Le monde doit réduire ses émissions de gaz à effet de serre de 25%, sinon on court à la catastrophe. Ce cri d’alarme vient du Programme des Nations Unies pour l’environnement et il stipule que si le monde s’en tient à l’Accord de Paris, signé en 2015 par 195 pays, la température pourrait augmenter jusqu’à 3,4 degrés en 2100.
L’Accord de Paris a été un grand pas dans la lutte contre le réchauffement climatique. 195 pays ont signé pour réduire massivement leur production de gaz à effet de serre et empêcher une hausse de la température mondiale de 2 degrés Celsius. Mais selon l’ONU, les mesures qu’ils ont décidé de prendre sont loin d’être suffisantes.
Le Programme des Nations Unies pour l’environnement (PNUE) a publié ce jeudi son rapport annuel sur les émissions de gaz à effet de serre. Et son titre est alarmant: « Le monde doit de toute urgence prendre des mesures pour réduire de 25 % les émissions prévues d’ici à 2030. » Sinon, il y aura de plus en plus d’orages violents, de longues périodes de sécheresse et la mer continuera de monter, explique-t-il.
Réduire les gigatonnes
25%, c’est plus que ce que demandait l’Accord de Paris. Car si les pays signataires s’en tiennent aux mesures décidées, les émissions annuelles et mondiales de gaz à effet de serre devraient atteindre, fin 2100, 54 à 56 gigatonnes d’équivalent CO2. Ce qui est beaucoup trop. Le niveau à respecter pour ne pas dépasser une augmentation de 2 ℃ d’ici la fin du siècle, c’est 42 gigatonnes, soit 12 à 14 gigatonnes de moins.
Pour vous donner une idée, une gigatonne représente environ ce que génèrent les transports dans l’Union européenne (y compris par l’aviation) pendant un an. Si les 195 pays signataires ne changent pas d’ambition, la température mondiale pourrait donc augmenter de 2,9 à 3,4 degrés Celsius d’ici fin 2100. On est loin des 1,5 degrés visés par l’Accord.
« Tragédie humaine évitable »
« Si nous ne prenons pas dès aujourd’hui des mesures supplémentaires, à commencer par la prochaine conférence sur le climat à Marrakech, il nous faudra déplorer la survenue d’une tragédie humaine évitable, » a déclaré Erik Solheim, directeur exécutif du PNUE: « le nombre croissant de réfugiés climatiques frappés par la faim, la pauvreté, les maladies et les conflits nous rappellera de façon incessante notre échec. La science indique que nous devons agir beaucoup plus vite. »
Even with #ParisAgreement pledges, world still heading for temperature rise of 2.9-3.4°C this century https://t.co/jUjS1U1DeV #EmissionsGap pic.twitter.com/0QY0kN4Ec0
— UN Environment (@UNEP) 3 novembre 2016