Ça y est, Falcon Heavy a expérimenté son premier décollage ce mardi soir depuis la base de Cap Canaveral en Floride. En plus d’être la fusée la plus puissante au monde, elle est aussi la première à être réutilisable. Ainsi, ses deux propulseurs d’appoint sont correctement revenus quelques minutes après le décollage, mais le premier étage a, lui, sombré dans l’océan Atlantique un peu plus loin. Un petit bémol qui n’enlève toutefois rien au caractère spectaculaire de l’évènement.
Elon Musk, le fondateur de la société aérospatiale commerciale SpaceX, a encore envoyé du lourd ce mardi soir. Entre ces projets dingues, comme sa promesse de nous emmener partout sur la planète en moins d’une heure en fusée, ou de connecter le cerveau des humains aux machines pour télécharger nos pensées, ou encore de désengorger les routes en voyageant en Hyperloop (ce train futuriste qui roulera à 1.100 km/h dans des tunnels creusés sous la terre), l’ingénieur fou a finalisé son énorme fusée Falcon Heavy.
Comme programmé, Falcon Heavy a donc expérimenté son premier décollage, peu avant 22 heures (16h, heure locale) depuis Cap Canaveral en Floride. Aucun incident ou dégât important n’a été constaté, comme Elon Musk le craignait lundi. C’était plutôt un franc succès, qui a été applaudi par des millions de personnes des quatre coins du monde.
Propulseurs réutilisables
En plus d’être la fusée la plus puissante au monde, elle est aussi la première fusée « recyclable ». Développé à partir de 2011, le lanceur a été conçu de manière à récupérer le premier étage et les deux propulseurs d’appoint, ce qui permet de rendre le voyage spatial plus « clean ». Au moment de la séparation de la fusée, les deux propulseurs d’appoint ont correctement atterri sur leur plateforme respective, un peu plus de 8 minutes après le décollage.
Par contre, la récupération du premier étage était prévue sur une barge dans l’océan Atlantique, mais cette partie de la fusée n’est jamais revenue. Elle a sombré dans l’Atlantique, à une centaine de mètres de la barge où elle était censée se poser, a expliqué Elon Musk tout en précisant que l’engin avait « pénétré dans l’eau à une vitesse de 480 km/h ». Seul petit hic de son premier voyage, donc. Mais la charge utile a, elle, bien été mise sur orbite et est actuellement en dérivation entre 150 et 220 millions de kilomètres du Soleil.
Liftoff! pic.twitter.com/2ypESsi1sF
— SpaceX (@SpaceX) 6 février 2018
Destination: Mars
Pour la petite anecdote, Elon Musk avait choisi une charge utile un peu particulière pour ce premier vol: son roadster Tesla rouge vif à 100.000 dollars, comme tu peux le voir dans la vidéo de présentation ci-dessous. Fidèle à lui-même! Au volant, il y avait installé un mannequin, nommé « Starman », vêtu du scaphandre spatial développé par son entreprise.
Mais à quoi servira ensuite Falcon Heavy? À conquérir la Lune, puis la planète Mars d’ici 2024. Mars, « c’est la nouvelle frontière. Y aller, c’est excitant, amusant et désirable au possible », annonçait déjà en septembre 2016 Elon Musk.
À terme, l’ingénieur veut tous nous emmener sur Mars, où l’on s’établirait dans une sorte de ville « autosuffisante ». Son but ultime étant de faire de l’humanité une « espèce multi-planétaire ».
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— SpaceX (@SpaceX) 7 février 2018