Pression anonyme au sein du MR pour mettre Charles Michel dehors dès la rentrée

On savait l’autorité de l’omniprésent Premier ministre contestée au sein du MR. On ne savait sans doute pas que la pression était si forte: un groupe de six membres du MR demande son départ à la tête du parti dès la rentrée, et la fin de la guerre des chefs.

On le sait, Didier Reynders, en tant qu’informateur royal, travaille actuellement sur un scénario au fédéral qui a immédiatement été balayé par Charles Michel (MR). La rivalité est toujours grande entre les deux hommes forts des libéraux, jusqu’à l’accession aux hautes fonctions internationales.

epa

En effet, là où Didier Reynders a échoué au secrétariat général du Conseil de l’Europe, Charles Michel filera lui à la présidence du Conseil européen dès le 1er décembre.

Un successeur pour octobre

Ce n’est visiblement pas assez tôt. En témoigne le plaidoyer anonyme de 6 ministres, ex-ministres et députés du MR: ils veulent « la fin de la guerre des clans », rapporte Le Soir.

« Cela ne doit pas traîner », explique l’un d’eux. « Charles Michel donne des signaux selon lesquels il entend rester jusqu’au premier décembre. Pour nous, il faut qu’il parte avant cela. La campagne interne au MR doit être lancée dès la rentrée et le nouveau président doit prendre ses fonctions au plus tard le deuxième mardi d’octobre. « 

Au niveau des raisons évoquées, on perçoit le manque de légitimité d’un président de parti qui doit s’en aller de toute façon dans quelques mois: « Il n’appartient pas à un président en partance de travailler au positionnement du MR en Wallonie pour cinq ans et il ne serait pas sain qu’un président nommé tardivement se lance dans la bagarre pour la formation d’un gouvernement fédéral. »

Les non-alignés

Certains au sein du MR sont fatigués par « 30 ans » (Michel père et fils) de querelles entre le clan Michel et le clan Reynders. De guerre des chefs aux personnalités trop fortes. Ces non-alignés font « le constat d’un MR sujet à une hyperconcentration du pouvoir interne dans les mêmes mains. »

Or le MR est par essence un parti où plusieurs courants se croisent comme les progressistes, les conservateurs, les sociaux-chrétiens ou encore les régionalistes. « Ils doivent vivre en harmonie dans un grand mouvement politique », poursuit l’interlocuteur, toujours pour Le Soir.

Facebook Christine Defraigne (MR)

Entre les lignes, on comprend qu’une partie de ce petit groupe plaide pour un « libéralisme social« , plus ouvert sur les questions sociales pour perdre « cette image de parti des riches ». Un parti plus enclin à discuter avec le PS aussi, qui semble lui prendre un tournant à gauche, ou avec Ecolo.

Or les deux premiers partis sont amenés à discuter en Wallonie au moins et plus si affinités. Derrière ce courant, des figures comme Christine Defraigne, Liégeoise et ancienne présidente du Sénat. Un libéralisme social incarné à l’époque par un certain… Louis Michel, père du Premier ministre.

La défaite électorale, tant en mai qu’en octobre et la non-participation successive du MR au gouvernement bruxellois ont également poussé ces anonymes à lancer cet appel. Mais l’interlocuteur insiste, il n’est pas question de créer un nouveau clan: « Nous sommes des gens d’un peu partout. Nous sommes dans une logique de réflexion par rapport au mouvement. » Jean-Luc Crucke, régionaliste et plutôt progressiste sur les question environnementales, fait aussi partie des soupçonnés.

Sur La Première ce lundi matin, Sabine Laruelle (MR), fidèle de Charles Michel, a demandé de cesser de contester l’autorité du chef en off: « Arrêtons les petits jeux de Zorro masqué! » Tant le MR que le Premier ministre n’ont pour l’instant réagi.

Des libéraux en crise? Du côté flamand, la présidence de Gwendolyn Rutten est aussi remise en cause. Vincent Van Quickenborne (Open vld), qui met en doute le virage à gauche de son parti, appelle à de nouvelles élections internes. Ambiance.

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