En cas d’apocalypse, voici les 5 pays où se réfugier (et c’est la science qui le dit)

Crise financière majeure, pandémie encore plus grave que celle de coronavirus, climat totalement incontrôlable… voire un mélange de tous ces facteurs. L’apocalypse nous guette. C’est en tout cas ce que craignent deux chercheurs de Cambridge. Ils se sont donc mis en quête de trouver les pays les mieux armés face à un potentiel effondrement de la société.

« La littérature [académique] brosse un tableau dans lequel la civilisation humaine se trouve dans un état périlleux, avec des risques importants et croissants se développant dans de multiples sphères de l’activité humaine. » C’est en partant de ce constat que Nick King et Aled Jones, deux chercheurs du Global Sustainability Institut de l’université de Cambridge (Royaume-Uni) ont décidé de chercher les pays susceptibles de résister au mieux à l’apocalypse.

D’après eux, des menaces de tout type guettent notre civilisation: financières, environnementales, sanitaires, etc. C’est donc sur ces différents facteurs que se sont basés les chercheurs britanniques pour déterminer les critères leur servant à choisir les pays les plus résilients. À savoir, principalement:

  • Capacité à produire des denrées alimentaires pour sa population
  • Capacité à protéger ses frontières contre les migrations massives non désirées
  • Capacité à maintenir un réseau électrique et une certaine capacité de production dans le pays
  • Densité de population généralement faible
  • Climat tempéré

La Nouvelle-Zélande, canot de sauvetage de l’humanité

Sans trop de surprise, le quintet arrivé en tête est composé de pays relativement similaires: des îles bien développées, à faible densité de population. Les cinq pays les mieux armés sont ainsi:

  • La Nouvelle-Zélande
  • L’Islande
  • La Tasmanie (Australie)
  • Le Royaume-Uni
  • L’Irlande

Parmi ces cinq « canots de sauvetage face à l’effondrement », comme les appellent les chercheurs, c’est la Nouvelle-Zélande qui présente le meilleur potentiel. Ses capacités en termes d’énergie géothermique et hydroélectrique, ses terres agricoles abondantes et sa faible densité de population humaine sont idéales, selon eux.

Visiblement bien informés, bon nombre de millionnaires de la Silicon Valley sont déjà occupés depuis plusieurs années à faire construire des bunkers personnels en Nouvelle-Zélande. L’un des plus connus – et l’un des premiers à avoir franchi le pas – est Peter Thiel, cofondateur de PayPal. Il possède une propriété ultra-sécurisée et des terres au bord du Lac de Wanaka, sur l’île du Sud de la Nouvelle-Zélande.

La Nouvelle-Zélande a d’ailleurs déjà fait montre de toute sa résilience lors de la pandémie de coronavirus. Elle fait partie des pays qui y ont le mieux résisté, et qui s’en sont le mieux protégés. Seuls 26 Néo-Zélandais sont décédés des suites d’une infection au Covid-19.

Parmi les cinq pays de tête, la présence du Royaume-Uni peut étonner. Elle a d’ailleurs surpris les chercheurs eux-mêmes.

« Nous avons été assez surpris que le Royaume-Uni arrive en tête. Il est densément peuplé, a traditionnellement externalisé sa production, n’a pas été le plus rapide à développer les technologies renouvelables et ne produit actuellement que 50% de sa propre nourriture. Mais elle a le potentiel nécessaire pour résister aux chocs », a expliqué le professeur Jones au Guardian.

Donner matière à réflexion

Plus que de « bêtement » dresser un top 5 des pays où fuir en cas d’effondrement de la société, les deux chercheurs espèrent que leur étude permettra aux gouvernements du monde entier de comprendre ce qu’ils doivent changer pour, justement, ne pas en arriver à l’apocalypse.

D’après eux, l’humanité a bien réagi à la pandémie de coronavirus. « Il est intéressant de voir à quelle vitesse nous pouvons fermer les frontières, et à quelle vitesse les gouvernements peuvent prendre des décisions pour changer les choses », a souligné M. Jones.

Mais selon lui, réagir une fois le problème face à nous ne nous permettra pas de sauver la mise lors de chaque crise.

« En voyant que ces événements commencent à se produire, je suis de plus en plus inquiet, mais j’espère aussi que nous pourrons apprendre plus rapidement que par le passé que la résilience est importante. Comme tout le monde parle de ‘reconstruire en mieux’ après la pandémie, si nous ne perdons pas cet élan, je pourrais être plus optimiste que par le passé », a-t-il noté.

Un changement qui passera par une transformation profonde de notre société. « La civilisation industrielle à l’échelle planétaire et à forte intensité énergétique qui caractérise l’ère moderne représente une situation anormale lorsqu’elle est considérée par rapport à la majorité de l’histoire humaine », souligne l’étude.

« Nous devons créer une certaine marge de manœuvre dans le système, de sorte qu’en cas de choc, nous ayons la capacité de réagir car nous avons des capacités en réserve. Nous devons commencer à penser à la résilience dans la planification globale. Mais évidemment, l’idéal est qu’un effondrement rapide ne se produise pas », a conclu le professeur Jones.

L’étude, publiée dans la revue Sustainability, est disponible ici.

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