Tous contre Trump: 196 pays jurent qu’ils vont s’entendre pour rendre concret l’accord de Paris sur le climat

Suite à l’élection de Donald Trump, la communauté internationale s’inquiétait de voir disparaître les Etats-Unis, deuxième plus gros pollueur au monde, de l’accord de Paris. Qu’importe, 196 pays se sont réunis à Marrakech pour mettre en application l’accord sur le climat signé en décembre dernier.

C’est ce vendredi que 196 pays doivent mettre un point final à la COP22 de Marrakech. Pour rappel, cette conférence fait suite à l’accord de Paris sur le climat qui avait comme principal objectif de limiter la hausse des températures globales en dessous des 2°C.

L’élection de Donald Trump, un climato-sceptique notoire, faisait craindre le pire. Mais d’aucuns se sont félicités des négociations qui se tiennent au Maroc, Paul Magnette y allant même d’une petite comparaison: « La COP22, c’est l’anti-CETA ». Il voulait ici insister sur le fait que la COP22 « était un modèle de négociation. Transparente et ouverte. Tout le contraire des négociations sur le Ceta. »

Redoubler d’efforts

Toujours est-il que le maître mot de cette conférence est « effort ». Redoubler d’efforts même, tout le monde en est bien conscient. De nombreux rapports scientifiques affirment pour l’instant qu’on va droit dans le mur et que l’accord et les objectifs de Paris ne seront pas atteints.

Un nouveau texte a donc été présenté, et il commence comme ça: « Nous, chefs d’Etat, de gouvernement et délégations réunis à Marrakech, appelons à accroître l’ambition et à renforcer notre coopération ».

Concrètement, chaque pays devra présenter pour 2017, un plan concret qui rassemble ses efforts. Objectif: faire état de leurs émissions de gaz à effet de serre avec la possibilité, pour ceux qui ont pris du retard, de se faire aider afin qu’aucun pays ne reste sur le bord du chemin.

Autre obligation pour les Etats développés: revoir leurs ambitions à la hausse dès 2018. On demanderait à l’Europe par exemple de ne pas réduire ses émissions de 40% mais de 50%.

Le texte appelle aussi à une solidarité forte avec les pays les plus vulnérables et affirme l’objectif qui consiste à mobiliser 100 milliards de dollars par an pour les pays les plus affectés par le changement climatique.

Mais la plus grosse avancée de la COP22 est ailleurs: l’accélération du calendrier. Théoriquement, ces règles liées à l’accord de Paris auraient dû entrer en application en 2020. Maintenant on vise 2018.

Et l’agriculture?

Le seul bémol pourrait résider dans l’agriculture. Certains affirment qu’elle est la grande oubliée des débats. Il s’agit pourtant d’un secteur très perturbé par les dérèglements climatiques et indispensable à la survie de millions d’Africains, notamment.

Il n’y a pas encore de consensus entre le Nord et le Sud sur la nécessité d’aider les pays les plus vulnérables à transformer leur agriculture afin de faire face aux sécheresses et aux inondations. Les discussions sur le sujet ont donc été repoussées à 2017.

Le changement climatique? « Un hoax », selon Trump

Durant la campagne présidentielle américaine, Trump a comparé le changement climatique à un « hoax », autrement dit: une fausse information.

Il a promis d’arrêter les dépenses qui aident pour l’instant les pays les plus vulnérables par rapport aux impacts du changement climatique. Il a aussi promis de relancer le secteur « malade » mais aussi polluant du charbon et il a enfin accusé les éoliennes de tuer les oiseaux… vaste programme!

Mais certains veulent croire au pragmatisme du prochain président des Etats-Unis, le président de la conférence en tête, Salaheddine Mezouar: « L’attente est claire, nous continuons le chemin, nous continuons à tracer notre cap, nous n’avons strictement aucun doute sur l’esprit de pragmatisme du président Donald Trump mais également sur l’engagement (…) du peuple américain. »

epa
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