Voilà pourquoi je ne regarderai pas la fin de la saison 2 de Riverdale

Trop, c’est trop. La coupe est pleine, je n’en peux plus de Riverdale. Depuis 8-9 épisodes, la saison 2 commence à se faire pesante, et elle a atteint un poids pachydermique à l’issue du dernier épisode diffusé, le fameux épisode musical. Mais s’il n’y avait que cela… Il y a tant d’arguments pour lesquels j’ai décidé de mettre fin à mon jeudi soir spécial Riverdale.

Petite précision d’emblée, j’étais une fan incommensurable de Riverdale, depuis le début. D’ailleurs, la première saison du teen drama de Netflix était, pour moi, une franche réussite: un scénario rythmé de suspenses, des personnages complexes et attachants au casting, une histoire dure mais traitée de façon réaliste et des plans toujours impeccables.

Mais toutes ces qualités se sont effilochées petit à petit au fil des épisodes de la saison 2, qui semble avoir été totalement désossée.

Elle est où l’intrigue, elle est où?

Ainsi, la première saison s’est articulée autour du meurtre de Jason Blossom et s’est terminée par un dénouement fracassant de l’enquête, puisque le coupable n’était autre que son père, Clifford. Et comme on aime bien les cliffhangers à Riverdale, l’épisode final s’est achevé sur un second meurtre: celui de Fred Andrews, après avoir essuyé une balle d’un mystérieux braqueur chez Pop’s. En tout cas, on pensait à ce moment-là qu’il y succomberait.

Cette deuxième saison avait donc toutes les cartes en main pour bien démarrer, puisque Riverdale avait une nouvelle affaire à élucider: découvrir qui est la Cagoule Noire et l’arrêter. Et ce fut chose faite au neuvième épisode, l’épisode spécial Noël. Mais la révélation de l’identité du braqueur ne m’a guère enchantée. Comme pour le meurtre de Jason, je pensais qu’il s’agirait d’un personnage récurrent, pourquoi pas un membre des Serpents. Non, ils ont pris le personnage le plus bidon qui soit: Mr. Svenson, le concierge du lycée.

Après ce classement éclair de l’affaire, il ne s’est à peu près plus rien passé. L’intrigue est morte et aucune n’a ressurgi. Certes, il y a eu l’arrivée de Chic, le demi-frère flippant de Betty, et le meurtre du drogué qui a sonné à la porte de Cooper, mais aucune intrigue haletante à proprement parler. Les producteurs préférant se concentrer sur des broutilles entre les personnages. Même le come-back de la Cagoule Noire, à la toute fin de l’épisode 18, ne m’a pas fait relever le nez. Pourquoi l’avoir oublié pendant 9 épisodes pour le faire tout à coup ressurgir? Plutôt que de recycler une vieille intrigue, une toute fraîche – pourquoi pas autour de Chic – aurait été plutôt la bienvenue.

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Des personnages insipides

Les acteurs, eux aussi, sont de moins en moins convaincants dans leur rôle. Je dirais même que leurs personnages se font de plus en plus repoussants. La palme d’or du pire personnage revenant à Veronica. Elle, qui ne supportait plus son père dans la saison 1 et qui n’avait aucune envie qu’il sorte de prison pour ressurgir dans sa vie, a subitement changé son fusil d’épaule. C’est pourtant rare à l’adolescence de se ranger du côté de ses parents – alors même que ce sont de dangereux criminels – plutôt que de ses amis. L’illustration type de ce revirement étant l’épisode 14 « The Hills Have Eyes », plus spécifiquement la scène du baiser entre Veronica et Jughead, sous les yeux de Betty et Archie. Qui ferait cela à ses amis?!

Cerise sur le (mauvais) gâteau, Archie est devenu le toutou de la famille Lodge, défendant la fille – avec qui il est depuis seulement quelques semaines – et les parents les yeux fermés. Alors que les producteurs nous promettaient un personnage plus sombre et plus profond pour cette saison 2, c’est plutôt à une lavette pleine de trous que l’on a droit. Betty et Jughead semblent, quant à eux, plus effacés que jamais. Il est loin le temps où ils enquêtaient sur la Cagoule Noire. Ces personnages ont perdu leur essence car ils semblent ne plus avoir aucun rôle à remplir.

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Pourquoi ne pas exploiter davantage le personnage de Cheryl?

Seule lueur d’espoir dans ce tableau bien sombre: Cheryl. On l’avait d’abord connue complètement névrosée dans la saison 1, et on comprend enfin dans la saison 2 ce qui a forgé son caractère: sa mère Pénélope et son oncle Claudius, encore plus tarés qu’elle. Même si je trouve gros et peu crédible le fait que sa propre mère soit prête à la faire interner – voire la tuer – pour l’éloigner de l’imposant héritage Blossom, il faut avouer que c’est son personnage qui est devenu le plus intéressant. Après une période d’angoisse et de quasi dépression, elle est revenue plus forte que jamais de son court séjour chez les soeurs perchées, puisqu’elle est allée jusqu’à menacer sa mère, couverte de sang. Dommage donc que les producteurs ne développent pas davantage son personnage! Il y aurait pourtant beaucoup à raconter, de ses rapports familiaux on ne peut plus intrigants à sa relation naissante avec Toni.

Un autre personnage pour lequel je voudrais enfoncer le clou est Kevin. Membre à part entière de la team d’amis, il a pourtant été passé sous silence dans cette deuxième saison. Je m’interroge donc sur la plus-value de ce personnage dans la série: les producteurs ne l’auraient-ils pas juste utilisé pour montrer leur ouverture d’esprit face à l’homosexualité? Il y a de quoi se poser la question quand on voit également le peu de scènes que partagent Cheryl et Toni. Encore une fois, dommage. Dommage de convoquer autant de personnages si riches, si ce n’est pas pour les exploiter.

Le dernier personnage incompréhensible est celui de Chic. Ici aussi, les producteurs semblent avoir perdu le fil. Ils ont fait débarquer un tout nouveau personnage en ville, mais sans le développer. Le demi-frère de Betty soulève pourtant de nombreuses questions auxquelles il faudrait tout de même un jour apporter des réponses. Qui est-il vraiment et que veut-il?

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Trop d’événements peu crédibles

Je pourrais alors me rassurer en disant que les producteurs ont peut-être préféré mettre de côté les personnages pour s’attarder davantage sur les péripéties de l’histoire. Mais non, du tout. Encore une fois, les événements qui se déroulent sont de moins en moins crédibles. Citons-en quelques-uns à la grosse louche: la scène de partage de sang entre Hiram et Archie, sorte de rite de passage typiquement mafieux, par exemple. C’était quoi le but poursuivi? Transformer Archie, un gosse de 16 ans, en gangster prêt à tuer n’importe qui pour protéger sa fille? Gênant et risible. Et puis, à quel moment le beau-père d’un ado lui offre une voiture hors de prix pour l’acheter et l’éloigner de son père? Cet amour inconditionnel d’Archie envers Veronica et sa famille nous semble tellement impossible dans la réalité: comment accepter d’entrer dans une famille de criminels et rejeter à ce point sa propre famille?

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Quittons Varchie, puisqu’une autre scène qui m’a marquée très négativement est le retour – si rapide – de Cheryl à la maison et au lycée. Pour commencer, j’ai éclaté de rire en regardant sa fuite de l’hôpital psychiatrique. Littéralement. Elle et Toni courraient dans les couloirs du sous-sol du bâtiment, poursuivies par les soeurs qui avaient l’air de s’être transformées en robot. Bizarrement, aucune d’elle n’a marché plus rapidement qu’à du 2 km/h, alors que Cheryl était censée être sous leur responsabilité. Bref, une fuite trop facile dans une telle situation abracadabrante.

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Et puis, il y a eu cet épisode musical, là c’était le pompon. Le gros what the fuck de la saison. Une sorte de mauvais remake de High School Musical, qui est tombé comme un cheveu dans la soupe. C’était à croire que les producteurs n’avaient plus d’inspiration! Tout était inconcevable: à commencer par la mère de Betty à l’affiche d’un spectacle scolaire. Je ne vais pas m’en cacher, j’ai fait un facepalm au moment où Alice a débarqué aux répétitions. Le problème ensuite est que les répétitions de la comédie musicale étaient bien trop encombrantes. Tout l’épisode n’était que chanson, même la réconciliation entre Betty et Veronica. Tu te vois – sérieusement – pousser la chansonnette devant un pote avec qui tu t’es embrouillé pour qu’il accepte de te pardonner? Je ne pense pas.

Une saison qui tire en longueur

Enfin, la dernière raison pour laquelle je ne finirai pas cette série est liée à son format. Alors que la saison 1 comportait 13 épisodes, la deuxième en compte déjà 18, et il en reste encore 4. Ajoutons à cela les trop longues pauses entre les épisodes: une première « hivernale » de quatre semaines entre la mi-décembre et la mi-janvier, une deuxième d’un mois également entre février et mars, et une troisième de trois semaines de fin mars à mi-avril. Jamais deux sans trois, et tant pis si les fans perdent le fil de l’histoire.

C’est tiré sur la corde, mais cela aurait tout de même pu nous tenir en haleine si la série avait été plus rythmée: avec une intrigue toute fraîche et bien ficelée.

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