Que faire en cas de harcèlement dans le métro à Bruxelles? La STIB réagit à la vidéo qui fait le buzz

Depuis mardi, une vidéo du collectif « Would You React? » fait le buzz sur YouTube. Dedans, tu vois une femme se faire harceler par deux hommes dans le métro bruxellois. Ce sont évidemment des acteurs, mais il n’en demeure pas moins que presque personne ne réagit et vole au secours de la victime. Nous avons donc contacté la STIB pour voir ce qu’elle compte faire pour solutionner ce problème.

Remettons d’abord les choses en contexte. Mardi dernier, les jeunes qui gèrent la chaîne Would You React? ont posté sur YouTube leur toute nouvelle vidéo sur les « expériences sociales ». Le pitch était simple: tester la réaction des navetteurs face à une femme qui se fait harceler verbalement par deux hommes, un soir à 22h45 dans le métro à Bruxelles-Midi. Tout cela, à l’aide de trois acteurs: Jonathan Lambinet et un complice, d’un côté, et Sarah Ammar, de l’autre côté.

Face aux « compliments », insultes et menaces des deux mecs envers la jeune femme, presque aucun navetteur n’a réagi. Sauf un seul homme au tout dernier test de leur expérience. Par contre, les femmes ont été plus nombreuses à prendre le parti de l’actrice, jusqu’à descendre au même arrêt qu’elle pour la protéger. Hallucinant, mais pas si surprenant, le harcèlement des femmes étant toujours bien présent dans notre société. Tous les jours et partout.

Le même résultat « rue Neuve ou à City 2 »

Mais la vidéo a été postée dans le métro bruxellois, qu’en pense donc la STIB? Contactée par newsmonkey, sa porte-parole Cindy Arents déplore tout d’abord le fait que le collectif n’ait pas averti la STIB avant de tourner cette vidéo en caméra cachée. « Nous l’avons vue, mais nous avons pas été prévenus à l’avance », regrette-t-elle en précisant qu' »il faut normalement une autorisation » au préalable.

Elle ne dénature pas la conclusion alarmante de l’expérience, mais reconnaît que « c’est un phénomène de société qui n’est pas propre aux transports en commun ». En effet, selon elle, les jeunes auraient pu tourner « rue Neuve ou à City 2 », ils auraient obtenu le même résultat.

Il reste que dans le premier test de l’expérience, qui se déroule sur le quai du métro, deux agents de la STIB sont témoins de la scène, mais réagissent à peine – par un simple « il y a un problème? ». Qu’en pense Cindy Arents? « Nos agents sont là pour intervenir quand ils sont interpellés directement par les voyageurs », justifie-t-elle. Les agents de la STIB ne sont donc formés à intervenir que si quelqu’un (la victime ou un témoin) leur crie au secours, ou s’ils constatent un gros problème. Dans ces deux cas de figure, ils peuvent appeler le service de sécurité voire la police. Mais le souci dans la vidéo, c’est que la jeune femme n’a pas osé réagir et appeler à l’aide, comme souvent hélas.

Boutons d’urgence, bornes d’appel, numéro spécial

La Société qui gère le transport public à Bruxelles ne prévoit donc, pour le moment, aucune action ou campagne supplémentaire de sensibilisation. Puisque le harcèlement verbal reste, selon sa porte-parole, un problème qui peut survenir n’importe où, « au même titre que n’importe quelle autre agression ».

Mais alors, que peux-tu faire si tu te retrouves victime ou témoin d’une telle scène? Cindy Arents rappelle que la STIB dispose déjà de pas mal d’outils à utiliser en cas d’agression. Par exemple, il y a des boutons d’urgence dans les métros, les trams et les bus que tu peux presser dès que tu sens l’ambiance devenir électrique. À proximité des arrêts, il existe aussi des téléphones de quai et des bornes d’appel qui te mettent en contact avec le dispatching. Tu ne dois pas non plus avoir peur de t’adresser directement à un agent sur place, à un contrôleur, voire même au conducteur. Sans problème, tu peux « faire appel au personnel », rassure la porte-parole.

Enfin, depuis janvier, un numéro d’appel spécial est ouvert pour signaler « tout objet ou comportement suspect sur le réseau de la STIB »: le 1707. Ce call center est accessible gratuitement 7 jours sur 7, 24 heures sur 24. Tu peux l’appeler, mais en cas de harcèlement, « le premier réflexe reste d’appeler la police », la plus à même d’intervenir. Pour rappel, le numéro est le 101.

Au cas où tu ne l’aurais pas encore vue, voici la vidéo en question:

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