Des activistes veulent sauver les animaux de l’enfer des zoos du Venezuela

Le Venezuela est en pleine crise économique et politique. La population souffre de la hausse du coût de la vie et de la pénurie de nourriture. Et les animaux du pays sont également victimes de cette situation. Au début du mois, nous apprenions que le Metropolitan Park Zoo était, dans certaines occasions, obligé de sacrifier des animaux pour en nourrir d’autres. 

Pour sauver les pensionnaires des zoos du Venezuela, des activistes du droit des animaux souhaitent organiser une pont aérien pour les évacuer du pays, rapporte le Miami Herald. Raul Julia-Levy, activiste mexicain du droit des animaux et acteur, espère réussir à charger en avion les animaux affamés et malades des zoos pour ensuite les transférer dans des parcs nationaux du monde entier.

Cependant, le gouvernement vénézuélien ne semble pas prêt à autoriser l’évacuation des animaux. De nos jours, les zoos locaux du Venezuela n’ont plus les moyens suffisants pour garantir leurs soins et leur alimentation.

Dégradation et fermeture de zoos

L’année dernière, des images intenables d’un éléphant famélique nommé Ruperta du zoo de Caricuao ont fait les une des journaux internationaux. Ensuite, des photos de pumas émaciés ont également été publiées. En outre, il a été également rapporté que de grands carnivores étaient nourris avec d’autres animaux des zoos.

« La situation de tous les lions et tigres dans les zoos vénézuéliens est devenue insoutenable », affirme Raul Julia-Levy, initiateur de l’idée du pont aérien. « Il n’y a probablement pas d’autres endroits au monde où les animaux souffrent autant qu’au Venezuela. » Selon Doris Rubio, responsable de l’Association pour la défense et la protection des animaux, la plupart des problèmes des zoos du Venezuela se doivent à l’économie désastreuse du pays. Le zoo de Maracaibo, la deuxième plus grande ville du pays, est celui qui souffre le plus de cette situation. Autrefois, ce zoo était une attraction touristique régionale importante. Récemment, il a été fermé au public pour éviter que la presse se fasse écho de sa dégradation. .

Le journaliste local Lenin Danieri a cependant réussi à se faufiler dans le zoo le mois dernier. Il évoque des circonstances inimaginables. « Non seulement le zoo est complètement pollué et délabré, mais de nombreuses cages sont vides », a-t-il déclaré. « Apparemment, un certain nombre d’animaux ont été tués pour nourrir d’autres spécimens. Par ailleurs, des animaux auraient été volés par les habitants affamés. « 

Selon Doris Rubio, l’eau potable manque car les installations de pompage sont devenues défectueuses. En outre, des animaux ne peuvent pas être soignés car il n’y a pas de matériel pour les anesthésies. Pour le gouvernement local, le problème est surmédiatisé par la presse.

Les autorités nient le problème

« Cependant, il est difficile d’organiser l’aide », rapporte le journal américain Miami Herald. « Selon le gouvernement vénézuélien, il n’existe pas de famine parmi la population. Les offres d’aide humanitaire sont également rejetées. La semaine dernière, la Croix-Rouge, a de nouveau demandé publiquement à l’administration socialiste de pouvoir importer les médicaments nécessaires. Il semble donc improbable que le gouvernement vénézuélien soit d’accord avec un pont aérien pour faire évacuer les animaux. « 

Julia-Levy a expliqué qu’il avait déjà réussi à avoir accès à un avion cargo C-130 et que des parcs et des réserves au Mexique, aux États-Unis et Europe avaient accepté d’accueillir les animaux. Selon l’activiste, son initiative n’a aucune base politique, mais il affirme néanmoins que les autorités vénézuéliennes sont opposées à son action. Toutefois, les autorités locales de l’État de Zulia lui auraient donné la permission tacite d’évacuer certains animaux. Cependant, il s’inquiète des réactions probables du gouvernement central et du président Nicolas Maduro.

Selon Julia-Levy, une centaine d’animaux ont besoin de soins urgents et devraient être évacués du pays. En 2007, l’activiste a fondé la Fondation Raul Julia-Levy, une fondation privée basée au Mexique. Il se soucie entre autres de la défense des chiens errants et des animaux de cirque du pays. Il a également été un ardent défenseur de la libération de l’orque Lolita du Miami Seaquarium. Julia-Levy dit qu’il compte sur la compassion de Maduro, avec lequel il correspond sur Twitter.

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