La première machine pour s’attaquer au Vortex de plastique du Pacifique nord sera enfin lancée à l’eau cet été

Le rêve d’un adolescent va finalement prendre forme: Boyan Slat rêvait de nettoyer les océans avec une machine flottante et cet été, son système devrait être lâché sur les océans. Objectif: s’attaquer aux 80.000 tonnes de déchets qui forment le vortex de plastique du Pacifique nord également appelé le « huitième continent ».

Cet été, des scientifiques vont enfin lancer sur les océans le premier système censé récupérer les plastiques flottants sur les océans. L’objectif est de parvenir, à terme, à nettoyer les eaux du globe sur lesquelles flottent, selon certaines estimations, plus de 1,8 trillion de déchets plastiques. Ce qui fait quelques 80.000 tonnes étalées sur 1,5 million de kilomètres carrés.

Le système, originairement pensé par Boyan Slat, un écologiste néerlandais de 23 ans derrière le projet The Ocean Cleanup, a pour ambition de détruire le « huitième continent ». Cette espèce d’île énorme, faisant plus de deux fois la taille de la France, s’est formée avec les déchets plastiques qui dérivent sur les océans. Portés par les courants océaniques, ces détritus ont formé le Vortex de déchets du Pacifique nord, également appelé la grande zone d’ordures du Pacifique ou GPGP pour Great Pacific Garbage Patch.

40.000 tonnes en 5 ans

Le système va être lancé entre Hawaï et la Californie. Les experts estiment que la machine devrait être en mesure de collecter la moitié des détritus présents dans le vortex – environ 40 000 tonnes – d’ici cinq ans.

Au cours des dernières semaines, les membres du projet ont été occupés à souder des tubes géants qui vont flotter à la surface de la mer et former le squelette de la machine, créant ainsi la plus grande barrière flottante jamais construite.

Le dispositif de nettoyage consiste en un assemblage des tuyaux de 12 mètres – qui sont faits en plastique – et forment un long serpentin. Ils sont remplis d’air afin de pouvoir flotter à la surface de l’océan en arc de cercle. Des filets de nylon pendent en dessous et créent un genre d’énorme pelle flottante qui récupère les gros déchets plastiques. Malheureusement, ce système n’attrape que les gros déchets et laisse passer les microparticules.

Le danger plastique

Les plastiques flottants tuent jusqu’à 100.000 animaux marins chaque année, parmi lesquels on compte des dauphins, des baleines, des poissons et des phoques. Ces animaux sont retrouvés morts, leur cadavre échoué sur des plages et leur estomac remplis de déchets plastiques. Les scientifiques expliquent que ces animaux confondent les plastiques avec de la nourriture et meurent de faim en pensant s’alimenter.

Le plastique se retrouve également dans notre alimentation. Avec l’usure, ces déchets lâchent des microparticules invisibles à l’oeil nu qui s’insèrent partout: dans l’eau, dans le sel, dans la bière et, forcément, dans les aliments. Ces nanoparticules « possèdent en effet la faculté de traverser les barrières tissulaires pour venir s’accumuler dans nos organes, tels que le foie, et d’en perturber à long terme le fonctionnement », écrit Nathalie Gontard, directrice de recherche et professeure en sciences de l’aliment et de l’emballage à l’INRA.

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Un symbole

« Le problème de la pollution plastique a toujours été décrit comme quelque chose d’insoluble », explique Boyan Slat à The Independent. « L’histoire a toujours été « OK, nous ne pouvons pas le nettoyer – le mieux que nous puissions faire, c’est de ne pas l’aggraver ». Pour moi, c’est un message très peu inspirant. (…) Ce que j’espère vraiment, c’est que le nettoyage de l’océan au cours de ce siècle peut être le symbole que la technologie peut améliorer les choses. »

Le projet de Boyan Slat est une énorme avancée dans la lutte contre le plastique et montre que la lutte écologique n’est pas vaine et désespérée. Toutefois, il faut rappeler que les plastiques flottant dans les océans ne représentent que 2 à 3 % des plastiques produits chaque année. Le reste des plastiques finissent dans les décharges, dans la nature et seulement un tout petit pourcentage est recyclé. Certains parlent de 2%… Heureusement, de plus en plus d’initiatives sont mises en place pour lutter contre cette pollution et l’on ne peut que s’en féliciter.

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