brillante dans la partie radio du spectre » estime Garret, cité par Space.com. « Si la tendance se poursuit, nous pourrions devenir facilement détectables par n’importe quelle civilisation avancée disposant de la bonne technologie. »
  • Est-ce une bonne ou une mauvaise chose ? C’est une affaire d’opinion, voire de philosophie. À moins que sa technologie soit vraiment supérieure à la nôtre, jusqu’à maitriser le voyage interstellaire, il est peu probable qu’une civilisation extraterrestre vienne nous envahir.
  • Mais nos choix technologiques actuels peuvent avoir des conséquences imprévues, comme d’augmenter les « chances » d’un premier contact, qui d’ailleurs peut être « inversé » ; une civilisation lointaine tomberait soudaine sur une preuve de notre existence. À supposer bien sûr qu’il y ait quelqu’un pour nous écouter.
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