Harfang des neiges, Macareux moine, Tourterelle des bois… : 1 espèce d’oiseaux sur 8 menacée d’extinction

L’ONG BirdLife International tire la sonnette d’alarme dans son rapport 2018 sur l’état des oiseaux du monde. Plusieurs espèces seraient en voie d’extinction et l’Homme n’est pas étranger à ce phénomène. Le rapport fait état des différentes espèces menacées et explique les différentes raisons qui mettent en danger les oiseaux.

Nous vivons dans un monde où près de 11.000 espèces différentes d’oiseaux sont présentes. Ces oiseaux sont des acteurs clés de la nature et ont un rôle extrêmement important. Malheureusement, certaines espèces d’oiseaux sont aujourd’hui menacées.

L’organisation BirdLife a travaillé pendant 5 ans à l’élaboration du rapport global des oiseaux, et aujourd’hui, les résultats de ce travail interpellent.

Selon le rapport, 1 espèce sur 8 serait menacée d’extinction. On parle d’espèces comme le Harfang des neiges, le Macareux moine, la Tourterelle des bois mais aussi des espèces plus communes qui vivent tous les jours à nos côtés. Ces chiffres sont alarmants pour la survie de ces espèces, mais ils le sont aussi pour le danger que cela représente pour l’équilibre de notre écosystème. Selon un communiqué de BirdLife paru la semaine dernière, « La santé des espèces d’oiseaux est un bon indicateur de l’état des écosystèmes en général. Car comme les oiseaux sont si répandus, qu’ils se trouvent dans presque tous les types d’écosystèmes, et qu’ils représentent l’un des groupes d’animaux les plus étudiés, ils sont d’excellents indicateurs de l’état de l’environnement. »

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Qui est responsable de ces menaces d’extinction?

Faut-il encore poser la question? Car comme l’explique la rédactrice en chef du rapport de BirdLife, Tris Allinson la réponse est très claire: « Les menaces qui conduisent à l’extinction aviaire sont nombreuses et variées, mais sont invariablement le fruit de l’humanité ». Et est à pointer du doigt directement: l’agriculture. C’est l’exploitation des terres qui serait responsable à 74% des espèces menacées. Et cela peut se comprendre facilement quand on sait que l’expansion de l’agriculture mène à la destruction de l’habitat de beaucoup d’espèces. Et surtout, quand on sait que la superficie de la Terre dédiée à l’agriculture a été multipliée par six au cours des 300 dernières années, on comprend mieux. Vers 1700, 6% de la Terre était consacré à l’agriculture, aujourd’hui 38%. C’est la demande de produits tels que le café, le cacao, le sucre, l’huile de palme ou encore le soja qui demande une telle « agriculturisation » des habitats naturels des oiseaux.

Ce n’est pas tout

L’agriculture n’est pas la seule cause du danger que courent certaines espèces d’oiseaux. Mais l’Homme lui, reste responsable. En effet, une des raisons qui explique les chiffres des espèces menacées, c’est le transport d’animaux et de plantes dans le monde entier. On explique. Au fur et à mesure du temps, l’homme a voulu introduire des espèces dans des écosystèmes différents, les emmener à l’autre bout de la terre. On parle notamment de bétail, d’animaux de compagnie, des espèces introduites de manière intentionnelle. Mais accidentellement aussi, certaines espèces comme des rats ou des souris ont été introduites et ne parviennent parfois pas à s’établir dans de nouveaux endroits mais se développent quand même. On parle d’ailleurs d’espèces envahissantes qui dérèglent tout simplement l’équilibre de la faune locale. Et ces dérèglements peuvent devenir catastrophiques pour certaines espèces locales.

Ces espèces envahissantes ont été ces cinq dernières années responsables en partie ou totalement de l’extinction d’au moins 112 espèces d’oiseaux.

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De l’espoir?

Même si le rapport est globalement rempli de résultats catastrophiques, BirdLife pointe quand même quelques éléments positifs.

Notamment le fait que, grâce à l’intervention de l’homme pour la conservation de certaines espèces, 25 d’entre elles ont pu être sauvées au cours des dix dernières années. On parle notamment d’espèces comme le Crave à bec rouge (Brésil), le Pigeon rose (Ile Maurice) et la Spatule à face noire. « Bien que le rapport fournisse une mise à jour sur l’état des oiseaux et de la biodiversité et sur les défis à venir, il démontre clairement que des solutions existent et que des succès significatifs et durables peuvent être obtenus » a déclaré Patricia Zurita, CEO de BirdLife.

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