Une condamnation qui en appelle d’autres. Le tribunal correctionnel d’Anvers a condamné fin avril un usager de Twitter pour des menaces anonymes. Une première dans notre pays.
« Il s’agit d’un message important dans la lutte contre le cyberharcèlement », a souligné Patrick Charlier, directeur du centre interfédéral de lutte contre la discrimination (Unia), à la RTBF. Ce message, c’est la condamnation d’un usager de Twitter pour harcèlement envers un autre utilisateur.
Le tribunal correctionnel d’Anvers a condamné un Belge à une peine de travail de 48 heures. C’était fin avril mais l’affaire ressort maintenant aussi bien dans la presse belge qu’internationale. Car les condamnations sont encore très rares sur les réseaux sociaux.
L’homme en question, dont l’identité et l’âge n’ont pas été précisés, harcelait une femme d’origine marocaine, réduite « à une terroriste », précise le directeur du centre. « C’étaient des messages systématiques, c’est ce qu’on appelle un troll, ça devenait très menaçant pour elle »: en effet, le harceleur a été jusqu’à diffuser sur le réseau social l’adresse de sa victime et des photos de sa maison.
nombre record de plaintes
La victime de 26 ans a porté les faits à la connaissance d’Unia qui lui a conseillé de s’orienter vers la justice avec le résultat que l’on connaît. Cette décision se base sur une loi de 2007 qui punit les discriminations liées à l’orientation sexuelle, l’âge, la religion ou au handicap. L’Unia se réjouit que cette loi « soit autant applicable sur le web ».
La discrimination post-attentat est une réalité en Belgique pour beaucoup de personnes d’origine maghrébine, rapporte encore Unia. Sur le nombre record de dossiers ouverts en 2017 pour des faits de discrimination, 326 concernaient des discours de haine tenus en ligne.
Dans un autre type de harcèlement, on se souvient aussi de cette plainte déposée par les deux journalistes Myriam Leroy et Florence Hainaut, qui font l’objet de nombreuses insultes sur Twitter.