Charles Michel touche du doigt la présidence du Conseil européen

La tension est à son comble à Bruxelles après trois jours de négociations interminables. Le 3e casting sera peut-être le bon et offre à Charles Michel la présidence du Conseil européen. Notre Premier ministre en affaires courantes remplacerait donc Donald Tusk. Mais les négociations sont dures, torpillées par les socialistes cette fois.

Est-ce que la troisième sera la bonne? Le « pacte d’Osaka » établi par Merkel et Macron a d’abord été torpillé par les plus petits États du PPE, le parti conservateur et premier parti européen. Il devait envoyer le socialiste néerlandais Timmermans (S&D) à la tête de la Commission et le conservateur allemand Weber (PPE) à la tête du Conseil européen.

Les plus petits États, de l’Est principalement, ont ainsi court-circuité Angela Merkel qui fait pourtant partie du PPE. Dimanche, c’est l’impasse, les chefs d’État et de gouvernement européens sont obligés de se revoir le lendemain. Il s’avère que la personnalité, pour l’un, et le manque d’expérience, pour l’autre, font défaut. Charles Michel ne fait plus trop partie des prétendants.

Le lendemain, lundi, nos dirigeants sont sur le point de se mettre d’accord. Mais là encore la combinaison n’est pas la bonne. Il faut trouver un juste milieu politique, mais aussi géographique et de parité hommes-femmes pour désigner les futurs leaders. Ceux de la Commission européenne, du Conseil européen, de la Banque centrale européenne, du Haut commissariat aux Affaires étrangères et enfin du Parlement européen. Charles Michel est envoyé aux Affaires étrangères.

C’est la bonne?

L’heure tourne. Mercredi, le Parlement doit pouvoir désigner son président, avant 9h. Nos dirigeants se retrouvent donc ce mardi pour une ultime tentative avant un saut dans l’inconnu. Si les négociations vont bon train, il reste encore pas mal d’incertitudes. Mais dans cette nouvelle formule, Charles Michel tiendrait la corde pour devenir le prochain président du Conseil européen.

Parmi le casting, on retrouverait Ursula von der Leyden, nouvelle présidente de la Commission et Christine Lagarde, cheffe du FMI et transférée à la tête de la Banque centrale européenne. Soit deux femmes, une Allemande et une Française, et deux conservatrices.

Conseil vs Parlement

Problème, les socialistes qui se voyaient proposer le poste de la Commission européenne seraient maintenant relégués aux Affaires étrangères et au Parlement. Une partie d’entre eux ne soutient donc pas le négociateur qui les représentait, à savoir le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez. Il semble que ce qu’on a connu la veille avec le PPE se reproduise avec les socialistes. Ils sont pourtant doublement représentés.

De plus, les écologistes ne seraient également pas vraiment pour cette formule qui serait trop favorable aux libéraux.

En tout cas, Donald Tusk, actuel président du Conseil, aime le teasing et annonce qu’un accord est « proche ». Mais un accord au Conseil européen ne signifie pas un accord au Parlement européen le lendemain. La lutte de pouvoir entre chefs d’État et représentants européens se joue en direct.

Conséquence en Belgique

Si ce nouvel emploi à la présidence de l’organisme qui définit le plan d’action de l’UE se concrétise, il nous restera cependant une série de questions en suspens. Alors que la Belgique continue son épopée sans gouvernement, et qu’on n’est sûr de rien quant à la formation d’une quelconque coalition au fédéral, qui pourrait bien se retrouver à la tête du gouvernement provisoire, en lieu et place de Michel?

Didier Reynders demeure en pôle position. Mais attention alors à trouver un remplaçant à ce dernier, encore bien installé dans son rôle d’informateur. Notons tout de même que le changement de présidence du Conseil ne se fera qu’en Décembre. Long et court à la fois au niveau belge.

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