Le Brésil vient de bloquer WhatsApp pour 72 heures. Motif? Le service protège vos données

Un juge brésilien a imposé à 5 opérateurs de bloquer WhatsApp pendant trois jours. La raison? Le service de messagerie cryptée n’aurait pas fourni des informations concernant une bande criminelle… en 2013. La police brésilienne estime que WhatsApp n’a pas contribué à une enquête en refusant de leur transmettre des messages privés. Du coup, elle prive le pays tout entier de ce moyen de communication. Et c’est la deuxième fois déjà.

WhatsApp a refusé de participer à une enquête de police en fournissant les données privées que s’échangeaient une bande criminelle brésilienne. Pour le punir, la justice brésilienne a imposé aux 5 principaux opérateurs du pays de bloquer totalement le service. Plus de téléphone ni de message possibles sur tout le pays. Si l’un de ces opérateurs ne respecte pas l’ordre de police, il doit payer une amende de 500.000 reais, soit 140.000 dollars.

Ce qui est fou dans cette histoire, c’est que la particularité de WhatsApp est de fournir un service de confidentialité quasi-absolue. C’est tout l’intérêt de la messagerie et elle s’en était d’ailleurs vantée il y a quelques semaines. Quand la justice brésilienne l’attaque pour ne pas avoir transmis les messages échangés entre différents membres d’une organisation criminelle, elle s’attaque à la notion même de vie privée.

Prendre le pays en otage

TIM, Oi, Vivo, Claro et Nextel sont les cinq opérateurs de téléphonie fixe au Brésil. Malgré leurs tarifs élevés, des millions de Brésiliens sont clients chez eux. Ces derniers utilisent WhatsApp pour économiser des appels et ne pas tout dépenser en communication.

En décembre, le gouvernement leur avait déjà imposé un black-out similaire et la population avait manifesté. Au final, le black-out n’avait duré que 12 heures au lieu des 48 annoncés. Cette fois, le gouvernement prend à nouveau son peuple en otage mais pour 72 heures, soit 3 journées entières. Le black-out a commencé à 14 heures, heure locale, et on attend la suite.

Comme WhatsApp appartient à Facebook, on attend une déclaration de Mark Zuckerberg. En mars, Marcel Montalvao, le juge à la tête de cette enquête, avait gardé en détention préventive l’Argentin Diego Dzodan qui est vice-président de Facebook pour l’Amérique Latine. Zuckerberg avait alors déclaré que c’était « un jour triste pour le Brésil. »

Sources: The Verge, L’Express
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