Le prix du saumon pour les grossistes a augmenté de façon spectaculaire ces derniers mois, jusqu’à 50% en plus. Le problème vient des élevages de saumon qui, de l’Écosse jusqu’à la Norvège et le Chili, sont infectés par des parasites tels que les poux de mer. La semaine dernière, le Diphyllobothrium nihonkaiense, un ténia, a été découvert à la fois dans le saumon sauvage et celui d’élevage.
Le saumon sera dorénavant aussi plus cher pour le consommateur. La principale cause est le pou du saumon, un poux de mer qui ne fait pas plus d’un centimètre. Cette bestiole se répand actuellement dans les élevages de saumon en Ecosse et en Norvège.
Les élevages du Chili – la plupart des saumons vendus en Europe viennent de fermes « norvégiennes » du Chili – ont un un problème d’algues toxiques. À cause de cela, l’offre a déjà baissé de 9%, et les prochains mois seront encore pires selon une analyse de la banque norvégienne Nordea.
Les cinq plus grandes sociétés norvégiennes qui élèvent du saumon en Norvège et au Chili ont dû jeter 60.000 tonnes de saumon l’année passée car elles étaient infectées par des poux de mer et d’autres parasites, comme le Neoparamoeba perurans. En Écosse, la production a chuté de plus de 4%.
Les problèmes ont réellement commencé il y a cinq ans et plusieurs individus préoccupés par l’ampleur et la façon dont le saumon est élevé aujourd’hui ont tenté d’avertir l’opinion publique. (Lire: Voici ce que vous n’avez jamais voulu savoir sur le saumon dans votre assiette)
Tué par le thermolicer
Les parasites se nichent sous la peau du saumon, dans les ailettes et, parfois, ils passent dans les branchies pour manger l’intérieur du poisson.
Il est quasiment impossible de résoudre ce problème. Au contraire, Marine Harvest, l’un des plus grands producteurs de saumon d’élevage en Ecosse a vu sa production chuter de 16% après plusieurs tentatives d’éliminer ces bestioles, notamment avec un « thermolicer » qui finissait par tuer les poissons.
Le thermolicer est une sorte de bain d’eau chaude dans lequel barbote le saumon. Une autre technique pour se débarrasser des parasites est « l’hydrolitre »: une espèce particulière de poissons qui mangent les parasites est ajoutée au bassin des saumons. Mais le résultat est quasiment nul.
La seule alternative, c’est de mettre des pesticides qui sont interdits ou rendent le poisson immangeable.
Pour le consommateur, cette catastrophe ne se ressent pas encore: ses prix de saumon fumé ont « seulement » augmenté de 17%. Mais c’est surtout parce que les producteurs et les grossistes ont absorbé le coût supplémentaire et parce que les contrats avec les grands magasins sont conclus un an à l’avance.
Certains prédisent que le saumon sera presque deux fois plus cher qu’il ne l’est actuellement dans les magasins.
Envie de sushi?
Mais ce n’est pas fini. La semaine dernière, les scientifiques ont trouvé du Diphyllobothrium nihonkaiense dans le saumon sauvage et d’élevage en provenance de l’océan Pacifique, soit même dans celui qui venait d’Alaska.
C’est un « ver ruban » qui, à la différence ,des autres parasites ci-dessus, reste dans le saumon qui finit dans ton assiette.
Jusqu’à présent, ce ténia était un problème rare qui ne concernait que le Japon. Mais maintenant, les quatre principales espèces de saumon du Pacifique sont infectés par ce ver: le saumon kéta, le saumon royal, le saumon rose et le saumon rouge.
Le problème concerne particulièrement ceux qui mangent des sushis ou des sashimis. Pour ce plat, le saumon n’est généralement – si tout va bien – jamais gelé. Et par la suite, les Diphyllobothrium nihonkaiense qui s’y développent peuvent atteindre jusqu’à 10 mètres de long dans ton intestin. Ce qui peut te faire vraiment du mal.
