Pourtant grands défenseurs des femmes, deux journalistes stars américains sont accusés de harcèlement sexuel

Et maintenant, ce sont deux journalistes vedettes américains qui sont accusés de harcèlement sexuel et de comportements déplacés. Il s’agit de Glenn Thrush, ex journaliste au Politico et désormais correspondant de la Maison-Blanche pour le New York Times, et de Charlie Rose, l’un des journalistes télé les plus célèbres qui animait sur PBS et CBS.

Les affaires de harcèlement sexuel ne connaissent visiblement aucune frontière. Après le producteur hollywoodien Harvey Weinstein, l’acteur vedette dans House of Cards Kevin Spacey (aka Frank Underwood), le créateur des Frères Scott Mark Schwahn, le sénateur démocrate très populaire Al Franken, et même Donald Trump, c’est au tour de deux journalistes bien connus d’être pointés du doigt.

Il s’agit de Glenn Thrush, ancien journaliste star du Politico et nouvelle recrue du New York Times en tant que correspondant de la Maison-Blanche, et de Charlie Rose, l’un des journalistes de télévision les plus respectés aux États-Unis. Ce dernier animait son propre talk-show sur la chaîne PBS, le « Charlie Rose Show » et présentait également l’émission matinale sur CBS, « CBS This Morning ».

Glenn Thrush

Pour le premier, Glenn Thrush, c’est le site Vox qui a fait éclater l’affaire en publiant lundi les témoignages de plusieurs femmes. La journaliste de Vox Laura McGann raconte, par exemple, comment il lui a mis la main sur la cuisse et l’a embrassée de force, il y a cinq ans dans un bar. Au moins trois autres femmes affirment avoir vécu des expériences similaires, chaque fois lors de soirées un peu trop arrosées. Les derniers faits remontreraient, selon l’article, à juin. Dans tous les cas, selon Laura McGann, il s’agissait de jeunes journalistes d’une vingtaine d’années.

Le journaliste politique de 50 ans a rapidement réagi aux allégations, en se disant « désolé ». « Depuis plusieurs années, j’ai réagi à une série de crises personnelles et de santé en buvant beaucoup », s’est-il justifié dans la presse américaine. « Durant cette période, j’ai fait des choses dont j’ai honte (…) Je ne bois plus depuis le 15 juin 2017, j’ai repris la thérapie et je vais bientôt démarrer un traitement pour alcoolisme », assure-t-il en soulignant qu’il « travaille dur à essayer de réparer les dommages » qu’il a causés. En attendant, PBS comme CBS se sont dit « choqués » par les faits et ont décidé d’interrompre leur collaboration avec lui.

Charlie Rose

Pour le second, Charlie Rose, c’est un article du Washington Post, publié lundi également, qui a sonné le glas. Dedans, huit femmes (dont cinq sous couvert d’anonymat) l’accusent de harcèlement sexuel et d’exhibitionnisme, sur une longue période allant de 1990 à 2011. Toutes sont des employées de sa compagnie de production Charlie Rose Inc, des anciennes assistantes ou anciennes stagiaires. Au moment des faits, elles étaient âgées de 21 à 37 ans. Elles dénoncent son comportement devenu un peu trop familier: des mains sur les cuisses, des pressions sur le corps, des rendez-vous où il se pointait nu, des coups de fils nocturnes lors desquels il leur décrivait ses fantasmes, etc.

Face à ces allégations, Charlie Rose a posté une longue déclaration sur son compte Twitter (voir tweet ci-contre), dans lequel il s’excuse. Il admet s’être « parfois comporté de manière dépourvue de sensibilité » et s’excuse pour son « comportement déplacé ». Mais « j’ai toujours pensé que je poursuivais des sentiments partagés », ajoute-t-il en contestant certains témoignages.

Selon le journal, le comportement du journaliste, aujourd’hui âgé de 75 ans, faisait l’objet de rumeurs depuis des années. Mais personne n’avait creusé l’histoire plus loin. Comme pour Thrush, le New York Times a annoncé qu’il arrêtait sa collaboration avec Rose, le temps qu’une enquête interne fasse toute la lumière sur les faits qui leur sont reprochés.

Ironie totale

Le plus ironique dans toute cette histoire, c’est que l’un comme l’autre se décrivaient comme de grands défenseurs de la cause féminine. D’ailleurs tout comme Al Franken, le sénateur démocrate également accusé de harcèlement sexuel.

Par exemple, Glenn Thrush avait récemment attaqué dans les médias « le comportement d’hommes minables », suite à des accusations contre un directeur démissionnaire de la radio publique NPR. De même, Charlie Rose insiste dans sa déclaration d’excuses: « Au cours de mes 45 ans de carrière, j’ai toujours été un défenseur de la carrière des femmes avec qui j’ai travaillé ».

Gros décalage donc entre leurs beaux discours publics et leurs faits et gestes…

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