Une surprise rue de la Loi : le Premier ministre, Charles Michel (MR), passe le flambeau en un peu plus d’une semaine.
Que se passe-t-il exactement?
Le Premier ministre Charles Michel (MR) décide de quitter Le Seize un peu plus tôt que prévu. C’est inattendu, avec un mois d’avance.
Pourquoi maintenant?
Hier, au Parlement, il y a eu un « incident », au cours duquel plusieurs partis se sont réjouis de l’absence du Premier ministre Charles Michel. La presse a déjà publié quelques articles à ce sujet, ce qui a gravement contrarié le Premier ministre. Il ne veut pas être une cible facile pendant un mois de plus : son nouveau poste est un peu plus intéressant et stimulant pour cela. Avoir un mois de plus pour salir son nom, c’est à ça qu’il sert. D’où un départ anticipé.
La grande question: qui reprendra le 16?
Parce que, bien sûr, même s’il s’agit d’un gouvernement minoritaire dans les affaires courantes, il sera toujours premier ministre. Selon des sources autour du 16, « cette semaine, le vice-premier ministre et le Premier ministre ont déjà parlé de la question ». Mais de ce qu’on sait, il n’y a pas eu d’accord sur l’affaire hier.
Dans les couloirs
L’affaire est assez difficile. Mais quatre personnes semblent être en lice pour le poste:
- Didier Reynders (MR) serait logique sur le papier : avec 14 sièges, le MR est le plus grand des trois partis gouvernementaux restants. Mais Reynders sera bientôt parti. Et il est et reste le rival de Michel. Au sein du MR, il a été clairement indiqué qu’il ne le fera en aucune circonstance.
- Sophie Wilmès (MR) est la nouvelle femme forte du MR fédéral. Elle est leur candidate: elle serait immédiatement la première femme Premier ministre, ce qui en fait une belle prime. Mais…. sa candidature en tant que successeur de Michel a été testée à la radio VRT depuis plus d’un mois maintenant. C’était un jet d’Open Vld et CD&V.
- Koen Geens (CD&V) est en principe « premier vice-premier ministre », dans l’ordre protocolaire. Cela ne vaut rien politiquement, mais on ne sait jamais. Un argument plus important en faveur d’un « Premier ministre flamand » est qu’il a toujours été vrai que, s’il y a un commissaire européen avec un rôle linguistique, le Premier ministre vient de l’autre rôle linguistique. Si c’est Didier Reynders cette fois-ci, le premier ministre est logiquement Flamand. La seule chose, c’est que Reynders n’en est pas encore là. Argument plus lourd : du point de vue d’Open Vld, il n’y a aucun intérêt à soutenir Geens. « Nous sommes la plus grande famille, les chrétiens-démocrates ont 12 sièges, nous en avons 26 », a-t-on pu entendre. Un veto clair, alors. Aussi personnellement, il n’y a pas de fort pro-Geens.
- Alexander De Croo (Open Vld), pourrait alors peut-être devenir une option : un libéral, mais un Flamand. En tout cas, un sondage de Het Laatste Nieuws a montré que la plupart des Flamands sont en accord avec lui. Mais est-il accepté par le CD&V?