Ce lundi au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles une proposition de résolution a été déposée visant à prévenir et lutter contre le harcèlement des étudiant.e.s dans l’enseignement supérieur. Comme nous l’expliquent Margaux De Ré et Rodrigue Demeuse, tous deux co-signataires de la résolution et députés Ecolo, « il est urgent de réagir, tant pour le bien-être de nos étudiants que pour la qualité de notre enseignement ».
Selon des études réalisées en Australie et aux États-Unis, 25% des étudiantes dans l’enseignement supérieur ont subi des violences sexistes et 20% des étudiants ont été victimes de harcèlement sexuel. En l’absence de statistiques belges, Ecolo pousse pour qu’une étude scientifique soit lancée pour mieux évaluer la situation sur notre territoire.
« C’est un fléau qui ne s’éteint pas, que du contraire. Il est temps de prendre collectivement la mesure du problème », entame le député Rodrigue Demeuze, « pour que chaque étudiant.e.s se sente en sécurité, sur et en dehors de son campus ».
Plusieurs constats
Les députés Ecolo ont depuis 2019 recueilli de nombreux témoignages et cas de figure de violence au sein des établissements. « C’est un travail de longue haleine qui aujourd’hui parvient à aboutir », nous explique Margaux De Ré, députée Ecolo, soulagée. « Les faits sont variés », enchaîne-t-elle, « pratiques d’intimidation, de harcèlement moral, de racisme, de sexisme, ainsi que des comportements abusifs et de violence physique, jugés répandus au sein de leur établissement. »
Le premier constat est qu’il manque des statistiques belges pour comprendre le phénomène et son ampleur. Ces violences sont difficilement qualifiables et quantifiables de par leurs nombreuses variables, tels que la nature de la violence, son motif ou la sphère sociale dans laquelle elle est commise. À cela s’ajoutent le tabou et le non-suivi des plaintes, qui ensemble contribuent à invisibiliser l’ampleur du problème.
Différentes réponses sont déjà en place. Si les réseaux sociaux font gage de visibilité depuis les mouvements #MeToo, ils ne sont pas une réponse suffisamment structurelle et homogène vis-à-vis des victimes. Bien que certains établissements scolaires mettent aussi des structures en place, ces cellules disparates et hétérogènes ne sont pas rendues obligatoires ou contraignantes.
Les solutions
C’est à ces difficultés et manques que Ecolo, le MR et le PS tentent de pallier dans leur proposition de résolution, que Rodrigue Demeuse, député Ecolo qualifie de « véritable plan anti-harcèlement ». Celui-ci fonctionne sur quatre axes principaux:
- Lancer une étude scientifique qui permettra une meilleure compréhension du phénomène et ainsi adopter une réponse plus ciblée.
- Informer et sensibiliser les établissements, le personnel et les étudiant.e.s au sujet du harcèlement afin d’identifier les comportements problématiques et de réagir de manière efficace.
- Structurer les initiatives et les homogénéiser pour qu’elles s’appliquent à l’ensemble des étudiant.e.s sur l’ensemble du territoire. Chaque établissement devrait disposer d’une cellule unique indépendante qui assistera les victimes et facilitera le dépôt, la réorientation et le suivi des plaintes.
- Obliger chaque établissement à adopter un cadre réglementaire spécifique pour que les faits soient mieux définis, contrôlés et sanctionnés.
Après avoir été déposée ce lundi à la séance plénière du Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles, cette proposition de résolution sera ensuite débattue en commission dés la rentrée pour être implémentée dans la législation.
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