Pour l’ULB et l’UCL, les étudiants ont raison de brosser pour le climat

Quand ils sautent les cours pour aller marcher pour le climat, les jeunes discutent, réfléchissent, cherchent des alternatives pour le futur. En se mobilisant, ils apprennent à penser par eux-même. Ils deviennent des « têtes bien faites » plus que des « têtes bien pleines ». Ce n’est pas nous qui le disons mais l’ULB et l’UCL dans un communiqué de presse conjoint.

Parce que les élèves qui marchent pour le climat ne se réunissent plus uniquement à Bruxelles, le mouvement Youth For Climate a peut-être pu donner l’impression de s’essouffler. Mais c’est tout le contraire qui se passe. Les élèves sont présents dans toutes les grandes villes du pays et leurs représentantes sont plus motivées que jamais. Lundi, Anuna de Wever et Adélaïde Charlier nous l’ont encore démontré en faisant une forte impression sur les parlementaires wallons.

Ce mardi, c’est l’ULB et l’UCL qui déclarent publiquement soutenir les mouvements des jeunes. « Faisant suite aux grèves hebdomadaires menées par les élèves du secondaire depuis plusieurs semaines, la question climatique est à l’agenda politique en Belgique. Les corps scientifiques de l’UCLouvain et de l’ULB appellent les universités à rejoindre le mouvement », indiquent les universités belges dans un communiqué de presse conjoint.

3.500 chercheurs

Le communiqué parle au nom des 3.500 chercheurs de Fédération Wallonie Bruxelles. Ils estiment que la transition écologique peut se faire en suivant trois points.

  • Premièrement, il faudrait que « les universités deviennent des exemples de la transition écologique. Cela signifie devenir des institutions zéro déchet, intégrer des critères sociaux et environnementaux dans les appels d’offres, désinvestir leur épargne de fonds finançant les énergies fossiles, etc. Cela veut dire également financer davantage de recherche sur la transition écologique et sociale, et enseigner plus largement les dernières connaissances scientifiques en la matière dans tous les cursus ».
  • Deuxièmement, ils invitent les directions des universités à soutenir les élèves qui brossent pour le climat. Pour cela, elles doivent tolérer « l’absence d’étudiants qui iraient marcher les jeudis avec les élèves de secondaire, comme cela va être le cas dans plusieurs universités le 14 février 2019« . Ils ajoutent que « le bouillonnement intellectuel et les débats qui ont lieu pendant et autour de ces marches » seraient bénéfiques pour les élèves, car il crée des « têtes bien faites » et pas juste des « têtes bien pleines ».
  • Troisièmement, « ils enjoignent les pouvoirs publics à suivre les recommandations du GIEC de mettre en place des changements sans précédent en termes d’échelle dans les domaines de l’énergie, des industries, de l’utilisation des sols, de l’organisation des villes, du transport et des infrastructures, afin d’en réduire massivement l’empreinte carbone. »

« Merci les jeunes »

Olivier Malay, président du Corps scientifique de l’UCLouvain, conclut avec un message particulièrement encourageant et positif envers les jeunes qui se mobilisent. « Les constats ont été amenés de manière claire par la communauté scientifique depuis des années. Aujourd’hui, il faut que les pouvoirs politiques s’en saisissent et agissent de manière ambitieuse pour changer le système productif. Nous remercions les jeunes de nous montrer la voie en ce sens, et nous espérons que les universités répondront à leur appel. »

Un message qui rappelle la réaction de Jean-Luc Crucke, le ministre wallon en charge du Climat et de l’Énergie. « Merci pour ce que vous faites à l’école, dans la rue, à la maison. Vous portez un message d’avenir: la terre appartient à tout le monde et elle doit rester viable » a-t-il ainsi souligné lundi soir en assurant que « la Wallonie atteindra en 2020 les objectifs qui lui ont été assignés ».

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