Il y a du progrès: les États-Unis n’ont jamais émis aussi peu de gaz à effet de serre, mais Trump pourrait tout foutre en l’air

Depuis 25 ans, les États-Unis n’ont jamais aussi peu pollué. Le gaz naturel et les énergies renouvelables ont produit plus de la moitié de l’électricité américaine en 2016. Pourtant, Donald Trump a plusieurs fois déclaré qu’il voulait relancer l’industrie du charbon de la superpuissance mondiale. 

Les États-Unis, avec la Chine, sont les plus gros pollueurs de notre planète. Les Américains représentent 18% des émissions mondiales de CO2. En 2014, Barack Obama s’engageait à réduire les émissions de gaz à effet de serre de 32% d’ici 2030.

Visiblement, ils sont bien partis. Effectivement, les États-Unis n’ont jamais aussi peu émis de gaz à effet de serre depuis environ 25 ans. Les énergies renouvelables ainsi que le gaz naturel ont produit la moitié de l’électricité du pays en 2016. Le charbon quant à lui, n’a produit « que » 30% d’électricité sur l’année écoulée. C’est ce qu’on apprend dans le « factbook » des énergies durables américaines publié ce mercredi par le Bloomberg New Energy Finance.

C’est très encourageant pour l’avenir, le pays change sa mentalité et investit de plus en plus dans les énergies vertes. Pourtant, Donald Trump avait affiché sa volonté de relancer l’industrie du charbon. Peut-être changera-t-il d’avis en voyant ces chiffres.

Une transformation à grande échelle aux États-Unis

Pourquoi une telle baisse des émissions de CO2? C’est simple, énormément de mécanismes sont en place pour pousser à utiliser des énergies vertes. Premièrement, le gaz naturel est moins cher que le charbon, ce qui pousse les industries à fermer leurs usines de charbon plus tôt que prévu pour se tourner vers le gaz ou vers une autre source d’énergie.

De plus, les éoliennes et les panneaux photovoltaïques sont de moins en moins chers à produire grâce aux avancées technologiques. Plus de monde décident donc d’investir dans ces types d’énergie. Le charbon devient de moins en moins utile et profitable.

Les chiffres parlent d’eux-même: le gaz naturel est devenu la source d’énergie numéro un en 2016, 34% de l’électricité du pays provient uniquement de cette ressource. En 2007, le gaz naturel ne représentait que 22% de l’énergie produite. Les énergies renouvelables, elles, ont produit 15% de l’électricité en 2016 contre 9% en 2007. Et cela risque de continuer dans ce sens puisque de nouveaux parc éoliens et de nouveaux panneaux photovoltaïques vont être construits un peu partout dans le pays.

Le charbon suit l’exact chemin inverse car les réglementations sont de plus en plus sévères vis à vis des usines de charbon. Du coup, le charbon ne représente que 30% de l’électricité produite en 2016 alors qu’en 2008, il représentait la moitié de la production d’électricité.

U.S Energy information administration

Et après?

Les spécialistes affirment que cela va continuer, même si Donald Trump semble vouloir l’inverse. Pour rappel, le président américain avait déclaré en décembre 2016 que le réchauffement climatique était un « canular ». Le canular c’est plutôt le fait d’avoir engagé Scott Pruitt, un climatosceptique confirmé, à la tête du cabinet de l’environnement.

En tout cas, les États-Unis ont déjà réalisé les trois-quarts du chemin qu’ils s’étaient engagés à parcourir en 2014. Pour le moment, ils ont réussi à réduire de 26% leur émission de CO2 depuis 2005. Mais attention, tout pourrait être réduit à néant si Trump décide d’enrayer cette dynamique en supprimant le Clean Power Plan (un plan visant à limiter la production de charbon et de promouvoir les énergies renouvelables).

Il ne faut pas non plus se réjouir trop vite. Car, si le charbon est l’une des énergies les plus polluantes, le gaz naturel pollue lui aussi. En fait le gaz naturel contient moitié moins de toxines que le charbon, mais il en contient quand même. Certains chercheurs regrettent que l’on remplace une énergie fossile par une autre. Rachel Cleetus, une économiste et responsable du climat pour l’Union of Concerned Scientists explique: « Oui, le gaz naturel contribue à diminuer nos émissions de CO2. Mais si nous voulons aller plus loin, remplacer le charbon par le gaz naturel est loin d’être suffisant. »

Il y a encore du boulot pour la superpuissance mondiale qui va devoir trouver un équilibre entre charbon, gaz naturel et énergie renouvelable tout en respectant les engagements signés en 2014. En espérant que Trump décide de ne pas tout foutre en l’air.

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