La Belgique classée deuxième en Europe en matière de droits des personnes LGBTI

On a tendance à oublier que la Belgique est plutôt avancée en matière de droits des personnes LGBTI. Même si l’on a assisté à une recrudescence des agressions homophobes en Belgique, le progressisme de notre petit pays a été reconnu, avec une deuxième place dans le classement européen des pays les plus avancés au niveau des droits des personnes LGBTI (Lesbiennes, Gay, Bi, Transgenre, Intersexe).

Alors que la Pride se prépare doucement et que la Belgique se revêt de couleurs arc-en-ciels, c’est l’occasion de se pencher sur la mise à jour du classement annuel Rainbow Europe d’ILGA (association internationale des personnes lesbiennes, gays, bisexuelles, trans et intersexes).

Cette association classe depuis 2015 les pays européens les plus avancés en matière de droits des personnes LGBTI. Ainsi, elle permet de « simplifier le travail des chercheurs, des décideurs politiques, des médias, des étudiants (…) et des autres ONG intéressées. »

Un score de 0% marquera un pays qui viole les droits humains et encourage les discriminations, alors qu’un état qui se rapproche des 100% présentera une égalité totale et un respect des personnes LGBTI.

En termes de critères, ils sont regroupés en six catégories, qui n’ont pas la même importance dans le pourcentage final: « égalité et non-discrimination; famille; la violence dans les actes et les discours motivée par un biais; reconnaissance juridique du genre; liberté de réunion, d’association et d’expression; et asile. »

Rainbow Europe

La Belgique, deuxième du classement

La Belgique est bonne élève. Deuxième du classement, entre Malte et le Luxembourg, elle arbore un score de 73,08%. En lisant le rapport, au-delà des données exposées dans les différents graphiques de RainbowHouse Europe, on se rend bel et bien compte que les discriminations envers les personnes LGBTI ne sont pas niées en Belgique. Le rapport souligne à plusieurs reprises les réactions, souvent directes et venant de politiques en place, aux agressions et propos homophobes ou transphobes.

On remarque aussi une visibilisation des personnes transgenres qui grandit au plat pays. Pour ne citer que cet exemple, on peut parler de Bo Van Spilbeeck, journaliste de la VRT qui a décidé de faire son coming out en tant que femme transgenre MTF (Male to Female) à la télévision.

Cependant, il reste des tares aux yeux de Rainbow Europe pour pouvoir atteindre un score aussi haut que celui de Malte (90,35%). Dans les recommandations de l’association, il est encouragé d’inclure les modalités vis à vis du genre et de l’orientation sexuelle dans la loi anti-haine, d’interdire les interventions médicales sur les personnes intersexes sans leur consentement et d’adapter le cadre légal pour permettre une reconnaissance de genre sans limite d’âge (les personnes transgenres de moins de 16 ans doivent avoir l’approbation de leurs parents et obtenir un suivi psychiatrique avant de pouvoir demander à entamer une transition, autant physique qu’administrative).

Azerbaidjan, Russie et Turquie, grands perdants du classement

En fin de liste, on retrouve sans trop de surprise ces pays qui se sont tristement illustrés par leur homophobie ces dernières années.

L’Azerbaidjan s’illustre ainsi avec un score de… 3%. Pour cause: il n’existe aucune loi anti-discriminations, et l’exclusion des personnes LGBTI fait rage dans ce petit pays entouré par l’Arménie, la Géorgie et la Russie. C’est simple: le seul bon point en matière d’égalité, c’est le fait que les personnes homosexuelles puissent donner leur sang.

Est-il véritablement nécessaire d’expliquer les raisons de la basse position de la Russie, qui depuis deux ans tolère un génocide et une persécution des personnes homosexuelles en Tchétchénie? Même dans l’opinion publique, comme le relève l’étude, les conspirations s’insèrent dans l’esprit des russes. Un sondage réalisé par le Centre de Recherche de l’Opinion Publique Russe a révélé que 63% de la population était persuadée qu’une organisation essayait de détruire les valeurs spirituelles de la nation via la promotion de « relations sexuelles non-conventionnelles ».

Droit d’asile

L’enjeu majeur qui ressort de cette étude, comme l’explique Evelyne Paradis, directrice générale d’ILGA, c’est l’accueil et le droit d’asile pour les personnes réfugiées qui fuient leur pays pour cause de répression envers les personnes LGBT: « Alors que le nombre de personnes LGBTI qui doivent fuir leur pays (à l’intérieur et en dehors de l’Europe) ne diminue pas, il y a toujours trop peu de pays européens qui prennent les mesures nécessaires pour assurer dignité, attention et sécurité nécessaires aux réfugiés et chercheurs d’asile LGBTI. »

En conclusion, ce rapport présente une excellente avancée pour la Belgique, mais une vision globale de la situation des personnes LGBTI décevante, voire inquiétante quand on voit le dénis des pays de l’Est vis à vis de la situation des minorités sexuelles. Voire de leur existence.

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