Quid du papa de WikiLeaks? Pourquoi Julian Assange reste toujours barricadé dans « son » ambassade

Cela fait cinq ans que le patron de WikiLeaks s’est réfugié dans l’ambassade équatorienne basée à Londres. Les poursuites engagées contre lui par les autorités suédoises pour viol ont été abandonnées. Pour Julian Assange et « son équipe » c’est une victoire. Mais selon lui, « la vraie guerre vient juste de commencer ». Mais concrètement, pourquoi reste-t-il encore cloîtré dans cette ambassade?

L’Australien Julian Assange était poursuivi par la justice suédoise pour viol depuis 2010. Hier, les autorités suédoises ont déclaré que les poursuites avaient été abandonnées parce que l’affaire durait trop longtemps, mais ont bien précisé qu’en aucun cas il n’avait été innocenté. En théorie, il ne pourrait plus être poursuivi, mais l’affaire pourrait être réouverte s’il remettait les pieds en Suède d’ici 2020. Mais bon, à côté de cette « petite » affaire, Julian Assange a aussi quelques autres grands acteurs à ses trousses, genre le gouvernement américain.

Rappel: comment avait-il atterri là?

Julian Assange a toujours nié les accusations portées contre lui par la justice suédoise. Depuis toujours, il a d’ailleurs accusé la justice suédoise d’agir pour le compte des États-Unis. Et que l’unique but de ce procès pour viol était de monter un dossier qui aurait mené à son extradition aux US. Mais on se rappelle, comment a-t-il atterri dans l’ambassade équatorienne? En 2012, l’Équateur lui a accordé au dernier moment l’asile politique. Ainsi, il a échappé à une arrestation et à l’extradition vers la Suède.

Pourquoi y reste-t-il?

Mais donc, maintenant que les charges qui pesaient contre lui ont été abandonnées, pourquoi reste-t-il encore reclus dans cette ambassade? Car la police britannique l’a averti vendredi qu’elle avait les moyens de l’arrêter s’il sortait du territoire équatorien. En effet, en 2012, quand il s’est rendu dans cette ambassade, Assange aurait violé les conditions de se liberté sous caution. Et c’est pour cette raison qu’il risque une peine allant de la simple amende jusqu’à un an de prison.

Pas si simple

Mais si c’était réellement pour cette raison, ce serait ridicule pour Assange de rester cloitré, non? En fait Assange a peur qu’un mandat d’arrêt américain ait été déposé au Royaume-Uni. En effet, ses agissements avec WikiLeaks et sa manie de dévoiler des scandales et documents politiques, ne plait pas des masses au gouvernement américain. Si c’est le cas, Assange pourrait être jugé et risquerait de passer le reste de ses jours en prison. On se rappelle de Chelsea Manning, informatrice de WikiLeaks au sein de l’armée américaine avait écopé d’une peine de 35 ans pour avoir trahi son pays. Commuée par le président Barack Obama, elle est sortie de prison le 17 mai 2017. Même si concrètement aucune charge officielle ne pèse sur Assange actuellement, le fondateur de WikiLeaks risque gros. Donc, en attendant, l’Équateur a lui de son côté demandé au Royaume-Uni d’accorder à Julian Assange la certitude qu’il pourrait quitter le pays sans encombre.

Mais donc, que risque-t-il aux États-Unis?

En fait, officiellement, il n’y a rien contre lui, il fait juste l’objet d’une enquête un peu à l’arrêt. Mais on se doute qu’un scandale comme celui des documents secrets de l’armée américaine dévoilés par WikiLeaks en 2010 ne restera pas impuni. Mais concrètement, la justice américaine n’aurait pas grand chose, l’enquête est au point mort. Puis, quand on sait que Donald Trump lui-même, le président des États-Unis avait déclaré « J’aime WikiLeaks » suite à l’affaire des mails d’Hillary Clinton, on se doute que le cas d’Assange n’est pas si simple aujourd’hui. À cette époque, le clan Trump avait chanté les louanges bien comme il faut à Assange. Mais aujourd’hui, c’est plus tout à fait la même chose.

Trump pourrait se faire gauler à son tour

Depuis quelques semaines, WikiLeaks fait tomber petit à petit des documents de la CIA sur des outils secrets d’espionnage. Depuis lors, le chef de la CIA, Mike Pompeo est remonté et a même qualité WikiLeaks « de service de renseignement non étatique hostile souvent soutenu par des acteurs étatiques comme la Russie ». Donc en gros, ça chauffe pour les fesses d’Assange, et selon CNN, Jess Sessions, le ministre de la Justice américain aurai déclaré que l’arrestation d’Assange était maintenant « une priorité ». Et qu’on se le dise, ça sentirait mauvais pour le fondateur de WikiLeaks, si les États-Unis étaient en train de préparer une procédure d’inculpation pou lui.

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