Il est interdit de vendre des flingues sur Facebook, mais c’est toujours aussi facile d’en acheter

En janvier, Facebook a interdit la vente privée d’armes à feu sur son réseau. Les marques peuvent continuer à faire de la pub mais les utilisateurs privés ne peuvent plus vendre à d’autres utilisateurs. Sauf que l’interdiction de Facebook n’a rien changé. Quatre mois plus tard, les ventes se déroulent tout aussi bien et voici pourquoi.

Le magazine Forbes a détaillé 5 raisons pour lesquelles l’interdiction de Facebook ne fonctionne pas et pourquoi les fans de gros guns continuent de vendre leurs armes tranquillou sur le plus gros réseau social au monde. Ces utilisateurs créent des groupes secrets, utilisent d’autre formulations et Facebook ne parvient pas à tout scanner.

1. Facebook dépend de ses utilisateurs

Le réseau ne veut pas passer pour un freak control, un dictateur comportemental qui pousserait ses utilisateurs à fuir le réseau. Du coup, il n’a pas encore créé d’algorithme spécial pour détecter les contenus explicitement violents ou liés à la violence. Avec quasiment 1,6 milliards d’utilisateurs, et des millions de nouveaux posts chaque jour, détecter ces contenus « à la main » demande énormément de travail.

Le réseau pourrait aussi utiliser son programme de reconnaissance d’image pour repérer les flingues. Mais Facebook refuse, estimant qu’une part de liberté doit encore être accordée à ses utilisateurs. Pour bannir une page ou un site, Facebook dépend donc totalement de la volonté des autres utilisateurs. Cela signifie que c’est aux autres utilisateurs de dénoncer anonymement les pages qui vendent des flingues.

2. Les vendeurs créent des groupes secrets

Les groupes secrets, c’est un peu le dark side de Facebook. On y fait ce qu’on veut: conspiration, blagues morbides et… vente d’armes. L’avantage des groupes secrets, c’est qu’ils n’apparaissent pas dans la barre de recherche. Il faut être ajouté personnellement. Ces groupes utilisent aussi d’autres noms, comme par exemple « Missouri Outdoor Sports « , pour être repéré moins facilement.

Facebook peut voir ce qu’il se passe dans ces groupes secrets mais, selon Forbes, l’entreprise ne touche à aucun groupe tant qu’elle n’a pas reçu d’avertissement concernant des activités illégales.

3. Il n’y a pas d’options spéciales pour dénoncer les guns

Ouais, sur Facebook, il existe différentes catégories de délation. On peut dénoncer parce qu’on trouve qu’une image est choquante, que le contenu est du spam, que l’article est énervant… mais on ne trouve pas de catégorie liée à la vente d’armes. Pour dénoncer la présence de vente de guns, il faut dénoncer des contenus pour « violence, » ce qui est très général et ne mènera pas forcément à l’arrêt de la vente.

Pourtant, la question de la vente d’armes en privée fait grand bruit aux États-Unis, où les armes à feu font 30.000 morts par an. Forbes évoque les actions d’un groupe de défense Moms Demand Action for Gun Sens, (Mères demandant un gestion sensée des armes à feu). Ce groupe aurait distribué des lettres dans les locaux de Facebook. Mais l’entreprise ne fait rien.

4. Les vendeurs ont un langage bien particulier

Les méthodes des vendeurs sont facilement détectables mais elles fonctionnent bien. Les vendeurs n’indiquent pas directement le prix du flingue mais ils postent une photo avec une invitation à discuter en privé. Ou bien, ils vont poster une photo d’un flingue au milieu d’autres objets, une canette de bière ou un grille-pain. Parfois, le vendeur postera juste une liste des armes qu’il revend, sans photo ni prix.

Une autre technique consiste également à jouer avec les mots pour que les groupes restent juste privés, donc potentiellement visible par de nouveaux clients. Ainsi, les vendeurs changent le nom: Guns & Ammo (Flingues et munitions) deviendra Buns & Cammo. Puis, il y a le vocabulaire spécifique: 8:50 pm ne désigne pas une heure spécifique mais 850 dollars.

5. Chuck Rossi

Chuck Rossi est directeur de l’ingéniérie chez Facebook. C’est le mec pro-gun de la boîte. Il est membre d’un club de tir de la Sillicon Valley et proclame officiellement son amour pour les armes à feu. Il semblerait que cette homme n’ait pas du tout apprécié le ban de pages de ventes d’armes sur Facebook de janvier 2016.

Rossi serait derrière plusieurs groupes secrets de fans et de ventes d’armes à feu. Il aurait activement participé à la réinstauration de plusieurs groupes de vente d’armes. Son implication est si forte que plusieurs groupes activistes ont déjà demandé qu’il soit viré de la boîte. Pour le vendeurs d’armes, il est surnommé le « Facebook Patriot. »

Source: Forbes
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