36 fois Bruxelles: un iceberg de 1.000 milliards de tonnes s’est détaché de l’Antarctique

Un nouvel iceberg vient de se former en Antarctique. Des chercheurs britanniques ont remarqué ce mercredi matin qu’un énorme bloc de 5.800 kilomètres carrés s’est détaché du segment C de la barrière de Larsen. Si les scientifiques ne semblent pas inquiets, il s’agit tout de même d’une perte importante dans cette sorte de pont qui retient la glace depuis 150.000 ans.

Gros changement dans le paysage de l’Antarctique. Un immense bloc de glace de 5.800 kilomètres carrés vient de se détacher du continent pour aller faire cavalier seul dans la mer de Weddell. Pour comparer avec ce que tu connais, sa superficie équivaut à près de 36 fois la taille de la Région de Bruxelles-Capitale (qui est de 161,4 kilomètres carrés), et un sixième du territoire total de la Belgique. Sa taille est aussi 300.000 fois plus grande que l’iceberg qui avait coulé le Titanic.

Selon les scientifiques de l’Université de Swansea au Royaume-Uni, qui ont annoncé la nouvelle ce mercredi grâce à leurs relevés satellite, il pèse mille milliards de tonnes et est l’un des plus gros icebergs jamais enregistrés.

Sans surprise

Mais cette triste nouvelle n’est en fait pas une grosse surprise. Cela faisait un petit temps que les chercheurs surveillaient les mouvements de la glace à cet endroit. En 2014, une immense faille de 175 kilomètres de long s’était créée sur le segment C de la barrière de Larsen, qui est une sorte de pont situé au nord-ouest du continent.

Sa taille était relativement stable, jusqu’à ce que la fissure s’élargisse au mois de décembre et ne retienne la glace que par un très fin pont de 20 kilomètres de long. Le 21 juin, cet espèce de bras ne mesurait plus que 13 kilomètres et a finalement cédé. Du coup, la barrière de Larsen C a perdu 12 % de sa taille.

« Comme dans un Gin Tonic »

Si c’est beaucoup de glace tombé en une fois, les scientifiques ne tirent tout de même pas la sonnette d’alarme. Au contraire. « C’est comme les glaçons dans un Gin Tonic. Ils flottent, et quand ils fondent, ça ne change pas beaucoup le volume d’eau dans votre verre », explique ainsi au Guardian Anna Hogg, experte en observation satellite des glaciers à l’Université de Leeds. Donc, pas d’élévation catastrophique du niveau des eaux à prévoir. En tout cas, pour l’instant.

Parce que la barrière de Larsen freine la fonte des glaciers depuis plus de 150.000 ans, et plus elle s’effritera, moins elle sera capable de faire son job correctement. Si les barrières ne peuvent plus retenir la glace, l’Antarctique risque de voler en éclat. Et là, le niveau des eaux montera inévitablement. En plus, les deux autres segments se sont, eux, déjà effondrés. Le segment A est tombé dans l’eau en 1995 et le segment B en 2002, en l’espace de six semaines seulement.

Les scientifiques ont attribué la fonte des deux premiers segments au réchauffement climatique. Mais pour ce nouvel incident, ils disent qu’il n’y a aucune preuve qu’il ait été causé par des modifications du climat. Il faut avouer que c’est tout de même une étrange coïncidence…

Business Insider

Voilà la situation de la faille dans le segment C de la barrière de Larsen en novembre 2016

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Des images aériennes prises par la NASA

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Et voilà la situation actuelle

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Ce timelapse te montre le changement rapide entre novembre 2014 et janvier 2017, avant le détachement de l’iceberg

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