Révolution en Amérique du Sud: le Chili est le premier pays du continent à interdir les sacs plastique

Le Chili l’avait annoncé, c’est désormais fait: les sacs platisques seront bientôt complètement interdits dans le pays, à quelques exceptions près. Le Chili est le tout premier pays sud-américain à interdir les sacs en plastique. Le premier d’une longue série? 

Chaque jour dans le monde, 10 millions de sacs plastique sont consommés chaque minute. Bientôt, le Chili ne sera plus compté dans ces terribles chiffres. En effet, le président Sebastian Piñera a annoncé la bonne nouvelle ce vendredi: « Je voulais partager ma joie avec vous: à compter d’aujourd’hui, nous promulguons la loi ». Quelle loi? Celle d’interdir les sacs plastique, bien sûr! Le texte interdit la distribution de sacs en plastique, sauf ceux servant à emballer les aliments « pour des raisons hygiéniques ou (…) pour éviter le gâchis de nourriture ». C’est bien simple, le Chili devient le premier pays d’Amérique du Sud à prendre de telles dispositions.

Six mois ou deux ans

Les grandes entreprises ont 6 mois pour s’organiser et bannir les sacs plastique de leurs usines, les petits commerces, eux, ont deux ans devant eux. Une fois ces délais écoulés, une amende de 370 dollars attendra ceux qui enfreindront la nouvelle loi. En attendant, « les commerces peuvent remettre un maximum de deux sacs plastique aux consommateurs à chaque achat », précise le texte.

Cette loi risque bien de tout changer au Chili car seulement 4% des 17,5 millions de Chiliens recyclent leurs déchets. C’est donc une véritable révolution. On estime d’ailleurs que les Chiliens utilisent 3,4 milliards de sacs par an, 90% d’entre eux terminent dans les décharges…ou dans la mer. À tel point que de véritables îles de déchets se forment au large du pays d’Amérique du Sud.

« Près des côtes, entre le Chili et le Pérou, il y a des îles de plastique de la taille du Mexique, soit près de 2 millions de kilomètres carrés », rappelle Marcela Cubillos, ministre de l’environnement. « Non seulement la quantité est problématique, mais surtout la durée, puisque [les sacs] peuvent rester dans la nature jusqu’à quatre cents ans sans se dégrader. Alors que leur utilité dans la vie quotidienne ne dépasse pas trente minutes. »

Un exemple?

Si le Chili est un précurseur en Amérique du Sud, il ne l’est pas du tout à l’échelle mondiale puisqu’une soixantaine de pays se sont déjà engagés dans la lutte contre le plastique. En 2016, l’île des Caraïbes d’Antigua-et-Barbuda devenait le premier territoire américain à interdire les sacs plastique. Ensuite, la Colombie avait suivi mais s’était seulement limitée aux sacs de petite taille et en faisant payer les plus grands. Plus récemment, en 2018, le Panama a lui aussi interdit purement et simplement les sacs plastique. Il va falloir que les autres pays d’Amérique du Sud suivent l’exemple chilien si ils veulent que les océans soient débarrassés petit à petit de ces parasites en plastique.

En Wallonie, les sacs plastique de caisse à usage unique sont interdits depuis décembre 2016. Par contre, on peut toujours emballer nos fruits et légumes avec du plastique et ce jusque 2020, passé cette date ce sera terminé. En Europe, ça pourrait aller plus loin puisque la Commission Européenne veut bannir les cotons-tiges, les pailles ou les couverts en plastique. À Taiwan, c’est déjà le cas puisque les pailles sont également bannies. McDonald’s aussi tente petit à petit de bannir les pailles en plastique. On dirait bien que le monde se dirige dans la bonne direction.

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