« Ok Boomer », la nouvelle arme contre les images de minions et la haine des millenials

« Ok boomer » risque de ressortir quelques fois dans tes dîners de famille pour les fêtes de fin d’année.

Les memes ont la particularité de se multiplier et de prendre une quantité de formes versatiles, parfois très obscures. Pour rappel, un meme est une image virale reprise à plusieurs sauces qui parcourt le globe via les internets.

Le dernier en date est parti d’un ras-le-bol. Ras-le-bol d’avoir des images de minions constamment partagées sur Facebook, des « on peut plus rien dire », des « votre génération est une génération de fainéants-addicts à internet et qui crée son propre malheur », marre des discussions gênantes en dîner de famille. Toutes ces actions, un groupe de la population les commettrait selon l’imaginaire commun: la génération des baby boomers.

Une réponse à la haine des millenials

« Ok Boomer » est aujourd’hui devenue la réponse parfaite à toutes les images qui contribuent à entretenir la haine des millenials, la génération qui a grandi ou qui est née dans les années 2000. Pour toute une frange de l’ancienne génération, les millenials sont fainéants, plaintifs, ne savent pas travailler et sont des no-lifes superficiels. Preuve par l’exemple:

Si on résume la situation, les millenials se prennent depuis des années des vannes induisant qu’ils et elles sont une génération qui ne mérite pas les revendications de salaire, de temps de travail, de respect et d’inclusivité qu’ils et elles portent. Les jeunes devraient bien mieux lâcher leurs smartphones, aller dans le vrai monde et travailler pour gagner leur vie plutôt que de se plaindre constamment.

Deux générations qui s’opposent sur Internet…

Excepté qu’entre la génération des boomers et les millenials, on a eu droit à quelques crises économiques, identitaires, écologiques… Être employé n’est pas une sinécure, les frais d’études sont plus élevés, la retraite plus aussi accessible et la liste est longue. Si les millenials se soulèvent, c’est qu’ils ont leurs raisons. S’ils décident de construire une société plus inclusive, c’est qu’ils ont changé de manière de voir le monde et les autres.

On précise tout de même que si l’expression peut paraître généraliste, elle vise en particulier deux formes de chaque génération qu’on vient de te décrire. En gros, oui, tous les boomers ne se plaignent pas de la nouvelle génération. Mais on remarque une tendance. Le « boomer » est plus un état d’esprit qu’une réelle tranche d’âge.

« ok Boomer » est similaire à « Men are thrash » dans le sens où ce n’est bien évidemment pas une généralisation large, et ne devrait pas être vu comme tel. Plutôt, c’est une forme de critique contre une attitude particulière – tout autant permise et soutenue par le privilège.

L’autre pendant de ce conflit réside en l’aspect vide des débats qui opposent boomers et millenials. La réponse « Ok Boomer » est ainsi apparue comme une réponse courte, signifiant plus ou moins « Ok, pense ce que tu veux, je suis trop fatigué.e pour t’expliquer en sachant que tu ne vas pas écouter ». Puis tout s’est emballé.

… et dans la « vraie vie »

D’abord, TikTok, vraisemblablement le nouvel état-major des memes, s’est emparé de la thématique. On a eu droit à des danses, des chansons, des situations vécues, des photos de classe ou encore des découpages sur imprimante 3D reprenant le slogan: « Ok Boomer ».

Au parlement néozélandais, ce 6 novembre, l’affaire a pris une ampleur politique. Une parlementaire de 25 ans, membre du Green Party, présentait un projet de loi concernant l’urgence climatique. Elle a répondu aux contestations d’un autre plus âgé avec un simple « ok boomer » placé entre deux phrases de son discours. D’Internet à la vraie vie, il n’y a qu’un pas.

Le meme a atteint les late shows américains, Twitter, Instagram et même Facebook, réseau phare des boomers qui aiment à y partager leurs caricatures et autre images de minions.

Pour certains boomers, cette locution est une forme de discrimination. On dirait bien qu’avec un simple meme, l’allure plaintive est passée dans l’autre camp.

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