Au Parlement wallon, les représentantes de Youth for Climate mettent la pression sur les parlementaires

Ce lundi soir, elles étaient deux face à une armée de parlementaires pour défendre les revendications du mouvement Youth for climate. « Elles », c’est Anuna de Wever et Adelaïde Charlier, les deux figures de proue du mouvement estudiantin luttant pour le climat. Les deux jeunes filles ne se sont pas écrasées et ont mis la pression sur les parlementaires: « nous ne vous lâcherons pas. » 

Soirée un peu spéciale au Parlement wallon ce lundi soir. L’assemblée accueillait en effet deux invités un peu spéciales: Anuna de Wever et Adelaïde Charlier, les deux figures de proue du mouvement Youth for Climate qui, chaque jeudi, se traduit par la descentes de milliers d’étudiants dans les villes de tout le pays. Face à une foule de parlementaires venus en nombre pour les écouter, les deux étudiants ne se sont pas laissées démonter, au contraire.

Les deux jeunes femmes ont en effet été plus fermes que jamais face à l’inaction des politiques belges. La namuroise Adelaïde Charlier n’a pas hésité à utiliser des mots forts pour mettre en garde les hommes et femmes qui se tenaient devant elle: « Ou nous mettons de côté ce que nous voyons pour continuer à dormir sur nos deux oreilles; où nous faisons face. Les jeunes font face mais la démocratie est telle que c’est vous qui décidez de notre futur. On vous dit donc qu’on ne vous lâchera pas tant qu’on ne sera pas sur une trajectoire zéro carbone. »

Les transports pointés du doigt

Il faut dire que les deux jeunes filles avaient bien préparé leur intervention, en citant des exemples parlants et concrets qui touchent énormément les jeunes: les transports en commun. « Pourquoi un trajet entre Erpent et Namur est-il deux fois plus cher en bus qu’en voiture? Et pourquoi le train coûte-t-il davantage que l’avion? Vous devez donner aux jeunes la possibilité d’être cohérents et ne pas les laisser seuls face à l’enjeu climatique » lance ainsi la namuroise, faisant sans doute référence aux multiples commentaires remettant en cause la cohérence de ces jeunes qui manifestent pour le climat sans appliquer un comportement 100% eco-esponsable. Le post Facebook de Theo Francken est sans doute le meilleur exemple (voir screenshot ci-dessous).

La jeune étudiante s’attendait visiblement à certains commentaires de la part des parlementaires sur les coûts qu’entrainent de telles mesures en faveur du climat. Elle a donc pris les devants: « Vous nous direz que ces mesures coûtent cher, qu’elles vont à l’encontre de l’économie. Mais le prix de l’inaction est encore plus élevé et sera avant tout payé par les plus démunis. »

Et pour donner plus de poids à ses propos, Adelaïde Charlier s’est payée le luxe de paraphraser quelques grands auteurs ou personnalités comme Alphonse de Lamartine: « Il n’y a pas à opposer justice sociale et justice environnementale. On n’a pas deux coeurs: l’un pour l’économie et l’autre pour le climat. On a un coeur ou l’on n’en a pas. » Ou Churchill: « Il vaut mieux prendre le changement par la main avant qu’il ne vous prenne par la gorge. »

« Merci pour ce que vous faîtes »

Ensuite, Anuna de Wever a également lâché quelques mots et en a profité pour prévenir que les manifestations continueront tous les jeudis: « Nous allons continuer à demander aux jeunes de manifester pour que le climat devienne une priorité. Et nous appelons le monde politique à collaborer de manière constructive sur cette question car le climat n’a pas d’idéologie, pas de couleur politique. » Visiblement, elles ont réussi à séduire leurs interlocuteurs, en particuliers Jean-Luc Crucke, le ministre wallon en charge du climat.

« Merci pour ce que vous faites à l’école, dans la rue, à la maison. Vous portez un message d’avenir: la terre appartient à tout le monde et elle doit rester viable » a-t-il ainsi souligné tout en assurant que « la Wallonie atteindra en 2020 les objectifs qui lui ont été assignés ». Quelle est donc la prochaine étape? Sans doute de nouveaux rassemblements ce jeudi. Et plus tard, durant la 2ème semaine des vacances de Pâques, les représentants de Youth for Climate rencontreront des experts pour ensuite fournir un texte complet visant à améliorer le décret climat wallon. En tout cas, pour une première apparition au parlement wallon, Anuna de Wever et Adelaïde Charlier s’en sont sorties avec les honneurs.

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