Megan Rapinoe est le nom qu’on retiendra de ce mondial de foot féminin

Megan Rapinoe, c’est le nom que l’Europe a découvert à l’occasion de ce mondial. Elle a emmené les USA en finale, a enchaîné les goals et les positions anti Trump, féministes et pro-LGBTQI+. Son nom, on va le retenir encore longtemps dans les stades de foot (et on t’explique pourquoi).

Ce mondial féminin aura été l’un des événements les plus importants pour la cause des femmes dans le sport. Pour la première fois, une rediffusion de foot féminin a battu des records d’audience, la France a battu au rythme des chants de supporters, un hymne féministe a résonné dans les stades.

Ce dernier mois aura aussi été l’occasion de découvrir un nom qui remuait déjà le monde du sport aux Etats-Unis: celui de Megan Rapinoe, milieu de terrain offensif de l’équipe américaine qui se retrouvera en finale ce soir.

Outre son niveau qui lui a permis de marquer deux goals qui ont conclu l’histoire de la France dans cette coupe du monde à domicile, Megan Rapinoe accumule des positions militantes, à la fois contre Donald Trump mais aussi envers les discriminations sexistes et LGBT-phobes dans les milieux sportifs.

Celle qui a fait son coming out quelques jours avant de gagner l’or aux jeux olympiques de Londres n’était pas en reste durant ce mondial. Profitant de la couverture médiatique que lui offrait la Fifa, elle a saisi l’occasion pour dénoncer la différence de traitement entre hommes et femmes par la fédération française.

« Je ne pense pas que nous soyons aussi respectées que le football masculin »

« C’est une très mauvaise idée d’avoir trois finales le même jour. C’est la finale de la Coupe du monde. Je ne sais pas comment cela s’est produit. Ca me paraît incroyable. Je ne pense pas que nous soyons aussi respectées que le football masculin. » Ce samedi 6 juillet, à quelques heures de la finale qui opposera Pays-Bas et USA, Megan Rapinoe a exprimé son incompréhension face à la FIFA, qui n’a « juste pas pensé » au fait que trois finales le même jour pourrait léser ce mondial qui jusque-là a su battre les records d’audience.

Ce n’est pas la première fois que « Pinoe » aborde le sujet des discriminations dans le sport. Trois mois avant le coup d’envoi du mondial féminin, elle et son équipe ont attaqué en justice la fédération américaine de football avec pour motif la différence de paiement des athlètes.

À titre d’exemple, lorsque l’équipe masculine est arrivée 16ème au mondial de 2014, les joueurs ont reçu quelques 5 millions 375 mille dollars. Les femmes, elles, en gagnant la coupe en 2015, n’ont reçu « que » 1 million 725 mille dollars. Une différence colossale, surtout quand on compare le niveau des deux équipes.

En interview pour l’émission Good Morning America, elle a répondu aux critiques principales de sa dénonciation, qui avancent que comme les hommes ramènent plus d’audience, il est normal qu’ils soient mieux payés: « Pour avoir une conversation à pied d’égalité, on doit tout regarder: comment les jeunes équipes sont financées, comment les coaches et le staff médical est financé, la promotion, les sponsors, le marketing… Avant de n’avoir toutes ces informations, on ne peut pas réduire cette thématique à une simple différence de salaire. »

En bref, si de base les deux équipes ne partent pas sur un pied d’égalité, il est difficile de justifier la différence de paiement par une simple différence d’audience. En sachant qu’elle est diplômée de sociologie et sciences politiques, on comprend comment Megan Rapinoe réussit à étayer son discours avec une approche « holistique ».

« Je n’irai pas à la putain de Maison Blanche si on gagne »

Son autre engagement a aussi à voir avec les discriminations, mais cette fois-ci celles symbolisées par la présidence de Trump. Megan Rapinoe a débloqué le succès d’être mentionnée à de multiples reprises dans des tweets de Donald Trump, non seulement pour ses déclarations mais aussi pour son boycott de l’hymne américain depuis trois ans.

Symbole de soutien au mouvement Black Lives Matter, qui lutte contre les morts de personnes noires causées par la discrimination policière aux USA, s’agenouiller en silence durant l’hymne a d’abord été le fait d’armes de Colin Kaepernick, joueur de la NFL depuis dans le viseur de Trump.

2 Octobre 2016: deux joueurs lèvent leurs poings pendant l’hymne alors que Colin Kaepernick (au centre) et deux autres joueurs s’agenouillent avant le match contre les Dallas Xowboys au Levi Stadium (Photo by Michael Zagaris/San Francisco 49ers/Getty Images)

Militante anti racisme, pro-LGBTQI+ et féministe, la « Purple haired angry lesbian », comme Internet aime à l’appeler, a aussi annoncé qu’elle refusait d’aller à la Maison Blanche si jamais son équipe remportait la coupe. Une position logique pour elle, qui considère Donald Trump comme le symbole de tout ce qu’elle combat.

Phénomène Internet

Rapinoe est plus que célèbre: elle est un meme. Un statut qui confirme son taux d’appréciation à travers le monde. Sa position de victoire après un goal, les bras comme des aiguilles d’horloge, a permis de lui donner le rang de sensation Internetienne. Un meme anti-Trump, bien entendu.

En conclusion, ce mondial n’aurait pas été le même sans les prises de position de Megan Rapinoe, qui est passée de célébrité montante aux Etats-Unis à icône du sport féminin à travers le monde.

On a hâte de voir quelles actions elle va nous offrir ce 17 juillet à 17h face aux Pays-Bas. Une quatrième étoile pour les USA? On verra. Mais Megan Rapinoe en met déjà dans les yeux de toutes les jeunes filles qui rêvent de toucher au ballon rond.

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