Voici les règles secrètes qu’utilise Facebook pour décider de supprimer ou non du contenu

Facebook fait souvent la une de l’actu au sujet de sa politique de modération. Les critiques se sont abattues sur le réseau social quand celui-ci a décidé de supprimer tous les posts contenant de la nudité, que ça soit pour « L’Origine du monde » de Gustave Courbet ou plus récemment pour « The terror of war », célèbre photo qui montre une jeune fille vietnamienne nue fuyant le napalm. Mais sa politique liée au contenu va bien au delà. Des journalistes allemands ont pu se procurer une note interne.

Dans cette liste, révélée par le SZ-Magazin, plusieurs critères sont décrits pour aider les modérateurs de Facebook à distinguer le contenu autorisé de celui qui ne l’est pas. Alors bien sûr ces critères sont en constante évolution, mais il est quand même intéressant de voir ce qu’il se dit en interne. Quelques points sont bien différents de ce qu’avait annoncé le réseau social suite à la plainte de plusieurs États.

1. Les discours de haine, mais seulement contre certains groupes

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Les discours de haine: une expression bien vaste dont il est difficile de connaître précisément la définition. Mais Facebook supprimera les attaques verbales contre des catégories bien précises liées au sexe, à la religion, à l’ethnie, la nationalité, la race ou les personnes atteintes de maladies.

Mais les attaques contre les religions en tant que telles ne tombent pas sous le joug de la modération. Même chose pour la nationalité, s’il est interdit d’insulter un homme pour sa nationalité, tu pourras par contre t’en donner à cœur joie sur le pays.

Ton contenu aura aussi plus de chance d’être supprimé s’il regroupe plusieurs sous-catégories (appartenance politique, apparence, statut social…). Par exemple si tu dis: « toutes les femmes rousses anglaises sont stupides », ton commentaire a de bonnes chances d’être supprimé. Mais si tu combines des catégories protégées avec des catégories qui ne le sont pas, tu as plus de chances de passer outre les règles de modération. Un exemple? « Tous les adolescents anglais sont stupides », la catégorie liée à l’âge n’étant pas protégée, Facebook ne devrait pas supprimer ce commentaire.

Il y a plein d’autres exemples de catégories non protégées comme le fait d’être un migrant. Tu ne pourras par exemple pas dire « putain de musulman », par contre un « putain de migrant » est autorisé.

2. Classer et coter des gens selon leur look

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Demander aux gens de se comparer aux autres par rapport à leur apparence n’est pas autorisé. On peut imaginer une page qui propose de donner une cote de zéro à dix à des femmes sur une plage. Toutes les photos et commentaires seraient alors proscrits.

Facebook range aussi dans cette catégorie toute la problématique liée au harcèlement.

3. Des photos de mutilation

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Facebook interdit les images de mutilation, ce qui est plutôt une bonne chose. Seulement par automutilation, le réseau social entend aussi les tatous et des piercings un peu trop osés. Certains posts écrits pourraient par contre subsister si on ne voit pas d’image et qu »il n’y a pas d’incitation du type: « vous pouvez essayer à la maison ».

Plus largement, Facebook regarde aussi le contexte: ainsi une image d’une personne anorexique ou d’un enfant sérieusement blessé pourront rester.

4. Les personalités publiques ne sont pas soumises aux mêmes règles

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Facebook fait la distinction entre les célébrités et l’utilisateur lambda. Elles sont moins bien protégées par rapport à avant et elles ne peuvent pas dire tout ce qu’elles veulent. C’est marrant de voir quels critères sont utilisés pour reconnaître une figure publique d’une personne « normale ».

– Les personnes élues pour un mandat public.

– Les personnes qui ont plus de 100.000 followers.

– Les personnes employées par une chaîne de télévision ou par un média d’actualité qui prennent position publiquement

– Les personnes qui ont été mentionnées au moins cinq fois dans des articles sur les deux dernière années.

5. Des photos de gens qui vomissent ou qui pissent

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Facebook interdit les photos humiliantes de gens qui vomissent, qui urinent et ou qui défèquent. Seulement ça ne s’applique pas pour les personnalités publiques vues ci-dessus. C’est noté noir sur blanc: « Pictures that show public figures urinating, defecating, vomiting, or menstruating should be ignored. » (Les photos qui montrent des personnalités publiques en train d’uriner, de déféquer, de vomir ou d’avoir leur menstruation, doivent être ignorées).
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