Le plaisir a un coût: les jeux vidéo consommeraient l’équivalent de 10 centrales nucléaires par an

Manette en main, tu es peut-être en train de sauver un monde virtuel, mais dans le monde réel tu consommes de l’électricité comme tout le monde. Un bureau d’études américain a récemment évalué la consommation électrique des jeux vidéo sur une année. Si les résultats prouvent la popularité de ce média à travers le monde, ils sont également inquiétants pour le futur de la planète. 

On ne t’apprend rien quand on te dit que les consoles de jeux et les PC fonctionnent à l’électricité. Ce que tu ne sais peut-être pas, c’est ce que représente la consommation électrique des jeux vidéo sur une année. Le Lawrence Berkeley National Laboratory s’est justement intéressé à l’empreinte carbone des jeux vidéo en fonction de la plate-forme utilisée: consoles, ordinateurs fixes et portables.

Cette empreinte est loin d’être marginale, puisqu’à l’échelle mondiale, les jeux vidéo mobiliseraient environ 75 térawatt-heure par an. Dit comme ça, ça ne nous avance pas vraiment. En fait, cela représente l’activité de 10 réacteurs nucléaires.

Les consoles plus écolo

Évidemment, l’empreinte carbone des jeux vidéo dépend fortement du lieu de production de l’électricité. Par exemple, la production d’électricité est moins polluante en France ou en Belgique qu’aux États-Unis. Mais selon les estimations des chercheurs de l’étude, basée sur les données d’electricityMap, les émissions de CO2 globales peuvent s’élever de 6 à 2.200 millions de tonnes de CO2 par an. Plus précisément, on parle de 12 millions de tonnes uniquement pour les États-Unis, soit l’équivalent de 2,3 millions de voitures individuelles.

Mais il faut savoir que cette consommation varie selon la plate-forme utilisée pour jouer. Si tu es vraiment soucieux de ton empreinte carbone, tu devrais donc opter pour les consoles au détriment des ordinateurs. Ce sont bien les PC spécialement dédiés aux gamers qui sont les plus énergivores. Un joueur disposant du matériel dernier cri pour se la donner sur ses jeux préférés consommera environ 1.000 kWh/an. Cela représente la consommation d’un sèche-linge ou d’un climatiseur électrique. Les consoles consomment donc moins que les PC, mais elles ont également un autre atout : leurs technologies sont plus rapidement améliorées, ce qui leur permet d’être de moins en moins consommatrices en énergie.

Et si tu veux tout savoir, c’est la Nintendo Switch qui consomme le moins d’électricité. Car les chercheurs ont effet remarqué qu’un même jeu était plus ou moins énergivore selon la console.

4k et réalité virtuelle

Malheureusement, il y a des technologies de plus en plus populaires et courantes qui risquent de faire grimper le niveau de consommation électrique et donc les émissions de CO2. Par exemple, la technologie 4K qui permet d’avoir une qualité d’image quasi jouissive accroît la consommation de 25 à 64%. Même chose pour la réalité virtuelle ainsi que le cloud gaming (le fait de jouer à un jeu vidéo à distance, une sorte de Netflix du jeu vidéo). Pour la réalité virtuelle, cela s’explique facilement : on a besoin de plus d’accessoires branchés et les images à afficher sont bien plus grandes et donc importantes à calculer pour les consoles.

Alors, selon le rapport, il faudrait développer l’efficacité des processeurs (CPU) et processeurs graphiques (GPU) utilisés dans les ordinateurs de jeu. Cela se fera sans doute naturellement au fil des ans, puisque les utilisateurs recherchent toujours plus de performances. Ce n’est pas pour rien que des versions améliorées des PS4 et Xbox One sortent régulièrement. L’offre finira toujours par épouser la demande et par respecter l’environnement en réduisant la consommations électrique.

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