Facebook veut se mettre l’Union européenne dans la poche et double son budget lobbying

Cambridge Analytica, ingérence dans les campagnes présidentielles, trafic de données … avec les scandales qui s’enchaînent, Facebook est dans le viseur de l’Union européenne. Pour remonter dans l’estime de cette dernière, le géant des réseaux sociaux pratique, depuis quelques années déjà, un lobbying intensif. En 2017, cela lui a coûté 2,5 millions d’euros.

Facebook fait partie des 10 compagnies qui dépensent le plus en lobbying dans l’Union européenne. L’année passée, nous relevions que la firme de Marc Zuckerberg se situait à la septième place avec un budget annuel de 1 à 1,25 million d’euros alloués à faire pression sur les fonctionnaires de l’UE. Mais en 2017, ce chiffre a doublé passant à 2,5 millions d’euros et plaçant la compagnie au quatrième rang, juste derrière Microsoft.

Zuckerberg ne souhaite vraiment pas passer devant une Commission de l’Union européenne malgré l’insistance de cette dernière. Il préfère agir de façon plus discrète et laisser ses lobbyistes tenter d’influencer doucement les fonctionnaires de l’UE. 5 membres ont pour cela récemment rejoint son équipe de lobbyistes européens, peut-on lire dans le registre de transparence de l’UE.

Fake news et discours de haine

15 individus arpentent donc actuellement les couloirs des bâtiments de l’UE pour atténuer l’importance du rôle de Facebook dans la diffusion des fakes news et dans la propagation du discours de haine. Et surtout, pour noyer la problématique de l’utilisation des données privées, comme ce fut le cas avec le scandale de Cambridge Analytica ou l’existence des « shadow profiles« .

Selon le registre, ces lobbyistes sont intervenus sur des sujets aussi divers que les affaires intérieures, l’audiovisuel et médias, le commerce et la concurrence, les consommateurs, la culture, le développement, l’emploi et les affaires sociales, les entreprises, l’environnement, la jeunesse, la justice et les droits fondamentaux, le marché intérieur, la recherche et les technologie et la société de l’information.

Les sommes investies couvrent tous les aspects du lobbying, ce qui inclue les salaires, les frais de bureau et d’administration, les dépenses opérationnelles et les frais payés aux sociétés de consultance et aux associations professionnelles. Sans oublier les déjeuners d’affaires, moyen habile d’adoucir un politicien et de lui faire changer sa vision d’une problématique.

epa

Nouveaux paramètres de confidentialité

RGPD

Si Zuckie refuse de se confronter en personne aux membres de la Commission européenne, sa compagnie Facebook a tout de même fait un pas en direction des règlements demandées par l’UE. Tu l’as sans doute remarqué avec le message envoyé par Facebook lorsque tu t’es connecté samedi, la firme te demande maintenant ton autorisation pour manipuler tes données et a instauré de nouveaux paramètres de confidentialité pour les utilisateurs européens.

Facebook a décidé d’appliquer le Règlement général sur la protection des données (RGPD), qui s’appliquera à partir du 25 mai 2018 en Europe. Comme elle l’écrit sur son blog, « la protection des données est fondamentale pour les Entités Facebook. Nous respectons la législation actuelle de l’Union européenne en matière de protection des données, et nous nous préparons en vue de respecter le RGPD ».

Bon, cette mesure ne concerne que les 27 pays membres de l’UE et elle n’empêchera sans doute pas la firme de continuer à manipuler toutes nos données. Mais au moins, c’est le signe que les institutions étatiques ont encore un certain poids face à un mastodonte comme Facebook.

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