L’année 2018 en une liste: voici les 10 meilleurs films que tu n’as peut-être pas encore vus

À beaucoup de points de vue, l’année 2018 n’a pas été particulièrement brillante. Sauf peut-être dans un domaine: le cinéma. On a eu droit à pas mal de pépites cette année et il est difficile de sortir un film en particulier du lot. Preuve que l’année 2018 est un grand cru. Mais pas forcément hollywoodienne.

1. First Man

Notre film préféré cette année nous vient de loin et est plutôt inattendu. Un film d’astronautes, reconnaissons qu’ils ne trustent que rarement les classements des meilleurs films de l’année. Sauf quand un réalisateur de génie s’installe aux manettes. Damien Chazelle (Whiplash, La La Land) parvient à tirer le meilleur de ce biopic sur Neil Amstrong, le transformant presque en un thriller.

On ressent vraiment les émotions des astronautes et se rend compte qu’ils risquent tous les jours leur vie pour leur job, leur pays, pour le goût du progrès. En ressort, un film impressionnant mais qui laisse place à la fragilité. Une dualité qu’incarne à la perfection Ryan Gosling dont c’est la marque de fabrique.

First Man est une claque, une leçon de modestie dans cet immense univers. Bien loin de nos petits problèmes quotidiens et de nos gloires éphémères.

2. Phantom Thread

Le grand danger dans les listes de fin d’années, c’est d’oublier ce qui s’est fait de mieux au début de ladite année. Mais ne compte pas sur nous pour oublier Phantom Thread, sorti en février dernier. Ce film de l’inimitable Paul Thomas Anderson raconte la vie d’un styliste, Reynolds Woodcock, qui habille la haute société londonienne des années 50.

Le rôle est interprété par le triplement oscarisé Daniel Day Lewis qui a annoncé dans la foulée que Phantom Thread serait son dernier film. Le duo de choc que l’on a découvert dans There Will Be Blood ne devrait donc plus se réunir, c’est le seul bémol de ce film aux dialogues gracieux et succulents.

Car Reynolds Woodcock, s’il est un génie dans le monde de la haute couture, est beaucoup moins à son avantage dans la vie privée. Il jongle avec les émotions de ses muses comme de ses femmes sans trop se préoccuper des conséquences.

Un film beau, impeccablement reconstitué, avec une tension extrême, mais silencieuse. Des silences comblés par la musique transcendante du guitariste de Radiohead: Jonny Greenwood.

Un chef-d’oeuvre, on en a pris l’habitude avec le réalisateur américain de 48 ans.

3. BlacKkKlansman

Pour ceux qui seraient passés à côté, BlacKkKlansman se déroule en 1979 et est tiré d’une histoire bien réelle. Celle d’un policier noir qui est parvenu à infiltrer le Ku Klux Clan, organisation suprémaciste américaine. Une histoire incroyable, aussi politique que drôle. Ce que parvient parfaitement à rendre Spike Lee à la réalisation.

En ressort une sorte de mélange entre Argo et Inglorious Basterds, un film divertissant, bien joué et qui laisse la place au cinéma alors que le propos pourrait suffire à lui-même.

Bien que le film nous rappelle étrangement l’actualité aux États-Unis, Spike Lee n’a pas voulu en faire un film trop politique, trop bavard, avec trop d’informations. Le tempo et la tension du film nous maintiennent en haleine tout le long. Une vraie réussite.

Bonus: tu pourras y découvrir le fils de Denzel Washington, John David.

4. Call Me By Your Name

La semaine de la sortie de Phantom Thread a vu débarquer un deuxième chef d’oeuvre: Call Me By Your Name. Une histoire d’amour qui prend place dans le nord de l’Italie en 1983. Particulière, mais assurément universelle.

C’est l’histoire d’une romance entre un ado de 17 ans, Elio, et un étudiant de 24 ans, Oliver. Et puis c’est à peu près tout. Le reste n’est que contemplation: balades à vélo insouciantes, trempettes dans la rivière, musique envoûtante, nourriture méditerranéenne à déguster, culture. La dolce vita, the summer of love, appelle ça comme tu veux.

Un film sur l’amour inattendu, complexe. On aura même droit à une suite.

5. Capharnaüm

Rarement un film nous aura donné autant la volonté d’établir du lien. Capharnaüm met en scène Zain, un garçon d’environs douze ans, qui se retrouve devant les tribunaux pour attaquer ses parents. Parce qu’ils l’ont mis au monde handicapé et qu’il ne l’a jamais demandé, soutient-il. Depuis le tribunal, le film revient sur sa vie sous forme de flashbacks.

Un film libanais qui a obtenu le Prix du jury du Festival de Cannes et qui nous montre à quel point on a une putain de chance d’être heureux sur cette Terre. Mais un film qui questionne notre responsabilité à mettre des enfants au monde également. Surtout dans le monde d’aujourd’hui.

Capharnaüm te marque pour toute la vie.

6. Roma

Avec Roma, Netflix pourrait remporter un ou plusieurs Oscars, et ce pour la première fois. Un mini-séisme dans le monde du cinéma: on sait les relations compliquées entre le service de vidéos à la demande et les plus grands réalisateurs du 7e Art.

Alfonso Cuaron (Gravity, Children Of Men) s’est posé moins de questions, il a foncé, avec une histoire originale puisqu’il s’agit de la sienne. De retour sur ses terres mexicaines, il nous plonge dans une famille des années 70. Le personnage central, Cleo, est une sorte de nounou à tout faire. Du baby-sitting au coucher, de la préparation de la nourriture aux jeux. Elle devient vient vite la confidente, l’irremplaçable.

Avec ce film Cuaron veut rendre hommage à toutes ces gouvernantes trop peu mises en lumière. En de nombreux points, Cleo a une vie banale, très commune. Le brio de Cuaron, c’est de parvenir à la sublimer. Au bout du compte, un film qui nous montre une superbe reconstitution de la classe moyenne dans le Mexique des années 70.

7. Lady Bird

Là encore, le scénario peut paraître banal et très commun. On y suit Christine « Lady Bird » McPhee, une jeune ado de 17 ans qui trouve sa vie ennuyeuse à Sacramento aux États-Unis. Elle rêve d’ailleurs, New York de préférence. Elle rêve de nouveaux amis, d’une plus grande maison et d’autres parents.

Cette vie, c’est celle (en partie) de la réalisatrice, Greta Gerwig. La relation mère-fille, difficile, constitue le principal point fort du film. On croit avoir affaire à une mauvaise mère au début du récit, et puis on se rend compte qu’elle veut tout simplement protéger sa fille de ses déceptions et désillusions, principalement.

Les actrices sont bouleversantes. Le talent de la réalisatrice fait le reste: provoquer chez nous de vives émotions avec un film au scénario ordinaire sur la vie d’une fille ordinaire. Chose récurrente cette année.

8. Cold War

Le réalisateur polonais Pawel Pawilkowski fait souvent une plaisanterie sur son film: nous dire qu’il s’agit d’une comédie musicale. Et on peut comprendre pourquoi, car la musique joue un rôle important dans Cold War. Au début du film, on est plongé quelques années après la Seconde Guerre mondiale. La Pologne se reconstruit, elle cherche à valoriser les talents de la population agricole. Le gouvernement organise alors des auditions pour repérer les meilleurs chanteurs et danseurs du pays.

Lors de ces auditions, on y découvre Wiktor (Tomasz Kot) et Zula (Joanna Kulig). Tout comme les deux protagonistes qui se rencontrent pour la première fois. Le début d’une histoire d’amour qui va durer 15 ans et qui nous transportera à Berlin, en Yougoslavie, mais aussi à Paris. Une histoire d’amour tumultueuse sur fond de grande Histoire.

9. Une Affaire de famille

Une des questions transversales de l’année 2018, c’est la relation parents-enfants. C’est également le cas dans Shoplifters, un film japonais saisissant. On y suit une famille qui semble vivre en marge de la société: grand-mère, parents, fils et fille vivent tous sous le toit d’un appartement étroit. Ils y vivent ensemble, dorment ensemble et coupent même leurs ongles les uns sur les autres. Une famille qui survit à la débrouille, reposant sur le principal talent du papa: le vol à l’étalage.

Mais petit à petit, on se rend compte que le film parle de quelque chose de totalement différent. Car cette même famille a décidé de prendre en charge Yuri, une jeune fille aux nombreuses cicatrices. Une fille que l’on devine battue et qui s’avère en fait d’avoir été kidnappée pour son propre bien. Dans l’inconfort, elle a au moins l’avantage de se sentir aimée et protégée. Un film bouleversant qui donne à réfléchir.

10. Girl

Girl te dit forcément quelque chose. D’abord car il s’agit d’un film de chez nous (aussi bien flamand que francophone), mais également car il a fait beaucoup parler de lui à Cannes.

On y suit les pas d’une jeune trans passionnée de danse. L’originalité ici, c’est que le film ne se fixe pas sur regard des autres, mais adopte le point de vue du jeune garçon devenu fille. Car ici, l’entourage de Lara l’encourage dans sa démarche, personne ne lui met vraiment des bâtons dans les roues. Une situation préférentielle qui ne l’empêche pas de se poser beaucoup de questions.

Après le succès chez nous, le film a été accueilli sous les honneurs par le reste du monde. Nommé aux Golden Globes, le film n’a toutefois pas franchi les nominations aux Oscars. Sans doute la faute à une polémique de dernière minute. Une journaliste, également trans, disait ne pas se reconnaître dans cette histoire qui véhiculait beaucoup de clichés. En plus du fait que le rôle avait été attribué à un garçon, le formidable Victor Polster, à la place d’une actrice trans.

La principale intéressée, qui existe bel et bien dans la vie réelle, a un avis contraire et salue ce premier film de Lucas Dhont, dont la démarche est visiblement sincère.

Mention spéciale pour Disobedience, Teh Guilty, Molly’s Game, The Florida Project, Christopher Robin, Marry Poppins Returns, The House That Jack Built, Der Hauptmann, A Star is Born, Anvengers : Infinity Wars, Isle of Dogs, The Disaster Artist, The Rider, Beautiful Boy ou encore The Sister Brothers.

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