Négociations twittoriennes: quand Magnette (PS) propose une « coalition Dewael » au fédéral

Cette impression que les politiques des différents partis ne se parlent plus. Sauf sur les réseaux sociaux.

Assiste-t-on à une nouvelle ère de négociations en Belgique, par réseaux sociaux interposés? Les exemples pullulent durant cette campagne. Et le dernier en date est l’oeuvre de Paul Magnette (PS).

C’est à l’occasion de la nomination de Patrick Dewael (Open vld) comme président intérimaire de la Chambre. Face au seul candidat de la N-VA, et devant le spectre de voir le Vlaams Belang briguer la vice-présidence, les autres partis se sont unis pour élire le libéral.

Plusieurs partis ont d’abord retiré leur candidat pour le poste. Du coup, on a vu une grande alliance composée des libéraux, des démocrates-chrétiens, des socialistes et des écologistes soutenir le candidat Dewael. Le vieux briscard de la politique s’était déjà fait remarquer positivement en empêchant d’offrir une tribune au député du Vlaams Belang Dries Van Langenhove lors de la première séance plénière post-élection. Même DéFI et le PTB l’ont soutenu dans cette démarche.

« Coalition Dewael », c’est quoi?

Une sorte de grande alliance contre le tandem N-VA/PS en somme. « Une coalition Dewael » proposée dans la foulée par Paul Magnette à Gwendolyn Rutten, présidente des libéraux, en néerlandais dans le texte.

S’il s’agit ici d’une grande coalition d’union nationale, le socialiste a sans doute l’arc-en-ciel en tête (socialistes-libéraux-écologistes), auquel viendraient peut-être se greffer les démocrates-chrétiens.

La particularité ici, c’est que les échanges se font via Twitter. Le réseau social, principalement composé de communicants, semble être le nouveau terrain de jeu des politiques. Pour preuve, Sander Loones, membre de la N-VA, n’a pas mis longtemps avant de dégainer: « Que le PS rêve d’un arc-en-ciel, nous le savions. Que les Flamands n’ont pas de majorité dans un tel scénario, nous le savions aussi. Que les libéraux puissent se laisser séduire aussi. Mais que le CD&V ne soutiendrait pas la candidate N-VA est particulièrement remarquable. »

En effet, si les seuls libéraux, socialistes et écologistes flamands s’embarquaient dans une aventure fédérale, la Flandre serait largement minoritaire. C’est pourquoi le CD&V pourrait faire l’appoint.

Pas une première

Ces dernières semaines, les exemples de négociations par réseaux sociaux n’ont pas manqué. « Quousque tandem abutere, @Bart_DeWever, patientia nostra? », tweetait encore hier Gwendolyn Rutten à destination du président des nationalistes. En français dans le texte ça donne ceci: « Combien de temps allez-vous abuser de notre patience Bart De Wever? » Il est vrai que le bourgmestre d’Anvers fait particulièrement attendre ses anciens partenaires, notamment en faisant la danse du ventre avec le Vlaams Belang.

Côté francophone aussi, les exemples ne manquent pas. Il suffit de songer aux indignations répétées des libéraux qui désespèrent d’être appelés par les socialistes en Wallonie et à Bruxelles. On peut citer aussi les socialistes et les écologistes qui s’indignaient sur Twitter de la volonté du cdH de prendre la porte de l’opposition.

Le monde évolue, la politique aussi. Mais force est de constater que ces négociations sur les réseaux sociaux ne font pas beaucoup avancer le schmilblick.

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