Voici les pays européens les plus hostiles à la communauté LGBTQ+

Chaque année, l’association ILGA-Europe dresse un classement des pays européens en fonction de la situation juridique et politique des personnes issues de la communauté LGBTQ+. Le ranking 2021 vient d’être publié, et il y a très peu d’évolutions positives à noter.

Avant de passer au classement, petit focus sur les critères choisis par ILGA-Europe. Au nombre de 71, ils sont répartis en 6 catégories thématiques: égalité et non-discrimination, famille, crime de haine et discours de haine, reconnaissance juridique du sexe et intégrité corporelle, espace de la société civile, et asile. Deux indicateurs ont été ajoutés cette année: ‘reconnaissance non binaire’ et ‘procédures légales de reconnaissance du genre pour les mineurs’.

Au total, chacun des 49 pays européens évalués obtient une note sur 100. 0 signifie qu’il y a des violations flagrantes des droits de l’homme et des discriminations, tandis que 100 renvoie à un plein respect des droits de l’homme et à une égalité totale.

Notons enfin que chaque critère n’a pas le même poids. Les explications complètes concernant le système de notation peut être consultées ici.

La Belgique 2e pays le plus LGBTQ-friendly d’Europe

Pour la sixième (!) année consécutive, le pays européen qui obtient la première place est Malte, avec un score de 94. Le pays insulaire a obtenu des points supplémentaires grâce aux deux nouveaux critères cités ci-dessus. Il a aussi eu une meilleure note que l’an dernier car il a ajouté les caractéristiques sexuelles parmi les motifs protégés dans la loi sur les réfugiés et qu’il a publié de nouvelles lignes directrices pour les demandes d’asile LGBTI.

Au deuxième rang, on retrouve la Belgique. Elle occupe cette place pour la quatrième année d’affilée. Notre pays reste toutefois très loin de Malte, avec un score de 74.

Pour compléter le quintet de tête, on retrouve le Luxembourg (72), le Portugal (68) et la Norvège (67).

Nos voisins néerlandais (12èmes, 61 points), français (13èmes, 57 points) et allemands (16èmes, 52 points) se trouvent tous dans le haut du tableau.

L’Azerbaïdjan bon dernier

Au bout du classement, on retrouve l’Azerbaïdjan, avec un triste score de 2. La Turquie (4 points) est avant dernière et l’Arménie (7 points) en antépénultième position. Ce trio est d’ailleurs le même depuis trois ans. La Russie (10 points) et Monaco (11 points) figurent juste devant.

Parmi les États membres de l’Union européenne, la Pologne est dernière (43ème, 13 points). ‘L’espace de la société civile polonaise s’est davantage rétréci cette année, car les gens sont activement attaqués par la police lors d’événements publics, au lieu d’être protégés. La Pologne a également perdu des points liés à la liberté d’expression, en raison des résolutions anti-LGBT adoptées par les gouvernements locaux’, note l’association.

Enfin, notons que le Danemark a subi la perte de points la plus importante (-3,8), en raison du critère de dépathologisation, l’accès aux soins trans spécifiques étant toujours lié à une évaluation de la santé mentale dans le pays scandinave.

Des explications détaillées concernant le score des 49 pays sont fournies par l’association ici.

La Rainbow Europe Map 2021, établie par ILGA-Europe.

Très peu d’avancées

Dans le commentaire qui accompagne son classement, ILGA-Europe regrette le fait qu’il n’y a eu ‘presque aucun changement législatif positif pour les personnes LGBTI en Europe’ lors des douze derniers mois.

‘Il est très inquiétant de constater un blocage presque total des droits et de l’égalité des LGBTI, surtout à un moment aussi critique pour les communautés LGBTI. L’année dernière, nous avons assisté à une répression politique accrue à l’encontre des personnes LGBTI, à une augmentation brutale des difficultés socio-économiques et à la propagation de la haine LGBTI-phobe dans les rues et sur Internet dans toute la région’, déplore la directrice exécutive d’ILGA-Europe, Evelyne Paradis

Si une explication simpliste consisterait à souligner que les politiques se sont surtout attelés à lutter contre la pandémie de coronavirus, l’association la rejette. ‘Dans de trop nombreux pays, les progrès sont stoppés en raison d’une polarisation politique accrue sur les questions LGBTI, parce que certains élus ne voient plus les gains à réaliser en soutenant l’égalité LGBTI, et parce que les gouvernements ne considèrent pas cette question comme prioritaire. Nous avons vraiment besoin que les gouvernements de toute l’Europe relancent leurs engagements politiques pour mener à bien les processus législatifs, et pour donner à chacun les moyens d’assurer une mise en œuvre complète’, indique Katrin Hugendubel, directrice de l’association.

L’organisme garde tout de même espoir, faisant remarquer que bon nombre de pays ont déjà des propositions législatives, des plans d’action et des discussions politiques sur la table. Encore faudra-t-il les concrétiser dans la loi.

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