En Arabie saoudite, les femmes ne peuvent pas conduire une voiture, faire des études, voyager, se maquiller ou essayer des vêtements en magasin sans avoir l’autorisation d’un homme. Mais de nombreuses femmes en ont plus que marre de subir cette domination masculine quotidiennement. Plus de 14.000 femmes ont donc signé une pétition pour mettre fin à à ce système patriarcal. Maintenant, il faut espérer que cette pétition sera prise en compte. Et ça, ce n’est pas gagné.
Les femmes en Arabie saoudite ont vraiment très peu de libertés. Sans l’autorisation d’un homme, une femme saoudienne ne peut pas étudier, prendre l’avion pour l’étranger, conduire une voiture ou en encore se maquiller. Elle doit toujours demander la permission à son mari, son père, son oncle ou même parfois son fils avant de faire quoi que ce soit.
Forcément, certaines n’en peuvent plus. C’est le cas de l’activiste Aziza Al-Yousef qui a lancé une pétition ayant déjà récolté plus de 14.000 signatures. Cette campagne a été largement répercutée sur Twitter, notamment au travers du hashtag #StopEnslavingSaudiWomen, mais elle n’a pour l’instant reçu aucune réponse du gouvernement saoudien.
Sous-classe
Pour l’instant, les femmes saoudiennes sont considérées comme une sous-classe dépendante des hommes et de nombreuses activités leur sont interdites. De nombreux lieux de travail et plusieurs universités exigent le consentement d’un tuteur, même si ce consentement n’est pas exigé par la loi.
Pour se faire hospitaliser, pour déposer une plainte ou pour obtenir un passeport, les femmes doivent encore demander l’autorisation à un tuteur de sexe masculin. Et si une femme se fait abuser sexuellement ou si elle est privé de liberté, il y a très peu de chances que les autorités s’inquiètent de son sort. En Arabie Saoudite, la justice ne s’intéresse pas beaucoup au sort des femmes.
#StopEnslavingSaudiWomen
— تشيميمندا♍️☘ (@ifiguredit) 4 août 2016
I can't get that job..
I can't marry you..
I can't travel for treatment..
Cause he said NO pic.twitter.com/2VQjOiy5Ru
Rapport accablant de HRW
En juillet, l’organisation de défense des droits de l’homme Human Right Watch (HRW) a publié un rapport foudroyant sur la condition des femmes saoudiennes. Ce rapport décrit le système politique saoudien comme « l’obstacle le plus important à la réalisation des droits des femmes dans le pays « .
Suite à ce rapport, Twitter s’est enflammé. Les hashtags écrits en arabe demandaient la fin de la domination masculine. On pourrait les traduire par « les femmes saoudiennes veulent abolir le système de tutelle » ou encore « je suis mon propre tuteur. » Ces hashtags ont trouvé un écho en anglais avec la campagne #StopEnslavingSaudiWomen qui a mené jusqu’à la pétition de l’activiste Aziza Al-Yousef.
Défier le gouvernement
Ces campagnes de libération de la femme peuvent être pris comme un véritable affront au pouvoir saoudien. Plusieurs comptes de féministes saoudiennes ayant utilisé les hashtags cités plus haut ont été désactivés par Twitter. Certaines rumeurs avancent que c’est le prince Alwaleed Bin Talal Bin Abdulaziz Alsaud, deuxième plus gros actionnaire de Twitter devant Jack Dorsey, qui l’aurait demandé…
Mais Aziza Al-Yousef garde confiance: « Je ne fais rien de mal« . Et puis, elle est habitué à braver le système. En 2013, elle avait été arrêté par la police parce qu’elle conduisait une voiture malgré l’interdiction. Sa photo avait fait le tour du monde et levé le voile sur le quotidien impossible de ces femmes.
Sources: BBC, Refinery 29, Quartz, The Week, HRWDe Saoedische activiste Aziza al Yousef boycot 1e verkiezingen waar vrouwen aan mogen meedoen. Vanavond @Nieuwsuur pic.twitter.com/m6ta7bByZN
— Jan Eikelboom (@janeikelboom) 12 décembre 2015