Pourquoi la série Hunters fait polémique?

La nouvelle série d’Amazon Prime, Hunters, est sortie vendredi. Et elle fait déjà polémique. L’association Auschwitz Memorial accuse la série d’inciter à l’idéologie négationniste.

Vendredi dernier, Amazon était fier de proposer sa nouvelle série, Hunters. La vedette principale n’est personne d’autre que le célèbre Al Pacino. Ça promet du lourd, du très lourd. Amazon Prime ne recule devant rien pour attirer de nouveaux spectateurs.

Et ce n’est pas un sujet complexe à traiter qui va l’arrêter. En effet, le producteur de Hunters, David Weil a décidé de concentrer son histoire sur les chasseurs de Nazis pendant les années 70 aux Etats-Unis. La série va donc parler antisémitisme, holocauste, racisme, etc. Autant de sujets toujours aussi sensibles à l’époque actuelle.

Une scène a fait particulièrement bondir les défenseurs de la mémoire des victimes de l’Holocauste. Lors d’un flash-back dans le premier épisode, on voit des prisonniers d’Auschwitz forcés de s’entretuer dans une partie d’échecs grandeur nature. Un événement qui n’est jamais arrivé dans la réalité. L’association Auschwitz Memorial ne s’est pas privé de le rappeler.

Dans un tweet, l’association reproche aux auteurs de la série de ne pas prendre au sérieux l’Histoire du camp. ‘Auschwitz était empli d’horribles douleurs et souffrances documentées dans les récits des survivants. Inventer un faux jeu d’échecs humain pour Hunters n’est pas seulement une dangereuse folie et une caricature. Cela accueille également les futurs négationnistes. Nous honorons les victimes en préservant l’exactitude des faits.’

Un David Weil sûr de lui

La réponse du producteur, David Weil, ne s’est pas fait attendre. Il affirme que ces scènes fictionnelles étaient ‘un choix intentionnel’. Il précise que même si l’histoire est basée sur des faits réels, ‘ce n’est pas un documentaire’. La grand-mère de David Weil est une survivante d’Auschwitz, il est donc tout à fait conscient de ce qui s’y est passé. Lorsqu’il a créé cette série, il s’est posé une question, ‘ce que je crois être la question et le défi ultime quand on raconte une histoire sur l’Holocauste’ a-t-il expliqué. ‘Comment le faire sans emprunter à la vie ou à l’expérience spécifique d’une personne réelle?’

Pour David Weil, il était donc important de ne pas raconter des événements qui sont véritablement arrivés aux victimes de la Shoah. Mais il n’était pas non plus question de diminuer l’horreur des camps nazis. Il a donc inventé des scènes qui étaient tout aussi horribles que les actes perpétrés par les nazis lors de la guerre.

Un autre exemple montre sa volonté de ne pas empiété sur la vie réelle d’une victime d’Auschwitz. Dans la série, tous les personnages représentant des prisonniers ou des survivants d’Auschwitz sont tatoués avec un nombre au-dessus de 202 499, ce qui est le dernier nombre attribués à un prisonnier. ‘Je ne voulais pas qu’un de nos personnages ait le nombre d’une vraie victime ou d’un vrai survivant, car je ne voulais pas déformer une personne réelle ou emprunter à un moment précis de la vie d’une personne réelle’ a expliqué David Weil.

Plus
Lire plus...