Stress, dépression, obésité… Les longs trajets et embouteillages sont une catastrophe pour la santé

Plusieurs études l’affirment: les longs trajets quotidiens sont une catastrophe sur la santé, autant chez les automobilistes que chez les utilisateurs des transports en commun. Mais en Belgique, l’un des pays européens les plus embouteillés, il faut encore ajouter les embouteillages, qui peuvent causer de réels problèmes de santé à long terme.

Les embouteillages sont un véritable fléau en Belgique. Chaque matin, il n’est pas rare que Touring Mobilis prévoit plus de 300 kilomètres de files cumulées. À l’échelle du territoire, c’est beaucoup. En novembre dernier, le record de l’année 2017 a même été battu, avec 445 kilomètres de files cumulées au compteur. Mais ces bouchons ne sont hélas pas sans conséquence sur la santé.

Une étude de VitalityHealth, menée en partenariat avec l’Université de Cambridge sur plus de 34.000 travailleurs au Royaume-Uni, démontre ainsi qu’un trajet trop long le matin (une heure ou plus) affecte non seulement la productivité au travail, mais aussi le sommeil. Les travailleurs qui passent plus d’une heure par jour dans les transports ont « 46 % plus de risques de dormir moins de 7 heures par nuit ». Or, tous les adultes (entre 26 et 64 ans) devraient dormir 7 à 9 heures par nuit, selon les recommandations de la National Sleep Foundation, organisme américain qui informe sur le sommeil et ses bénéfices sur la santé.

Dépression, stress, problèmes financiers, obésité…

L’étude va plus loin. Ces navetteurs sont aussi 33 % plus susceptibles de souffrir de dépression, 37 % plus susceptibles de rencontrer des problèmes financiers et 12 % plus susceptibles de souffrir de stress lié au travail. Pire encore, à cause de cette fatigue et ce stress, ils ont 21 % de risques en plus de devenir obèses.

Même son de cloche en Belgique. Une récente étude de Securex, détaillée dans la Dernière Heure ce matin, montre ainsi que les travailleurs belges qui se rendent au travail en voiture sont 58 % à ressentir du stress, contre 38 % chez les autres. « Chez ces personnes, le stress lié au trajet augmente en outre le risque de développement de symptômes de burn-out », affirme l’étude. Les causes principales pointées du doigt sont évidemment les embouteillages et leur imprévisibilité.

Hélas, les transports en commun ne sont pas meilleurs pour la santé, puisqu’ils sont également sources de stress chez un travailleur sur quatre. Les bus et métros bondés, les trains en retards ou supprimés, les correspondances ratées, les grèves… sont tout autant des facteurs de stress que les bouchons sur les routes.

54 minutes par jour sur les routes

Si les risques sont bien réels pour la santé, il serait pourtant compliqué d’améliorer la situation, tant les trajets (en voiture comme en transports en commun) sont parties prenantes de nos quotidiens. En moyenne, toujours selon l’étude de Securex, le Belge passe 54 minutes par jour sur la route vers le travail. Ce sont bien sûr les travailleurs bruxellois les grands perdants dans l’affaire, puisqu’ils passent, eux, pas moins de 95 minutes sur les routes vers le boulot. Contre 49 minutes en Flandre et 51 minutes en Wallonie.

En outre, près de six travailleurs sur dix prennent quotidiennement leur voiture pour se rendre au travail, ce qui ne fait qu’allonger encore les files sur les routes. « Les travailleurs qui se rendent au travail en voiture passent 29 % de leur temps de trajet total dans les embouteillages », soit « 16 minutes sur les 54 minutes », constate encore Securex.

Il reste une solution qui pourrait réduire considérablement les embouteillages sur les routes, et donc éviter toutes leurs conséquences néfastes sur la santé: le télétravail. À l’heure actuelle, le travail à la maison permet déjà d’économiser 9 millions de kilomètres parcourus par jour, d’après une étude du SPF Mobilité publiée début avril. Et si davantage d’entreprises s’y mettent, on pourrait réellement voir le résultat sur les routes!

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