Le FBI a finalement craqué l’iPhone du tueur de San Bernardino mais cette réussite est plutôt inquiétante

Pourra-t-on garder notre vie encore un peu privée? Le FBI a déclaré lundi qu’il était parvenu à craquer l’iPhone d’un des tueurs de San Bernadino, M. Farook, sans l’aide d’Apple. Cette nouvelle qui pourrait faire avancer l’enquête est inquiétante car elle lance un dangereux précédent. Elle signifie que dorénavant, les autorités trouveront le moyen de faire intrusion dans notre vie privée, même lorsque celle-ci est protégée par les meilleurs logiciels.

Le directeur du FBI James Comey avait dit que c’était la « question la plus difficile » à affronter de tout son travail: comment résoudre cette enquête sans détruire le concept de vie privée? Apparemment, il ne s’en soucie plus. Le FBI est parvenu, sans l’aide d’Apple mais avec l’aide d’une société israélienne, à rentrer dans les données cryptées d’un iPhone. La Police fédérale américaine a ouvert « la boîte de Pandore, » comme le décrivait Zeid Ra’ad Al Hussein, Haut Commissaire des Droits de l’Homme pour les Nations Unies.

Le smartphone en question appartenait à Rizwan Farook, un homme qui a tué 14 personnes en leur tirant dessus et est suspecté d’être lié à l’État Islamique. Le FBI serait parvenu à le hacker avec l’aide de Cellebrite, une société israélienne spécialisée dans la cybersécurité, explique la BBC. Dans un communiqué de la Maison Blanche, la procureure fédérale Eileen Decker explique que cette avancée est « un engagement solennel aux victimes de la fusillade de San Bernardino. »

« N’importe quel iPhone est maintenant vulnérable »

Bruce Schneier, un expert en technologie sécuritaire, a confié au Huffington Post que cette avancée du FBI était dangereuse pour nous: « N’importe quel iPhone est maintenant vulnérable » Si ce hack a fonctionné sur un iPhone, il fonctionnera sur tous. L’iPhone en question était le modèle 5C, un modèle récent et fiable en matière de sécurité. Apple va devoir améliorer la qualité de protection des données sur ses futures modèles.

Depuis des semaines, le FBI était en procès avec la firme Apple pour que celle-ci lui donne accès aux données stockées sur l’iPhone d’un des tueurs de San Bernadino. La firme refusait de donner accès à la police fédérale américaine aux données encryptées pour des questions de libertés civiles. Dans son communiqué de presse, le gouvernement a indiqué qu’il « annulait son décret demandant à Apple de l’aider à accéder à l’Iphone. » Pour Zeid Ra’ad Al Hussein, ce hack est « un cadeau aux régimes autoritaires comme aux hackers criminels. »

Sources: California Justice, Huffington Post, BBC
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