Selon une récente étude, 9,5% des comptes actifs sur le réseau social au Polaroïd seraient des « bots ». Loin de la hype de R2D2, ces intelligences artificielles alimentent en likes et en followers un grand nombre de profils.
Si tu possèdes un compte Instagram, tu as sans doute déjà acquis des followers que tu ne connaissais pas et dont le profil t’as paru étrange. Si c’est le cas, il s’agit peut-être de « bots », des robots qui pullulent de plus en plus sur la plateforme de partage de photos.
D’après une étude de Ghost Data pour le site The Information, près d’1 compte sur 10 serait une intelligence artificielle. Alors qu’Instagram avoisine aujourd’hui le milliard d’utilisateurs, 9,5% d’entre eux ne seraient en réalité pas géré par quelqu’un de réel derrière son ordinateur ou son smartphone.
Si le problème ne date pas d’hier, son ampleur grandit année après année. Une étude similaire estimait a 7,5% le nombre de bots parmi les 300 millions de comptes présents sur Instagram en 2015.
Un boost sous forme de bots
Concrètement, ces robots sont en réalité des comptes dirigés, non pas par une personne réelle, mais par un programme informatique. Leur but ? Faire gagner un max de likes à des marques ou des influenceurs mais aussi gonfler leurs jauges de followers. Ainsi, grâce à eux, certains comptes peuvent exhiber de belles statistiques, plus alléchantes pour les annonceurs.
Depuis plusieurs années, de nombreuses marques ont pris le pli d’Instagram, scrutant les comptes les plus suivis pour leur proposer des partenariats. Généralement, cela se matérialise par des posts sponsorisés où le propriétaire du compte est payé -plus ou moins cher selon l’ampleur de sa communauté- pour publier une photo ou une vidéo dans laquelle la marque apparaît.
Ainsi, c’est le jackpot pour l’annonceur qui touche une communauté virtuelle qui peut parfois grimper jusqu’à des millions d’abonnés. Tout ça en profitant de la confiance qu’accordent les followers à leurs idoles du web.
Récemment, certains influenceurs se sont inquiétés de voir leur business menacé par des comptes où pullulent des abonnés qui n’en sont pas vraiment. Pour contrer ce fléau, le Youtubeur et influenceur Guillaume Ruchon a posté une vidéo dénonçant cette pratique avant que d’autres personnalités du web lui emboîtent le pas.
Car à l’heure où certains font des réseaux sociaux leur gagne-pain, il est désormais possible d’acheter des followers sur Internet. Un bon moyen pour créer une communauté fictive et avoir le compte le plus alléchant pour les marques et empocher le pactole.
Ces bots férus de hashtags et de stories
Mais au fond, qu’est-ce qui pousse des bots à te suivre toi, gentil petit utilisateur lambda -ou pas- d’Instagram ? En fait, c’est simplement car ces faux comptes sont programmés pour liker, follower et parfois même commenter des comptes. Si tu te fais suivre par un compte un peu louche, c’est simplement qu’à ton tour, tu es rentré dans ses petits calculs.
Outre les profils qui payent pour gaver leur compte de followers en carton, les bots se déguisent d’une fausse identité pour paraître les plus vrais possible. Pour cela, ils dégotent des comptes dans les suggestions d’Instagram et les suivent ou aiment leurs photos.
C’est bien connu, le réseau social met en avant les utilisateurs qui s’approprient au mieux les fonctionnalités qu’il met à leur disposition. Pour être mieux référencé, c’est à coup de hashtag, de localisation, de stories et de posts réguliers qu’il faut s’y prendre.
En revanche, pour éviter qu’ils ne vous tombent dessus, il y a une solution radicale : passer votre profil en mode privé. Cette option te coûtera cher en termes de visibilité puisque vos posts ne seront visibles qu’aux utilisateurs ayant obtenu ton accord préalable, mais elle te garantira une vraie communauté, en chair et en os.
Les réseaux sociaux s’arment contre ce fléau
Alors forcément, il faudrait que les dirigeants des grands réseaux sociaux soient aveugles et sourds pour ne pas se rendre compte du problème. Voilà pourquoi Twitter a supprimé 70 millions de comptes entre mai et juin 2018. Un grand nettoyage qui a fait perdre près de 2 millions de followersà Barack Obama et, dans une moindre mesure, 200 000 à Donald Trump.
Du côté d’Instagram, un premier ménage a eu lieu en 2014. Néanmoins, le problème reste loin d’être résolu. Le réseau social au Polaroïd teste actuellement la possibilité aux comptes publics de supprimer des abonnés.
Pourrons-nous bientôt faire le tri pour empêcher aux robots de faire leur business sur notre dos ? On imagine que vu le nombre de mise à jour à effectuer chaque mois, nous devrions vite le savoir.