Les films Marvel sont dans la ligne de mire de deux des réalisateurs les plus respectés au monde. Francis Ford Coppola, réalisateur de la trilogie du Parrain et Martin Scorcese, derrière Taxi Driver, Goodfellas ou encore Le Loup de Wall Street, ont envoyé de sévères piques récemment au MCU.
Tout a commencé lorsque Scorcese, en pleine promo pour son dernier film The Irishman, a répondu à une interview du magazine Empire. Au fil des questions, le sujet des films de superhéros, plus particulièrement Marvel, est abordé. Et là, c’est le drame: pour lui, Marvel ne produit pas du « vrai cinéma », mais des films comparables à des « parcs d’attractions ».
« Ce n’est pas du cinéma »
« Je ne les regarde pas. J’ai essayé, vous savez. Mais ce n’est pas du cinéma. Honnêtement, ce qui me vient à l’esprit, aussi bien fait soit-il, avec des acteurs qui font de leur mieux dans les circonstances, ce sont les parcs à thème. » Les 3/4 des réalisateurs de films Marvel fans de Scorcese étaient déjà à terre, Scorcese en a profité pour rajouter: « Ce n’est pas le cinéma d’êtres humains essayant de transmettre des expériences émotionnelles et psychologiques à un autre être humain ». Ouch.
Mais les tacles ne s’arrêtent pas là. Actuellement à Lyon pour le festival Lumières afin de recevoir un prix pour l’entièreté de sa carrière, Francis Ford Coppola a rejoint Martin Scorcese.
« Méprisable »
En répondant à un journaliste, il a même avoué trouver ce dernier trop tendre dans ses critiques: « Quand Martin Scorsese dit que les films de Marvel ne sont pas du cinéma, il a raison, parce qu’on s’attend à apprendre quelque chose du cinéma, on s’attend à gagner quelque chose, quelque éclaircissement, quelque connaissance, quelque inspiration. Je ne sais pas si quelqu’un tire quelque chose de voir le même long-métrage encore et encore. Martin a été gentil quand il a dit que ce n’était pas du cinéma. Il n’a pas dit que c’était méprisable, ce que je viens de dire. »
On tire à balles réelles chez les grands réalisateurs, non seulement sur les cinéastes mais aussi les fans de l’univers comic’s. Il fallait bel et bien s’attendre à une réaction de la part de réalisateurs.
Rappel aux origines
Celui qui a été le plus ouvert vis-à-vis de cette thématique, c’est James Gunn, réalisateur de Guardians of the Galaxy et The Suicide Squad. Dans un premier message sur Twitter, il s’est dit affecté par les remarques de Scorcese, dont il était un grand fan. Puis, lorsque Coppola a lui aussi taclé Marvel, il s’est permis de remettre en question la parole de ces « intouchables » du cinéma, qui semblent oublier leurs origines.
Son post, accompagné d’une image de Groot et Rocket Raccoon, raconte: « Nos grand-pères pensaient que tous les films de gangsters étaient les mêmes, en les désignant de « méprisables. (…) Les super-héros sont simplement les gangsters/cowboys/aventuriers de l’espace contemporains. Certains films de super-héros sont horribles, certains sont magnifiques.(…) Tout le monde n’est pas capable de les apprécier, même certains génies. Et ce n’est pas grave. »
Il est vrai qu’appeler l’entièreté des films de super-héros des films « méprisables », c’est condamner un genre qui connait certes une ampleur impressionnante depuis quelques années, mais qui nous a permis d’accéder à certaines perles. The Dark Knight, Watchmen, Batman: Le Défi, Les Gardiens de la Galaxie, X-Men, Spider-man: new generation… Abordent des thématiques universelles et ont su toucher bien des spectateurs, au-delà de leurs formes.
Coppola, 80 ans et Scorcese, 76 ans, réitèrent les critiques qui ont pu être faites à leur égard alors qu’ils commençaient. S’il y a bel et bien un reproche à faire aux films de super-héros, autant l’adresser à certains producteurs et studios qui standardisent leur contenu plutôt qu’aux fans et créateurs qui se laissent porter par ces nouvelles opportunités cinématographiques.