Google Chrome propose depuis ce jeudi son propre adBlock, ou bloqueur de publicités. Moins puissant que certaines extensions, il s’agit quand même d’une petite révolution. Les éditeurs de pages web vont devoir s’adapter, mais ça pourrait aussi leur rapporter. Explications.
Google Chrome est utilisé par environ 56% des utilisateurs. C’est le navigateur qui domine internet, aussi bien sur PC que sur smartphones. La publicité constitue la principale ressource du géant du web, on se demande donc ce qu’il lui est passé par la tête?
En fait, l’adBlock de Google Chrome jouera plus un rôle de filtre. Il est moins puissant que certaines extensions, dont la plus connue est AdBlock, mais il envoie un signal clair aux éditeurs de pages web. Oui à la publicité, non à l’intrusion.
Moins de pubs sur Google, mais de meilleure qualité
« Nous voulons que le web soit un lieu où les entreprises peuvent prospérer et générer des revenus, mais aussi un endroit où les utilisateurs peuvent avoir une bonne expérience », explique Ryan Schoen, chef de produit Google pour la plate-forme Web Chrome.
La pub reste essentielle. Car rien n’est gratuit, même sur le web. Mais la pub a aussi des inconvénients: elle ralentit les sites web et constitue une porte pour des hackers mal intentionnés. Son ciblage est aussi remis en cause avec sa nécessaire violation de la vie privée.
Google veut donc installer de nouveaux standards qui encadrent les publicités sur son navigateur. 42% des sites avertis ont d’ailleurs adapté leurs publicités dont le LA Times, Forbes ou encore le Chicago Tribune.
Google Chrome n’affichera plus les pubs qui:
- Couvrent plus de 30% de l’écran d’un smartphone.
- Couvrent l’écran et affichent un compte à rebours.
- La lecture automatique de vidéo avec le son.
- Utilisent des pop-up qui recouvrent une partie de l’écran ou qui ne disparaissent pas.
Comment ça marche?
À la place de ces publicités, Google Chrome affichera un message expliquant le blocage. Il te permettra aussi d’activer ou de désactiver adBlock pour chaque site qui pose problème. Le blocage de publicité n’est pas une fin en soi puisque l’éditeur de la page web pourra s’adapter de manière à respecter la nouvelle politique de Google Chrome.
Sur ton PC, le bloqueur de publicité se trouvera dans la barre de recherche Google Chrome. Sur mobile, un bouton apparaîtra en bas de ton écran.
Par ailleurs, éditeurs et publicitaires pourraient y trouver leurs comptes. D’après Deloitte, 31% des utilisateurs du web utilisent un bloqueur de publicités, ils sont même 45% concernant les Millennials. Ces outils sont très puissants privent les sites web de revenus.
Rien n’est gratuit
La réponse des éditeurs a été, dans la plupart des cas, d’interdire l’accès à leur site si l’utilisateur ne désactivait pas son bloqueur de publicités. Une réaction un poil rigide où tout le monde était perdant finalement. Soit l’utilisateur s’appliquait et perdait en confort, soit il allait voir ailleurs.
AdBlock intégré à Google Chrome constitue donc une solution plus nuancée. Elle évitera l’apparition de pubs intrusives sans pour autant tout jeter à la poubelle. Comme dit plus haut, éditeurs et publicitaires peuvent se retrouver dans cette formule. Car, on le répète encore une fois, rien n’est gratuit, pas même sur le web.