Dans un post mégalo, Marc Zuckerberg demande de ne plus focaliser sur les mauvais côtés de Facebook

Facebook a eu 15 ans lundi soir. Pour célébrer cet anniversaire, Marc Zuckerberg a écrit un long statut. Le patron du réseau social le plus important au monde se félicite des progrès accomplis, zappe les scandales et demande aux voix critiques de cesser de ne toujours que les aspects négatifs de Facebook.

Aujourd’hui, Facebook compte 2,7 milliards d’utilisateurs. Soit un peu plus d’un tiers de la population mondiale (environ 7,7 milliards d’individus). En 15 ans d’existence, le réseau social a pris une importance phénoménale, autant sur le plan social, qu’économique ou politique. Marc Zuckerberg en est conscient et il a tenu à le préciser dans son post annuel.

Avant Facebook, on trouvait de tout, sauf une chose: les gens, indique le patron de Facebook. « J’ai donc construit un site Web simple, organisé autour des individus, où nous pouvions communiquer avec les personnes que nous recherchions et partager ce qui était important pour nous. (…) Aujourd’hui, environ 2,7 milliards de personnes sont connectées via nos services. » Il poursuit en montrant à quel point Facebook a transformé le visage de la société actuelle… mais en ne pointant que les bons côtés de ces bouleversements.

Avant/après Facebook

« Avant Internet, si vous aviez un point de vue ou des intérêts différents de ceux de votre quartier, il était plus difficile de trouver une communauté partageant vos intérêts. (…) Si vous souhaitiez attirer l’attention sur un problème, vous deviez généralement faire appel à des politiciens ou à la presse, c’est-à-dire une personne ayant le pouvoir de diffuser votre message. Si vous souhaitiez atteindre de nouveaux clients pour votre entreprise, vous deviez souvent acheter des annonces ou des panneaux d’affichage coûteux », poursuit-il.

« Je n’oublierai jamais qu’après le lancement de News Feed, des millions de personnes ont organisé des marches contre la violence en Colombie. Nous avons vu des communautés se réunir pour organiser des collectes de fonds virales. (…) Maintenant, vous pouvez vous connecter avec n’importe qui et utiliser votre voix. Vous n’avez pas à passer par les institutions existantes de la même manière. Les gens ont maintenant beaucoup plus de pouvoir, ce qui crée des opportunités, mais aussi de nouveaux défis et de nouvelles responsabilités. »

Redéfinir le monde grâce aux réseaux

Zuckerberg ne cite quasiment pas Facebook dans son texte. Il parle de « ces réseaux », faisant référence à la masse de moyens de communication qui se sont développés ces dernières années. Mais plusieurs de ces réseaux lui appartiennent: Facebook, Instagram, WhatsApp, Messenger… Selon lui, ces applications sont en train de redéfinir le monde de demain.

Il souligne le fait que ces dernières années, les médias ont beaucoup pointé « les nouveaux problèmes sociaux et éthiques soulevés par ces réseaux ». Il a été question de liberté d’expression, de sécurité, de vie privée et de processus démocratique. Grâce aux développement de ses algorithmes, Zuckerberg ambitionne de pouvoir gérer tout ça beaucoup mieux. « Nous avons fait de réels progrès sur ces questions et construit certains des systèmes les plus avancés au monde pour les résoudre. »

Arrêter de focaliser sur le négatif

Puis vient la critique des critiques. « À mesure que les réseaux remplacent les hiérarchies traditionnelles et redessinent beaucoup d’institutions dans notre société, il y a une tendance de la part de certains à se plaindre de ce changement, à exagérer le négatif, et parfois à aller jusqu’à dire que donner du pouvoir aux gens comme le font internet et ces réseaux est principalement néfaste pour la société et la démocratie. »

S’il est vrai que Facebook a permis à certaines communautés d’échanger de façon positive, il faut toutefois ajouter que cet outil a aussi permis à des factions politiques de se radicaliser. Que ce soit les mouvements d’extrême droite en Europe, les adhérents à un islam fanatique ou les bouddhistes derrière le massacre des Rohingyas en Birmanie, à chaque fois, le déterminateur commun est Facebook. Sans parler des ingérences politiques telles que le scandale de Cambridge Analytica, le Brexit, l’élection de Trump, les fake news…

Zuckie est-il tombé sur la tête?

Alors, la question qui se pose est: Zuckie est-il tombé sur sa tête? En tant que patron d’une entreprise, il se doit de présenter sa société sous son meilleur jour. Mais, pour le coup, il a oublié plein de détails et s’est lancé dans une explication mégalomane. « Il prétend que Facebook et Internet sont la même chose », indique Alex Hern, du journal The Guardian.

« C’est de la folie », fulmine le journaliste Anand Giridharadas‏. « Mark Zuckerberg, dont l’entreprise est accusée de manière crédible d’avoir compromis plusieurs élections démocratiques et d’avoir encouragé la violence ethnique, rejette les critiques sur les individus qui insistent sur le négatif ». Zuckie termine en déclarant que les 15 prochaines années seront super. Espérons-le.

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