Une carte en ligne, Free To Be, a été lancée afin que les femmes puissent signaler les endroits où elles se sont fait harceler à Melbourne, en Australie. Depuis son lancement, 800 endroits de la ville ont été signalés. Et cette application permet aussi aux femmes de témoigner de leur mauvaise expérience. Un exemple pour la Belgique?
Tu as déjà entendu parler d’une connaissance à toi qui s’est fait harceler dans la rue? Ou ça t’est peut-être arrivé? Il n’y a rien à faire, pour beaucoup de femmes, sortir tard dans la rue en ville est parfois stressant, car elles ont peur de subir un mauvais traitement.
À Melbourne en Australie, une application, Free To Be, a été lancée afin de luter contre le harcèlement de rue. Le but est que les femmes viennent reporter les endroits où elles se sont senties menacées (les « sad spots »), mais aussi les endroits où elles se sentent en sécurité (les « happy spots »).
Sur le site, tu peux donc signaler les endroits dangereux, mais tu peux aussi témoigner de ton expérience, comme Carly, une jeune adolescente de 16 ans.
« Je sais que t’en veux plus »
Elle raconte sur le site qu’elle adorait aller en ville jusqu’au jour où trois hommes d’une vingtaine d’années sont passés à côté d’elle en la reluquant. Un des mecs a tout à coup agrippé ses fesses. « Il les a agrippées si fort que ça m’a fait mal. Je me suis retournée et je l’ai insulté », raconte-elle. Ensuite, elle raconte que le mec lui a répondu: « Je sais que t’en veux plus, je sais que tu veux que je les retouche ».
Pour se défendre, elle a répondu: « Qu’est-ce que ça te fait d’être un pédophile? J’ai 16 ans ». Il s’est retourné et l’a regardée comme si « ce n’était pas de sa faute qu’elle paraissait plus âgée ».
Après, Carly témoigne qu’elle n’osait plus aller en ville et qu’elle se sentait honteuse. Et ce qu’il l’étonne le plus, c’est que c’est « une histoire extrêmement commune. Je pense que beaucoup de femmes ont vécu ce genre de situation ».
Harcèlements en Belgique
Cette application est seulement disponible à Melbourne, en Australie. Depuis son lancement en octobre, 800 endroits de la ville ont déjà été signalés.
En Belgique, le harcèlement dans la rue est punissable par la loi. Si l’auteur est identifié, ce qui est rare, il risque une amende allant de 50 à 100 euros et une peine de prison d’un mois à un an. Le problème, c’est que même si certaines personnes portent plainte, il n’y a souvent pas de suite.
La RTBF a rapporté en avril 2015 que depuis le 1er janvier 2014 à Bruxelles, seul 30 dossiers avaient été traités et ont débouché sur 19 amendes entre 50 et 125 euros. C’est très peu, quand on sait que la commune comporte 180.00 habitants. Peut-être alors qu’une application comme Free To Be permettrait aux femmes de porter plainte plus facilement.