La Russie n’a pas aimé le « premier moment gay » de toute l’histoire de Disney dans La Belle et la Bête. Elle trouve que la relation entre Gaston et Lefou est « perverse » et conduit à « une propagande honteuse » de l’homosexualité. Elle a donc décidé de le classer -16 ans.
Eh non, ce n’est pas une blague. La Russie a décidé de classer ‘enfants non admis’ le nouveau Disney, La Belle et la Bête. Autrement dit, les autorités considèrent qu’il faut être âgé de seize ans au moins pour être autorisé à regarder l’entièreté du film. Il faut avouer que c’est une décision un peu contradictoire, pour ne pas dire complètement stupide. Parce que le film d’animation original avait été créé par Disney en 1991, exprès pour les tout petits.
Le but du gouvernement russe est donc d’empêcher un maximum d’enfants de voir La Belle et la Bête, en tout cas au cinéma. « Je suis convaincu que l’une des tâches principales de l’État est de protéger l’enfance et la jeunesse de tout ce qui est malpropre dans le monde, afin de préserver la pureté de nos enfants et de les tenir à l’écart des phénomènes nocifs et dangereux. Dans ce cas, c’est notre job de ne pas autoriser la diffusion de cette comédie musicale à l’écran, sous quelque forme que ce soit », a expliqué le ministre russe de la Culture Vladimir Medinsky pour justifier son choix.
Le « first gay moment » pas apprécié
Rappelons les faits. Il y a quelques jours, Vitaly Milonov, un député du parti au pouvoir Russie unie, a demandé au ministre de la Culture d’examiner la « légalité » du film, avant sa sortie prévue le 16 mars. L’objectif? Vérifier que La Belle et la Bête ne soit pas contraire à une loi de 2013 qui interdit la diffusion de « propagande homosexuelle » à destination des mineurs d’âge.
Une scène particulièrement posait problème, celle qui a été considérée comme le « premier moment gay » de toute l’histoire de Disney, pour reprendre les mots du réalisateur du film Bill Condon dans le magazine Attitude. Dans celle-ci, Gaston (aka Luke Evans) est tout chamboulé et doute de ses sentiments pour son pote Lefou (aka Josh Gad), entre admiration et amour. Ce qui est vu chez nous comme un progrès à l’écran correspond plutôt à « une relation sexuelle perverse » et « une propagande honteuse du péché », du point de vue des députés russes.
Et donc, entre la possibilité d’interdire totalement la diffusion dans le pays, de censurer certaines scènes ou d’adapter le public ciblé, la Russie a finalement tranché: ce sera un film ENA. Bienvenue au 21e siècle.