Dans un récent sondage publié ce mercredi, on remarque qu’une majorité de Britanniques voterait pour rester dans l’Union européenne. Avec du recul, le Brexit fait peur a beaucoup d’Anglais mais aussi aux clubs de Premier League qui s’inquiètent vraiment pour le futur du championnat de football le plus populaire de la planète.
Info assez surprenante: si le référendum du Brexit était à refaire, 59% des Britanniques voteraient en faveur du maintien du Royaume-Uni dans l’Union européenne. Deux ans après le vote, on dirait bien que les Anglais craignent de quitter l’Europe. Les citoyens mais aussi les clubs de Premier League, le championnat de football du pays et l’un des plus populaires du monde.
En effet, les nouvelles lois d’immigration qui seront mises en place une fois le Brexit réalisé inquiètent les clubs anglais. Elles pourraient dévaloriser le championnat et ce pour plusieurs raisons. Et il est fort possible qu’au moment du vote, les Britanniques n’aient pas pensé à ça…
Selon un sondage publié aujourd’hui, 59 % des Britanniques voteraient pour rester dans l’UE contre 41 %. En juin 2016, 52% avaient voté pour partir. Le peuple, pourtant d’une sagesse infinie, se serait-il planté? Bon, mais c’est trop tard, ce qui est dit est dit ?
— Jean Quatremer (@quatremer) 5 septembre 2018
Problème de visas
Actuellement, les clubs anglais peuvent faire venir autant de joueurs européens qu’ils veulent. Pour les non-européens, les visas (ou permis de travail) sont déjà plus compliqué à obtenir. Il faut en effet qu’un joueur jouent plusieurs matchs avec l’équipe nationale de son pays. Or, quand le Brexit sera effectif, les joueurs européens seront soumis à la même règle puisque le but du Brexit et de réserver plus de jobs aux Britanniques. C’est très dommageable pour les clubs de Premier League puisqu’ils ne pourront plus recruter des joueurs à bas prix.
Par exemple, N’Golo Kanté n’aurait jamais pu rejoindre Leicester et devenir le joueur qu’il est aujourd’hui puisqu’au moment de son transfert, il n’avait aucune sélection avec les Bleus à son actif. Même chose pour Simon Mignolet qui avait rejoint Sunderland en 2013 sans avoir joué pour les Diables. Et il y a beaucoup de joueurs dans ce cas. Alors, les clubs via les dirigeants de la Ligue ont demandé au gouvernement d’adapter ces nouvelles directives concernant l’immigration.
Le président du club de Stoke City, qui végète en D2, s’est exprimé à ce sujet: « La voie destructrice que le gouvernement poursuit avec le Brexit risque d’avoir un effet négatif très important sur les clubs de football à travers le pays. La Premier League, qui représente un succès pour notre pays, peut être endommagée par la restriction des mouvements (des footballeurs). Cela peut aussi toucher le Championship (la D2 anglaise, ndlr). »
Mineurs
Si les nouvelles lois empêcheront les plus petits club du pays de ramener des bons joueurs bon marché, elles impacteront aussi les grosses écuries comme Arsenal, Manchester City, Chelsea ou encore Manchester United. Car oui, ils ne pourront plus recruter de joueur mineur, ce qui est très très fréquent dans ces grands clubs qui misent sur l’avenir. Exemple parlant: Cesc Fabregas n’aurait pas pu rejoindre Arsenal à 15 ans comme il l’a fait et devenir le joueur qu’il est aujourd’hui.
Donc, si ces lois sont maintenues et que l’on ne fait pas d’exception aux sportifs, les conséquences seront très dommageable pour le championnat. Le niveau va d’abord commencer par diminuer, le championnat va perdre de son attrait et les droits télé seront donc moins intéressants pour les clubs qui perdront pas mal d’argent dans l’opération. Mais surtout, tous les grands joueurs auront tendance à choisir d’autres championnats où il est plus facile d’aller jouer sans remplir un million de documents administratifs.
On va donc avoir l’opportunité de voir comment Theresa May et son gouvernement considèrent la Premier League. Mais vu la popularité du football outre-Manche, il est très probable que les règles en matière d’immigration soient adaptées.