Si tu dors souvent mal la nuit, c’est peut-être à cause de la pollution que tu respires en journée. Une récente étude américaine indique ainsi que le fait d’être exposé au dioxyde d’azote et aux particules fines peut affecter l’efficacité du sommeil.
Te retourner dans le lit, regarder les heures qui défilent, changer de position toutes les trente secondes… si tu as souvent des difficultés à t’endormir ou à dormir profondément sans te réveiller, tu dois connaître cette situation désagréable. La science a longtemps pointé le stress comme l’une des causes premières, mais une récente étude américaine suggère un autre facteur qui pourrait influencer la qualité de ton sommeil.
Cette recherche, présentée en mars à la conférence internationale annuelle de l’American Thoracic Society (une organisation de scientifiques et professionnels de la santé centrée sur l’amélioration des soins pour les maladies pulmonaires et les troubles du sommeil), indique que la pollution de l’air peut être la cause d’une mauvaise qualité de sommeil.
La faute au dioxyde d’azote et aux particules fines
Pour tirer cette conclusion, les chercheurs ont enregistré le temps où les participants de leur étude dormaient, comparé au temps où ils étaient éveillés la nuit dans leur lit. Le rapport entre les deux leur a fourni un indicateur de ce qu’ils appellent l' »efficacité du sommeil ». Les données portent sur plus de 1.800 participants, sur une période de cinq ans dans six villes différentes des États-Unis.
Résultat? Plus les participants avaient été exposés au dioxyde d’azote (un gaz polluant émis par les moteurs de voitures, entre autres) et aux particules fines PM 2,5 (dont la taille est inférieure à 2,5 micromètres), plus ils avaient de risques de présenter une faible efficacité de sommeil. Plus précisément, le fait d’avoir respiré des niveaux élevés de dioxyde d’azote augmentait de près de 60 % la probabilité d’avoir une faible efficacité du sommeil. Et des niveaux élevés de PM 2,5 augmentaient cette probabilité de près de 50 %. Les individus qui vivaient dans les zones les plus polluées restaient également de plus longues périodes éveillés après s’être endormis une première fois.
Concrètement, « le nez, les sinus et le fond de la gorge peuvent tous être irrités par ces polluants, qui provoquent alors une perturbation du sommeil ainsi que des problèmes de respiration », a expliqué Martha Billings, assistante du cours de médecine à l’Université de Washington et co-auteure de la recherche. Les polluants entrent en fait dans le sang et peuvent avoir un effet sur le cerveau, et donc la régulation de la respiration.
Par contre, l’étude n’a pas clairement établi un lien unique entre les particules polluantes et le fait de mal dormir. Il se pourrait que d’autres facteurs entrent en jeu, comme le bruit généré par le trafic… Ce que des études ultérieures devront encore prouver.