Voici le nom que tu dois retenir après les midterms: Beto O’Rourke

Qui pensait qu’un jour le Texas, bastion du conservatisme américain, allait être le théâtre d’une telle compétition? Le candidat démocrate Beto O’Rourke n’a certes pas remporté la mise à l’issue des midterms, mais il aura donné des sueurs froides à son opposant, Ted Cruz, qui reste une des stars du parti républicain. Faute de têtes connues au parti démocrate, O’Rourke se voit propulser comme candidat potentiel à la présidence de 2020.

Une défaite qui impressionne. O’Rourke a bénéficié de 48,3% des votants au Texas à l’issue des midterms. Contre 50,9% pour le conservateur Ted Cruz. Mieux, il est sorti vainqueur dans les plus grandes villes de cet État normalement acquis aux républicains. C’est le cas à Dallas, Houston, Austin et San Antonio. Seule la campagne texane est restée fidèle aux conservateurs. De justesse, Cruz s’en est sorti avec seulement 200.000 voix de plus.

O’Rourke, 46 ans, a mené une campagne que l’on peut qualifier d’incroyable, voyageant à travers tout l’État et parvenant à récolter davantage de fonds que Ted Cruz. Au total, O’Rourke a soulevé une somme phénoménale de 70 millions de dollars. Reste que son concurrent jouit d’une aura nationale, pas seulement parce qu’il est sénateur, mais parce qu’il a aussi été le dernier concurrent de Donald Trump pour mener la campagne républicaine de 2016 à la présidence. Historiquement, la course au sénat dans le Texas est jouée d’avance: trois décennies aux mains des républicains. Depuis Lloyd Bentsen dans les années 70′, aucun candidat démocrate n’est parvenu à remporter la course.

Mais hier soir, le speech de O’Rourke a été l’un des plus suivis durant les midterms. Un discours remarquablement conciliant, d’un langage presque présidentiel. Comme Barack Obama en 2008, son but est de jouer les outsiders et de ne pas participer au climat toxique que l’on retrouve dans la politique américaine actuellement. D’abord jugé trop à gauche, il a marqué les esprits par son discours d’ouverture.

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Le Texas, un poids énorme dans l’élection présidentielle

Son approche au Texas peut être vue comme une punition pour les républicains. Car l’indécision des votants pourrait avoir un impact sur toute la politique américaine dans les années à venir. Le Texas est un État gigantesque. Si les démocrates parviennent à y être compétitifs à un échelon plus haut, cela pourrait influencer toute la stratégie républicaine. Car si O’Rourke parvient un jour à remporter la mise dans cet Etat, il deviendrait très difficile à battre lors de la campagne présidentielle. Le Texas compte tellement d’électeurs qu’il pèse très lourdement dans le collège électoral qui élit le président.

D’un autre côté, cela reste une défaite. Les démocrates nourrissaient beaucoup d’espoir autour de O’Rourke, et au final, il ne deviendra pas gouverneur. Tout le monde préfère un mauvais gagnant qu’un bon perdant aux États-Unis. Donc, la question du moment pour les démocrates, c’est de savoir s’il s’agit du bon cheval.

Le souci, c’est qu’aucun autre candidat potentiel ne parvient à sortir du lot. Il y avait bien sûr Andrew Gillum, premier homme noir qui pouvait devenir gouverneur en Floride, mais les résultats ne lui ont finalement pas été favorables. Le nom d’Alexandria Ocasio-Cortez est aussi souvent cité. Cette ancienne serveuse de 28 ans vient de remporter son siège à New York, mais elle parait encore un peu tendre pour nourrir une quelconque ambition à la course présidentielle.

C’est la dure réalité des démocrates actuellement. Certes, ils ont reconquis la Chambre des représentants, mais les États clés ont tous été remportés par des candidats qui soutenaient fortement Donald Trump.

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