La N-VA n’est finalement pas pressée. Les observateurs s’attendaient à voir un gouvernement flamand se former la semaine dernière, puis ce week-end. Mais Bart De Wever laisse encore toutes les options ouvertes, même une possibilité de s’allier avec le sp.a et le CD&V.
Un gouvernement flamand ne sera pas annoncé ce lundi. Bart De Wever consulte toujours, hésite, en même temps qu’il joue au poker. Le PVDA et Groen sont depuis longtemps mis à l’écart des discussions. Le Vlaams Belang devrait suivre la même voie, car la situation est toujours la même: à deux, les deux partis nationalistes ne peuvent former une majorité.
Depuis la semaine dernière, les regards se tournent vers le sp.a. Bart De Wever tente un rapprochement. De façade? Pas vraiment, il nous revient que les nationalistes veulent vraiment s’acoquiner avec les socialistes, comme c’est le cas dans la commune d’Anvers. C’est aussi une manière de se rapprocher du PS en vue des négociations fédérales. La N-VA ne lâche pas le morceau et compte bien se faire une place un échelon plus haut.
Du coup, tout le monde pensait que le CD&V allait être le dindon de la farce. La N-VA nourrit une animosité envers son ancien allié, qui plus est peu loyal sous la précédente législature. Certains pontes du parti rêveraient de voir les démocrates-chrétiens en-dessous du seuil électoral.
Le troisième scénario qu’on n’attendait pas
Mais après la suédoise, puis la bourguignonne, il nous revient qu’un troisième scénario est sur la table. Un scénario qui placerait l’Open vld dans l’opposition en Flandre. Une sorte de coalition « gauche-nationale », pas la plus réaliste d’un point de vue idéologique, mais qui pourrait désamorcer la crise à l’échelon fédéral.
PS et N-VA ensemble? Un scénario qui parait a priori complètement improbable. PTB et VB s’en frotteraient les mains dans cinq ans. Mais après tout, la N-VA ne serait-elle pas encore plus perdante en voyant un arc-en-ciel se former sans elle? Du côté du PS, une probable longue crise sans gouvernement ne les obligerait-ils pas à prendre leurs responsabilités en vue de ne pas bloquer le pays plus longtemps? On sait le parti divisé sur la question. Une hésitation cristallisée par la rivalité Di Rupo-Magnette.
Plusieurs interrogations doivent encore trouver une réponse. Mais, au niveau flamand, elle n’arrivera sans doute pas dans les jours qui viennent. Bart De Wever prend son temps et poursuit sa partie de poker (menteur?).