Pas un pour rattraper l’autre: Donald Trump aurait dicté la défense de son fils sur sa rencontre avec l’avocate russe

En bon papa poule, Donald Trump serait venu en aide à son fils qui devait s’expliquer sur son étrange rencontre avec une avocate russe pendant la campagne présidentielle américaine. Plus encore, selon un nouveau rapport du Washington Post, il aurait carrément dicté mot pour mot le texte de défense de Donald Trump Jr. Alors même que la déclaration s’est avérée erronée.

Pas fini de creuser à la Maison-Blanche! Après la démission hier du tout nouveau porte-parole, Anthony Scaramucci (qui n’aura tenu que dix jours à peine), une nouvelle révélation du Washington Post vient ajouter une couche de plus à l’épineux dossier russe. De quoi mettre Donald Trump dans une position de plus en plus embarrassante et pourrir davantage les relations russo-américaines.

Reprenons le début de l’histoire. Le 9 juin 2016, alors que la campagne présidentielle américaine battait son plein, Donald Trump Junior (le fils de Trump), Jared Kushner (le gendre de Trump) et Paul Manafort (le directeur de campagne de Trump) ont rencontré ensemble à la Trump Tower une avocate proche du Kremlin. Natalia Veselnitskaya, de son nom, disait avoir des « informations de haut niveau, très sensibles » et « utiles » sur Hillary Clinton, le financement de sa campagne et du parti démocrate. Jusque-là, le fils du milliardaire avait pourtant assuré à « 100% » ne pas avoir abordé la politique américaine avec Moscou. Renversement important, puisqu’il s’agit de la première preuve tangible qu’il y a bien eu une forme d’interaction entre les équipes de campagne de Trump et la Russie.

Il s’est finalement avéré que l’avocate en question n’avait rien à lui révéler et qu’ils ont simplement discuté de l’adoption d’enfants russes par des citoyens américains dans le cadre d’un programme suspendu par le président russe Vladimir Poutine. C’est en tout cas de la sorte que Trump Junior s’était défendu début juillet dans le New York Times.

Un piège tendu par les démocrates

Sauf que ce serait papa lui-même qui lui aurait dicté quoi dire. C’est ce qu’affirme le Washington Post depuis hier soir. Selon le journal américain, le président lui aurait écrit de toutes pièces sa déclaration, alors qu’il était à bord d’Air Force One, sur le retour du sommet du G20 (qui s’est tenu les 7 et 8 juillet derniers dans la ville allemande de Hambourg).

Ce n’est pas tout: le journal, citant des sources proches du dossier, assure également que l’équipe de juristes de la Maison-Blanche aurait tenté de la sorte de présenter cette réunion comme un piège subtilement tendu par les démocrates pour mettre à mal Trump, qui était alors candidat à la présidentielle.

« C’était… inutile »

L’un des avocats de Trump, Jay Sekulow, a immédiatement réagi à l’article dans les colonnes du Washington Post. Bien évidemment, il affirme qu' »en plus d’être sans conséquence, ces affirmations sont inexactes et non pertinentes ». Pourtant, les informations du journal s’appuient sur des conseillers du président qui redoutent désormais que l’implication de Donald Trump dans la déclaration de son fils puisse le mettre dans une position juridique délicate. Sous couvert d’anonymat, l’un d’eux a d’ailleurs déclaré que « c’était… inutile ».

Mais si le président lui-même a décidé d’intervenir pour cacher la vérité (puisque la défense de son fils aîné ne tenait finalement pas la route), c’est qu’il a très certainement des choses à se reprocher…

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